Maison natale de Lazare Carnot à Nolay.

Hommage à Lazare Carnot l’un des fondateurs de l’X

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°785 Mai 2023
Par Claude CHEVALIER

Lazare Car­not est l’une des per­son­na­li­tés rete­nues par France Mémoire pour une com­mé­mo­ra­tion natio­nale en 2023. Ceux qui l’aiment pren­dront le train en sep­tembre pro­chain pour aller à Nolay, sa ville natale qui lui rend hom­mage avec un riche pro­gramme d’activités variées cen­trées sur cette per­son­na­li­té exceptionnelle.

Nolay, bourg bour­gui­gnon, fête­ra en sep­tembre 2023 l’un de ses enfants né en 1753 et mort en 1823, Lazare Car­not, dont la sta­tue impo­sante accueille ceux qui passent devant sa mai­son natale.

L’Organisateur de la victoire et le créateur de l’X

Nico­las Mar­gue­rite Lazare est à 17 ans admis sur concours à l’École mili­taire du génie de Mézières, après une édu­ca­tion fami­liale sui­vie d’études au col­lège d’Autun. Ingé­nieur culti­vé, bouillon­nant d’idées phi­lo­so­phiques, il consacre ses loi­sirs aux recherches mathé­ma­tiques et occupe des postes à Calais, Cher­bourg, Béthune, puis Arras où il ren­contre Robes­pierre. Avec lui, il fait par­tie de la socié­té lit­té­raire des « Rosa­ti » où il découvre un poète per­san du XIIIe siècle, Sâa­di de Chi­raz. Com­mis­saire aux armées nom­mé par l’Assemblée en 1792, il par­court la France pour faire appli­quer les régle­men­ta­tions. La vic­toire de Wat­ti­gnies contri­bue à sa répu­ta­tion de révo­lu­tion­naire enga­gé poli­ti­que­ment et mili­tai­re­ment. Il est nom­mé chef d’état-major géné­ral et la vic­toire de Fleu­rus, en juin 1794, fait de lui l’Organisateur de la vic­toire, titre qui lui est attri­bué par un dépu­té de la Conven­tion pour contrer sa mise en accu­sa­tion après Ther­mi­dor. Alors qu’il faut réor­ga­ni­ser la France qui a fer­mé ses uni­ver­si­tés et per­du ses cadres, Car­not et d’autres savants dont Monge et Four­croy créent en 1794 l’École cen­trale des tra­vaux publics, future École polytechnique.

Le retrait, le retour aux affaires et l’exil

Reti­ré des affaires publiques après avoir ser­vi Bona­parte pen­dant six mois au début du Consu­lat, com­bat­tu le Consu­lat à vie et s’être oppo­sé à l’instauration de l’Empire, il veille à l’éducation de ses deux fils Sadi et Hip­po­lyte, tout en s’intéressant, à l’Institut, aux appli­ca­tions mili­taires des décou­vertes scien­ti­fiques et aux machines en géné­ral. En 1814, devant la situa­tion de l’Empire, il se remet au ser­vice de Napo­léon qui le nomme gou­ver­neur d’Anvers, dont il défend le siège avec suc­cès. Son ral­lie­ment à l’empereur pen­dant les Cent-Jours, où il fut ministre de l’Intérieur, et sa répu­ta­tion de révo­lu­tion­naire régi­cide lui valent en 1815 le ban­nis­se­ment par Louis XVIII. Il s’exile à Mag­de­bourg où il décède en 1823. Ses cendres sont rame­nées au Pan­théon en 1889, son petit-fils Sadi étant alors pré­sident de la République.

Le Grand Carnot, homme aux multiples faces

Homme poli­tique répu­bli­cain, ingé­nieur mili­taire, spé­cia­liste des for­ti­fi­ca­tions et des places fortes, stra­tège ins­pi­ré et ins­pi­rant, il struc­ture les armées de la Répu­blique et marche à la tête des troupes à Wat­ti­gnies. Scien­ti­fique, ingé­nieur, vision­naire, il publie des ouvrages de mathé­ma­tiques, fonde le cal­cul vec­to­riel en méca­nique, tra­vaille sur la méca­nique des fluides et l’énergie. Poète lui-même, il étu­die Horace, lit les mora­listes de l’Antiquité et Rous­seau ou Saint-Simon qu’il ren­contre en 1815. Mar­qué par l’injustice sociale (il ne pou­vait avan­cer au grade d’officier supé­rieur en rai­son de ses ori­gines, son père étant notaire et bailli à Nolay), il pro­meut l’accès à l’éducation pour chaque citoyen.

Carnot, précurseur et fondateur

L’un des fon­da­teurs de l’École poly­tech­nique, il est aus­si à l’origine de la créa­tion de l’École natio­nale d’aérostation, ain­si que de l’École nor­male supé­rieure de l’an III dont seront issues les écoles nor­males supé­rieures et les écoles nor­males pri­maires. Il n’oppose jamais cet ensei­gne­ment supé­rieur d’élite à l’enseignement de base qu’il s’efforce de mettre en place, convain­cu que l’instruction est la condi­tion de la liber­té du peuple et le meilleur rem­part contre la tyran­nie. Pen­dant les Cent-Jours, il fait signer à Napo­léon le décret à l’origine de la Socié­té pour l’instruction élémentaire.

Le bicentenaire de la mort de Lazare Carnot à Nolay

L’équipe pro­jet a déjà tra­vaillé sur la famille Car­not en réa­li­sant, en 2013, une expo­si­tion iti­né­rante dédiée au phy­si­cien Nico­las Sadi, fils de Lazare : « Sadi Car­not, vers la maî­trise de l’énergie », puis en 2018, sur le même thème, une expo­si­tion ins­tal­lée à Nolay, en exté­rieur. Pour le pro­jet 2023, les pré­pa­ra­tifs se font en lien étroit avec plu­sieurs membres de la famille Car­not, des­cen­dants directs de Lazare et du pré­sident de la Répu­blique Sadi Car­not, avec le sou­tien de la mai­rie de Nolay et des par­te­naires comme les Archives départe­mentales de Côte‑d’Or ou le Pôle diver­si­té et réus­site de l’École poly­tech­nique. Beau­coup connaissent la sta­tue impo­sante qui se dresse sur la place prin­ci­pale du bourg et son ins­crip­tion Orga­ni­sa­teur de la vic­toire, mais ils ignorent les faces diverses du Grand Car­not. En pro­po­sant une offre cultu­relle de proxi­mi­té pour tout public, nous sou­hai­tons faire décou­vrir à tous les visi­teurs la per­son­na­li­té du Grand Car­not, sa place dans notre his­toire, son apport dans les sciences et dans l’art mili­taire. La mani­fes­ta­tion se dérou­le­ra prin­ci­pa­le­ment à Nolay. Mais son impact géo­gra­phique sera beau­coup plus large. Outre le côté local de l’homme et de sa famille seront évo­qués de nom­breux lieux en France et en Europe où Lazare Car­not a vécu et s’est illus­tré. L’histoire de France sera pré­sente dans tous les pôles de l’exposition, par l’implication natio­nale de Lazare et de ses des­cen­dants dans la des­ti­née nationale.


Ce qui sera proposé du 16 au 24 septembre 2023 : 

  • Une expo­si­tion de sta­tues, bustes, cos­tumes, por­traits, livres, poèmes de Lazare, ain­si que diverses pièces pro­po­sées par la famille, et sept grands pan­neaux pré­sen­tant la vie du personnage. 
  • Un espace inter­ac­tif avec escape game, pho­to speak, écoute de poèmes chantés. 
  • Un jeu de piste créé par des élèves du col­lège Lazare-Car­not de Nolay. 
  • Une pièce de théâtre écrite et jouée par d’autres élèves. 
  • Trois confé­rences :
    « Por­trait de Lazare Car­not », par Yves Four­nier, pré­sident de l’Université pour tous de Bour­gogne (Centre de Cha­lon-sur-Saône), le 16 septembre.
    « Lazare Car­not le poète », par Michel Huvet, jour­na­liste, le 23 septembre.
    « Lazare et son influence sur les tra­vaux de son fils Nico­las-Sadi concer­nant la ther­mo­dy­na­mique », par Gilles Ber­trand, pro­fes­seur émé­rite de chi­mie-phy­sique, ancien pré­sident de l’université de Dijon, le 24 septembre. 
  • Un concert d’orgue à l’église de Nolay, musique du début du XIXe siècle inter­pré­tée par Augus­tin Prud­homme, titu­laire de l’orgue de la cathé­drale de Troyes, le 17 septembre. 
  • Un concert où Amé­lie Alù, soprane, des­cen­dante de Lazare Car­not, accom­pa­gnée du pia­niste Paul Cois­peau, inter­pré­te­ra des poèmes de Car­not mis en musique à l’époque, en alter­nance avec Édouard Bouyé, direc­teur des Archives dépar­te­men­tales de Dijon, qui lira d’autres poèmes de Lazare, le 23 septembre. 
  • Réédi­tion du livre de l’Université pour tous de Bour­gogne Lazare Car­not, savant, répu­bli­cain, bour­gui­gnon, acteur de la Révo­lu­tion fran­çaise.
  • Visite gui­dée en petits groupes de la mai­son natale de Lazare Carnot. 

Contact : Madame Claude Chevalier
Tél. 06 75 50 23 19
Mél. : avnpatrimoine@orange.fr

Poster un commentaire