Environnement et géopolitique en Chine

Environnement et géopolitique

Dossier : ÉditorialMagazine N°743 Mars 2019
Par Hubert JACQUET (64)

Le dos­sier de notre pré­cé­dent numé­ro nous a appor­té un éclai­rage sur le déve­lop­pe­ment durable, à la fois néces­si­té vitale pour notre ave­nir et sujet émi­nem­ment com­plexe à trai­ter. Sur un sujet aux mul­tiples dimen­sions et inté­res­sant la pla­nète entière, la bonne maî­trise des ques­tions de gou­ver­nance est indis­pen­sable pour assu­rer la coor­di­na­tion et l’harmonisation du jeu de tous les acteurs éta­tiques et privés. 

Dans ce numé­ro et dans le sui­vant, nous retrou­vons les ques­tions liées au déve­lop­pe­ment durable en nous foca­li­sant sur un pays, la Chine, et un aspect essen­tiel, mais non exclu­sif, du déve­lop­pe­ment durable qui est l’environnement. Si le groupe X‑Environnement nous a pro­po­sé ce choix, ce n’est évi­dem­ment pas ano­din. Les coor­don­na­teurs du dos­sier nous rap­pellent que l’empire du Milieu par sa taille, son poids éco­no­mique, sa démo­gra­phie et la vitesse de sa crois­sance est en pre­mière ligne face aux pro­blèmes environnementaux.

“L’empire du Milieu est en première ligne
face aux problèmes environnementaux”

Mais au-delà de l’image qu’on peut ain­si se faire de ce sous-conti­nent, il est frap­pant de voir com­ment les auto­ri­tés chi­noises arrivent à prendre à bras-le-corps les énormes défis aux­quels le pays est confron­té avec un grand prag­ma­tisme – on n’hésite pas à tes­ter des solu­tions quitte à les aban­don­ner –, une réelle capa­ci­té à orga­ni­ser la démul­ti­pli­ca­tion des actions sur le ter­rain et sur­tout une éton­nante facul­té pour trans­for­mer les défis et les dif­fi­cul­tés en oppor­tu­ni­tés. C’est ain­si que le déve­lop­pe­ment rapide des voi­tures élec­triques per­met à la Chine d’acquérir un lea­der­ship tech­no­lo­gique et indus­triel en matière de bat­te­ries, comme elle l’a déjà fait dans le domaine du pho­to­vol­taïque. La Chine sait éga­le­ment jouer habi­le­ment sur le registre de la poli­tique inter­na­tio­nale : alors qu’elle est le plus gros émet­teur de CO2 avec près de 30 % des rejets, son enga­ge­ment en faveur du cli­mat lui per­met d’améliorer son image inter­na­tio­nale et de ten­ter de s’approprier à bon compte une répu­ta­tion qui devrait reve­nir à l’Europe. La forte culture scien­ti­fique des diri­geants chi­nois n’est sans doute pas étran­gère à cette capa­ci­té de rebond qui les caractérise.

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