Un regard sur les élites françaises. L’Institut Auguste-Comte.

Ce livre, au-delà de son actua­li­té liée à la réno­va­tion de la « Boîte à claque », offre un voyage pal­pi­tant dans la France éco­no­mique, poli­tique et tech­ni­co-admi­nis­tra­tive de la fin des années 70, à tra­vers l’éphémère Ins­ti­tut Auguste-Comte pour l’étude des sciences de l’action, qui avait emmé­na­gé dans les anciens locaux de l’École poly­tech­nique de 1977 à 1981. 

De nom­breuses ques­tions et rap­ports de force d’horizons très dif­fé­rents s’entrecroisent : la théo­ri­sa­tion des sciences de l’action ver­sus la pra­tique en entre­prise et la part d’irrationnel qui y existe, les pro­jets de la droite de Gis­card d’Estaing défaits par ceux de la gauche arri­vée au pou­voir en 1981, les luttes d’influence entre énarques et poly­tech­ni­ciens et entre grands corps voire intra­corps, la lutte (dog­ma­tique et néfaste) grandes écoles-uni­ver­si­té et la place du doc­to­rat et de la recherche, la gué­rilla entre équipes de recherche pour les bud­gets, l’utilisation des espaces libé­rés sur la mon­tagne Sainte-Gene­viève après le démé­na­ge­ment de l’X à Palai­seau, voire les com­bats pour res­ter à Paris plu­tôt que d’aller sur le plateau. 

Les mul­tiples entre­tiens, dont cer­tains avec nos grands anciens et le lourd tra­vail d’archives qui sup­portent ce livre, sou­lignent à quel point nombre de ques­tions sur le ser­vice public et la for­ma­tion de la haute fonc­tion publique n’ont pas reçu de réponse satis­fai­sante et sont encore reprises récem­ment dans le rap­port Thi­riez, pour ne citer que la « conduite du chan­ge­ment dans un envi­ron­ne­ment com­plexe » !  

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