LinKinVax

Une plateforme vaccinale disruptive et innovante

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°783 Mars 2023
Par André-Jacques AUBERTON-HERVÉ

Co-créée par André-Jacques Auber­ton-Her­vé, Pré­sident d’Honneur et fon­da­teur de SOITEC, et le Pro­fes­seur Yves Levy, Direc­teur du Vac­cine Research Ins­ti­tute (VRI/INSERM/UPEC), Lin­Kin­Vax pro­pose une pla­te­forme vac­ci­nale inno­vante. André-Jacques Auber­ton-Her­vé, son Pré­sident Direc­teur Géné­ral, nous en dit plus.

Quelle a été la genèse de LinKinVax ?

À l’origine de Lin­Kin­Vax, il y a une tech­no­lo­gie vac­ci­nale inno­vante, basée sur les cel­lules den­dri­tiques, pre­mier point d’entrée vers le sys­tème immu­ni­taire et prin­ci­pale ligne de défense de l’organisme. Elle est issue de la recherche aca­dé­mique d’excellence menée depuis plus de 10 ans par le VRI Vac­cine Research Ins­ti­tute, créé par le Pr Yves Lévy, afin de trou­ver une réponse vac­ci­nale contre le Sida, « l’Everest de la recherche vaccinale ».
Depuis décembre 2020, cette tech­no­lo­gie qui adresse un grand nombre de patho­gènes, est déve­lop­pée par Lin­Kin­Vax, socié­té de bio­tech­no­lo­gie au stade cli­nique, qui en a acquis les droits d’exploitation exclu­sive mon­diale. La socié­té a ain­si déve­lop­pé une pla­te­forme vac­ci­nale dite « DC tar­ge­ting » pour déve­lop­per une nou­velle géné­ra­tion de vac­cins pro­téiques, véri­tables alter­na­tives de rup­ture aux tech­no­lo­gies vac­ci­nales habi­tuelles et en déve­lop­pe­ment qui per­met d’adresser de nom­breux pathogènes.
L’intérêt de la pla­te­forme a gagné en visi­bi­li­té durant la récente pan­dé­mie : Lin­Kin­Vax a pos­tu­lé à un appel à pro­jets dans le cadre du PIA (Plan d’Investissement d’Avenir) posi­tion­né sur la Covid et nous avons obte­nu un finan­ce­ment de Bpi­france, d’un mon­tant de 31 mil­lions d’euros afin de déve­lop­per un vac­cin pro­téique contre la Covid avec pour objec­tif, de vivre avec le coro­na­vi­rus et ses variants, sur le long terme.

Aujourd’hui, quel est le positionnement de LinKinVax ?

Concrè­te­ment, nous déve­lop­pons une nou­velle géné­ra­tion de vac­cins pro­téiques, pour répondre rapi­de­ment et effi­ca­ce­ment aux enjeux sani­taires mondiaux.
Notre tech­no­lo­gie a mon­tré au cours de nom­breux essais pré cli­niques l’intérêt de notre stra­té­gie en rai­son de la faible quan­ti­té d’antigènes néces­saire pour acti­ver le sys­tème immu­ni­taire et sa capa­ci­té à induire une réponse immu­ni­taire cel­lu­laire et humo­rale durable à large spectre.
Éga­le­ment, elle étend le réper­toire des réponses anti-infec­tieuses et celui contre les cel­lules can­cé­reuses, tout en uti­li­sant des pro­cé­dés de pro­duc­tion éprou­vés depuis plus de 30 ans, pour les vac­cins protéiques.
Actuel­le­ment, nous avons trois vac­cins en phase d’essai clinique :
Un vac­cin pro­phy­lac­tique contre le VIH, dont les résul­tats inter­mé­diaires de la phase I, ont été com­mu­ni­qués lors de la confé­rence inter­na­tio­nale CROI le 21 février à Seat­tle, par le Pr Yves Levy : le can­di­dat vac­cin est sûr et induit une réponse immu­ni­taire pré­coce, impor­tante et durable. Il s’agit d’une étape très impor­tante pour Lin­Kin­Vax, car cela confirme la robus­tesse de notre pla­te­forme et confirme qu’elle ne pré­sente pas de risque ; un vac­cin contre le SRAS-COV‑2, por­tant sur plu­sieurs épi­topes et variants, en démar­rage de phase I/IIa ; un vac­cin contre le can­cer lié au papil­lo­ma­vi­rus, un essai qui démarre avec l’institut Gus­tave Roussy.

Quelles sont vos ambitions et quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ?

L’ambition de Lin­Kin­Vax, avec son approche DC Tar­ge­ting, est de répondre aux grands enjeux de san­té publique liés à l’émergence de nou­veaux patho­gènes, en déve­lop­pant des vac­cins pro­téiques effi­caces contre le Sida, la Covid et ses variants, cer­tains types de can­cer, notam­ment ceux liés au papillomavirus.
Au-delà, la pla­te­forme a voca­tion à cou­vrir un plus large spectre d’indications en onco­lo­gie. Comme pré­cé­dem­ment men­tion­né, nous tra­vaillons aus­si sur un vac­cin dit pan-coro­na­vi­rus qui a voca­tion à deve­nir une solu­tion adap­ta­tive pour l’ensemble des formes de coronavirus.
Notre objec­tif in fine est que Lin­Kin­Vax devienne un lea­der du déve­lop­pe­ment de solu­tions vac­ci­nales, pro­phy­lac­tiques et thé­ra­peu­tiques, effi­caces, durables et acces­sibles à toutes les populations.

Dans cette démarche, quels sont vos principaux enjeux ?

Il y a clai­re­ment un enjeu indus­triel et de sou­ve­rai­ne­té natio­nale. Pour y faire face, nous avons noué des par­te­na­riats avec plu­sieurs CDMO euro­péennes et Suisses. Compte tenu de notre posi­tion­ne­ment sur des pro­blé­ma­tiques de san­té mon­diales et glo­bales, nous sommes for­te­ment enga­gés et mobi­li­sés dans la struc­tu­ra­tion d’une offre inter­na­tio­nale. Et nous avons l’ambition de contri­buer au déve­lop­pe­ment et au ren­for­ce­ment d’une filière fran­çaise forte en matière de vac­cins. C’est pré­ci­sé­ment ce que nous avons réus­si à accom­plir dans le contexte par­ti­cu­lier de la pan­dé­mie en nouant un par­te­na­riat avec GTP Bio­ways pour la pro­duc­tion de notre vac­cin pan coronavirus.

Quelles sont les prochaines étapes pour LinkinVax ?

Nous avons fina­li­sé un pre­mier finan­ce­ment d’un mon­tant de 7,3 M euros début 2023, qui nous a per­mis de struc­tu­rer l’entreprise, recru­ter des talents et des com­pé­tences et mettre en place en l’ensemble des élé­ments contractuels.
Nous sommes en cours de fina­li­sa­tion de notre série A, avec pour cible 50 M euros. Ces fonds vont notam­ment nous per­mettre de finan­cer nos essais cli­niques au niveau inter­na­tio­nal et accé­lé­rer le déve­lop­pe­ment de nou­veaux pro­duits, en par­ti­cu­lier dans le domaine de l’oncologie.

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