Le mentoring des alumni de l’X principes et fonctionnement

Dossier : Vie de l'AssociationMagazine N°785 Mai 2023
Par Pierre-Henri MULTON (X84)

Depuis 2016 AX Car­rières pro­pose un dis­po­si­tif de men­to­ring au sein de la com­mu­nau­té des alum­ni. Cet outil est mis au ser­vice de tous ceux qui res­sentent un besoin de chan­ge­ment dans leur vie professionnelle.

Fran­çois, X08, est en poste dans un minis­tère et vient de ter­mi­ner une mis­sion qui l’a occu­pé pen­dant un an. Il sait que les mis­sions qui lui seront pro­po­sées dans un proche ave­nir seront moins inté­res­santes. Il se pose la ques­tion de rejoindre le pri­vé pen­dant quelques années. Mais pour faire quoi ?

Damien, X99, a rejoint un grand groupe après une thèse en phy­sique théo­rique. Dans cette entre­prise, il a pu évo­luer au sein de dépar­te­ments dif­fé­rents : R & D, finance, mar­ke­ting… Aujourd’hui, Damien a l’impression d’avoir man­qué d’ambition et se pose la ques­tion de chan­ger d’entreprise. Et pour­quoi ne pas rejoindre une start-up qui lui tend les bras ?

Pau­la, X15, a pas­sé quatre ans dans les éner­gies renou­ve­lables, au sein de deux socié­tés dif­fé­rentes. Elle a le sen­ti­ment d’avoir pris du recul et com­mence à maî­tri­ser la com­plexi­té des sujets. Elle rêve d’un poste avec moins de lour­deurs, plus d’agilité et des occa­sions de pro­gres­sion. Elle aurait vrai­ment besoin d’en par­ler à quelqu’un qui connaît le secteur.

Quel est le point com­mun entre Fran­çois, Damien et Pau­la (pré­noms et pro­mos ont été modi­fiés) ? Ils ont tous trois fait appel à AX Car­rières pour béné­fi­cier d’un men­to­ring alumni !

AX Carrières

AX Car­rières pro­pose en effet des pres­ta­tions de men­to­ring béné­vole aux cama­rades qui res­sentent un besoin d’accompagnement per­son­na­li­sé. Mis en place en 2016, cet outil per­met à un membre de la com­mu­nau­té qui en fait la demande d’être accom­pa­gné par un cama­rade ayant a prio­ri un vécu, des réfé­rences ou un réseau proches de la pro­blé­ma­tique ou du sec­teur d’activité du deman­deur. Cet accom­pa­gne­ment reste bien sûr som­maire, il n’a pas voca­tion à rem­pla­cer une pres­ta­tion pro­fes­sion­nelle, il est mené par des béné­voles et gratuit.

Principes généraux du mentoring

Le men­to­ring est défi­ni par « une rela­tion d’aide, d’échanges et d’apprentissage, dans laquelle une per­sonne d’expérience, le men­tor, offre sa sagesse acquise et son exper­tise dans le but de favo­ri­ser le déve­lop­pe­ment d’une autre per­sonne, le men­to­ré » (source Wiki­pé­dia). Le men­to­ré doit expri­mer une demande au départ du pro­ces­sus, c’est-à-dire expri­mer la rai­son pour laquelle il sou­haite béné­fi­cier d’un men­to­ring. Cette demande est sus­cep­tible d’évoluer modé­ré­ment au fil du tra­vail effec­tué par le duo « men­tor-men­to­ré ». La plu­part des demandes effec­tuées à l’AX concerne des ques­tions d’évolution de car­rière, de recherche de poste, mais aus­si de perte de sens au tra­vail ou de dif­fi­cul­té rela­tion­nelle-hié­rar­chique au sein de son entreprise.

Conditions de succès

Le suc­cès de la démarche repose sur deux élé­ments clés, qu’il convient de véri­fier dans les pre­miers temps de la démarche. D’une part une envie réci­proque de par­ti­ci­per à la démarche. Le men­to­ré doit aspi­rer à une amé­lio­ra­tion et œuvrer dans ce sens. Le men­tor, lui, doit aimer sin­cè­re­ment trans­mettre son vécu, son savoir et ses res­sen­tis concer­nant la demande du men­to­ré. D’autre part une rela­tion de qua­li­té dans le duo « men­tor-men­to­ré ». C’est la qua­li­té de la rela­tion, la com­pré­hen­sion mutuelle, le plai­sir de se retrou­ver et de réflé­chir ensemble, qui maxi­misent les chances d’atteindre le résul­tat sou­hai­té. Les ren­dez-vous en pré­sence ou en visio sont pri­vi­lé­giés (au détri­ment du télé­phone) afin de ren­for­cer la connais­sance mutuelle. Au sur­plus, le men­to­ring dif­fère du coa­ching par la pos­si­bi­li­té lais­sée au men­tor de don­ner des conseils au men­to­ré, sans tou­te­fois se pla­cer en posi­tion d’autorité (cf. ci-dessous).

Modalités pratiques

Le cama­rade qui désire un men­to­ring en fait la demande auprès d’AX Car­rières, qui trans­met la demande au res­pon­sable (Pierre-Hen­ri Mul­ton X84). À tra­vers un entre­tien d’environ une heure, celui-ci cherche à com­prendre et à pré­ci­ser la demande du futur men­to­ré, dans le contexte de son par­cours et de sa situa­tion du moment. Sur le fon­de­ment des élé­ments expri­més, il va déter­mi­ner une liste de men­tors poten­tiels, par­mi la com­mu­nau­té des anciens élèves. C’est le futur men­to­ré qui choi­sit son men­tor dans cette liste, sur la base d’affinités de par­cours ou de spé­cia­li­tés de métier. L’AX se charge de convaincre le men­tor choi­si et met en contact les pro­ta­go­nistes. Cela fait, men­tor et men­to­ré se réunissent à un rythme d’une à deux fois par mois pour tra­vailler la pro­blé­ma­tique. Le nombre de ren­contres est libre, mais AX Car­rières en pré­co­nise six. Rien n’empêche men­tor et men­to­ré, s’ils en ont envie, de conti­nuer à échan­ger même à l’issue des six séances, sous réserve que ce soit un accord mutuel.

“Le mentoré gagne à la fois en vision, en maturité, en réseau et en expérience.”

L’aide pro­po­sée par le men­tor se fait au tra­vers d’échanges ver­baux dans le but d’aider le men­to­ré à for­ma­li­ser, visua­li­ser, com­prendre et trou­ver des voies de réso­lu­tion de sa demande. Entre deux séances, le men­tor peut conseiller au men­to­ré d’effectuer cer­taines tâches qui l’aideront à tendre vers ses objec­tifs (faire des recherches, contac­ter quelqu’un, rédi­ger un docu­ment, etc.). Enfin, la confi­den­tia­li­té des échanges est une condi­tion essen­tielle de l’exercice. Tout point néces­si­tant d’être dévoi­lé à l’extérieur ne peut l’être qu’avec le consen­te­ment expli­cite à la fois du men­tor et du mentoré.

Posture du mentor

La pos­ture du men­tor requiert une atten­tion par­ti­cu­lière de celui qui occupe cette posi­tion, parce qu’elle est fon­dée sur les élé­ments sui­vants : l’écoute active du men­to­ré et de ses besoins ; la recherche de com­pré­hen­sion de sa per­son­na­li­té ; l’acceptation et le non-juge­ment par rap­port à ses choix ; la recherche active de conseils et d’éléments qui vont per­mettre de satis­faire les besoins du men­to­ré, sans jamais les lui impo­ser. Autre­ment dit, le men­tor, ini­tia­le­ment pla­cé dans une posi­tion d’autorité par la démarche, doit volon­tai­re­ment refu­ser cette posi­tion supé­rieure et se pla­cer dans une posi­tion d’égal, afin de lais­ser le men­to­ré libre­ment s’exprimer et faire ses choix. En par­ti­cu­lier, à aucun moment le men­tor ne doit impo­ser ses vues ou ses solu­tions. Il se contente de don­ner des conseils bien­veillants, sans s’offusquer si le men­to­ré, en conscience, ne sou­haite pas les suivre.

Poster un commentaire