Renault Trucks France : à l’avant-garde de la mobilité durable

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°780 Décembre 2022
Par Olivier METZGER
Par Julien SONZINI

Renault Trucks est pion­nier sur les sujets rela­tifs à la mobi­li­té durable et plus par­ti­cu­liè­re­ment à l’électrification des véhi­cules. Nous sommes enga­gés depuis plus de dix ans en faveur de la mobi­li­té afin d’améliorer la qua­li­té de vie en ville et réduire les émis­sions de CO2. Au cours des der­nières années, face à l’urgence cli­ma­tique et la néces­saire décar­bo­na­tion des usages, le groupe a ren­for­cé son enga­ge­ment et son lea­der­ship notam­ment en matière de mobi­li­té élec­trique. Expli­ca­tions d’Olivier Metz­ger, Direc­teur éner­gies alter­na­tives, et de Julien Son­zi­ni, Direc­teur de la mobi­li­té urbaine chez Renault Trucks France.

La mobilité durable est un sujet dont les acteurs de votre secteur se sont emparés il y a déjà plusieurs années. Aujourd’hui, où en sommes-nous ?  

Le besoin de décar­bo­ner les usages n’a jamais été aus­si urgent. Dans le sec­teur auto­mo­bile, cela se tra­duit par des normes d’émission des véhi­cules de plus en plus contrai­gnantes, inci­tant ain­si les construc­teurs à prendre des posi­tions fortes : trans­for­ma­tion éner­gé­tique, renou­vel­le­ments de gamme… 

Dans les villes aus­si ces évo­lu­tions sont pal­pables : aus­si bien en France qu’en Europe. Pour res­ter dyna­mique, les ini­tia­tives se mul­ti­plient. Et à cela s’ajoutent des contraintes plus fortes pour régle­men­ter la logis­tique urbaine avec notam­ment la mise en place de « Zones à faible émis­sions » (ZFE) et « Zones à faible émis­sions mobi­li­té » (ZFE‑m).

Il y a encore quelques années, nous allions à la ren­contre des acteurs de la logis­tique urbaines et la mobi­li­té en ville pour les sen­si­bi­li­ser aux enjeux cli­ma­tiques et à la neu­tra­li­té car­bone. Aujourd’hui, ils ont bien pris conscience de l’urgence et de la cri­ti­ci­té du sujet et sont plus proac­tifs. Cela s’explique aus­si par la pres­sion règle­men­taire en termes de qua­li­té de l’air, de réduc­tion des émis­sions de CO2… D’ailleurs, sur ces enjeux, nous avons-nous-mêmes pris des enga­ge­ments dans le cadre de l’initiative Science Based Tar­gets pour limi­ter le réchauf­fe­ment de la pla­nète en des­sous de 1,5°(d’ici la fin du siècle). Nous nous sommes enga­gés à la décar­bo­na­tion totale de notre parc à hori­zon 2050 et donc à la vente de véhi­cules neutres en car­bone dès 2040.  

Face à la néces­si­té d’accélérer la décar­bo­na­tion des usages et d’atteindre la neu­tra­li­té car­bone, quels sont les prin­ci­paux sujets et enjeux qui mobi­lisent les dif­fé­rentes par­ties pre­nantes ? 

De manière glo­bale, lorsqu’on adresse la logis­tique urbaine et les ten­dances lourdes asso­ciées, les prin­ci­paux enjeux concernent la décar­bo­na­tion ; la qua­li­té de l’air ; la crois­sance démo­gra­phique et l’urbanisation ; les nou­velles attentes et demandes socié­tales avec notam­ment la digi­ta­li­sa­tion ; le e‑commerce et les achats en temps réel. Au sein de Renault Trucks pour déve­lop­per la mobi­li­té durable et neutre en car­bone de demain, nous tra­vaillons et pre­nons en compte l’ensemble de ces dimen­sions. Dans cette conti­nui­té, un des sujets qui nous mobi­lisent est celui de la mobi­li­té urbaine et de l’électromobilité, qui sont, d’ailleurs, au coeur de notre stra­té­gie depuis 2021. En paral­lèle, nous nous mobi­li­sons autour de plu­sieurs axes. Comme pré­cé­dem­ment men­tion­né, nous visons la neu­tra­li­té car­bone en 2050 et la vente de véhi­cules neutres dès 2040. Pour ce faire, nous déve­lop­pons pro­gres­si­ve­ment l’électrique comme solu­tion de sub­sti­tu­tion aux moteurs Die­sel. Nous met­tons en place des démarches d’économie cir­cu­laire pour pro­lon­ger la vie des véhi­cules (réuti­li­sa­tion de pièces, déve­lop­pe­ment du mar­ché de l’occasion, recy­clage…).  

Nous tra­vaillons aus­si sur l’optimisation du trans­port avec l’idée de pou­voir uti­li­ser le mode de trans­port le plus adap­té en fonc­tion de l’usage consi­dé­ré et de l’impact en termes d’énergie et d’émissions de CO2. C’est une démarche com­plexe dans le sec­teur de la logis­tique urbaine où il y a une diver­si­té de métiers et d’usages : dis­tri­bu­tion clas­sique en centre-ville, construc­tion et tra­vaux autour des routes, ges­tion des déchets… 

Les besoins en termes de mas­si­fi­ca­tion de ces flux B2B et B2C sont tota­le­ment dif­fé­rents… Il nous faut donc être en mesure de four­nir le bon véhi­cule en fonc­tion de l’usage et de l’acteur concer­né. Notre rôle est aus­si d’accompagner nos par­te­naires et les ges­tion­naires de flotte afin de faire les bons arbi­trages en termes de moto­ri­sa­tion, de car­bu­rant ou encore de mix éner­gé­tique. 

Dans ce cadre là, comment adaptez-vous votre offre ? 

La voca­tion de Renault Trucks est d’apporter une solu­tion de mobi­li­té effi­cace pour tous les pro­fes­sion­nels qui uti­lisent un véhi­cule pour rem­plir leur mis­sion. Aujourd’hui, nos clients qui opèrent en ville font face à des contraintes de plus en plus impor­tantes pour mener leur acti­vi­té. Comme évo­qué pré­cé­dem­ment, l’urbanisation crois­sante, l’explosion du e‑commerce, les pro­blé­ma­tiques de conges­tion, les émis­sions pol­luantes, les régle­men­ta­tions locales requièrent des moyens spé­ci­fiques pour une logis­tique urbaine durable. Nous ne croyons pas en une solu­tion unique. Notre vision, c’est de pro­po­ser les tech­no­lo­gies et les éner­gies les mieux adap­tées, pou­vant s’inscrire dans un sys­tème de trans­port mul­ti­mo­dal ver­tueux. Les véhi­cules uti­li­taires et les poids lourds élec­triques sont une réa­li­té depuis 2020 et nous dis­po­sons, d’ailleurs, d’usines qui ont la capa­ci­té de pro­duire de série des mil­liers de véhi­cules chaque année.  

Notre gamme élec­trique E‑Tech est la plus large sur le mar­ché avec les véhi­cules uti­li­taires (3,1t et 3,5t) en ver­sions four­gons, plan­chers cabines, châs­sis cabines et notre gamme de véhi­cules lourds (16t, 19t, 26t…). Depuis 2022, nous pro­po­sons le Renault Trucks E‑Tech Mas­ter doté aujourd’hui d’une bat­te­rie 52 kWh et per­met­tant une meilleure auto­no­mie. En termes de pro­duc­tion indus­trielle, Renault Trucks reste à l’avant garde avec son site de pro­duc­tion de Blan­ville sur Orne (Nor­man­die): pre­mière usine euro­péenne. Notre objec­tif est, d’ailleurs, que 10 % des ventes en gamme lourde soit élec­trique en 2025 (25% pour la gamme uti­li­taires), 50 % en 2030 et 80 à 90 % d’ici 2040. Nous tra­vaillons aus­si la pro­fon­deur de gamme, les nou­velles éner­gies et nous réflé­chis­sons à des solu­tions logis­tiques au delà du véhi­cule tout en embar­quant notre réseau de dis­tri­bu­tion dans cette trans­for­ma­tion. Sur le mar­ché fran­çais, nous dis­po­sons d’un des plus larges parcs de véhi­cules de démons­tra­tion que nous pou­vons pro­po­ser à l’essai à nos clients. 

Pour main­te­nir ce posi­tion­ne­ment de lea­der et atteindre nos objec­tifs ambi­tieux en matière de neu­tra­li­té et de décar­bo­na­tion, nous sommes en pleine phase d’accélération avec des inves­tis­se­ments finan­ciers et humains consi­dé­rables en R&D. Au-delà de ce lea­der­ship sur l’électrique, nous avons aus­si été pion­niers sur le B100, le bio­car­bu­rant à base de col­za. 

Quelles pistes de réflexion pourriez vous partager avec nos lecteurs sur ce sujet ?

Sur la mobi­li­té urbaine, il y a un chan­ge­ment de para­digme. Aujourd’hui, il faut prendre en consi­dé­ra­tion l’ensemble de la chaîne de valeur. Dans cette approche, nous essayons d’être beau­coup plus dis­rup­tifs et d’aller au-delà du modèle clas­sique de véhi­cule à quatre roues, uti­li­taires ou camions, et des sché­mas tra­di­tion­nels qui s’articulent autour de la R&D, des ventes, de l’entretien. L’enjeu est de réflé­chir à des solu­tions « end-to-end » qui vont jusqu’au client final.  

Pour amé­lio­rer le trans­port urbain, nous explo­rons donc dif­fé­rentes pistes avec nos par­te­naires et clients : centre logis­tique urbain, consignes pour amé­lio­rer la pre­mière livrai­son en hyper centre et adres­ser les pro­blé­ma­tiques de den­si­té de tra­fic et de conges­tion, la mas­si­fi­ca­tion des tour­nées, le déve­lop­pe­ment de vélo car­go pour com­plé­ter notre gamme…

À ce sujet, nous venons d’officialiser un par­te­na­riat avec Kleus­ter, construc­teur lyon­nais de tri­por­teurs à assis­tance élec­trique pour accé­lé­rer la pro­duc­tion et la com­mer­cia­li­sa­tion du Free­gônes. Ces vélos-car­gos sont à pré­sent assem­blés au cœur du site indus­triel de Vénis­sieux de Renault Trucks et com­mer­cia­li­sés dans nos réseaux de dis­tri­bu­tion fran­çais puis euro­péen. Liés par la même ambi­tion de pro­po­ser aux pro­fes­sion­nels des solu­tions de mobi­li­té urbaine décar­bo­nées, cela nous per­met d’élargir notre gamme avec une solu­tion com­plé­men­taire pour adres­ser la mobi­li­té du der­nier kilomètre.

Nous n’avons bien évi­dem­ment pas voca­tion à tout inter­na­li­ser ou deve­nir pro­prié­taire d’infrastructures d’entreposage logis­tiques par exemple, mais l’idée est d’être inno­vants et dis­rup­tifs, de nouer des par­te­na­riats ou de créer des syner­gies pour tra­vailler en concer­ta­tion avec les acteurs pri­vés, comme les logis­ti­ciens, ain­si que les pou­voirs publics, pour défi­nir ensemble les meilleures solu­tions. C’est, d’ailleurs, ce que nous fai­sons dans le cadre de la Conven­tion des Entre­prises pour le Cli­mat qui ras­semble 150 entre­prises qui col­la­borent et tra­vaillent ensemble autour des modèles éco­no­miques et socié­taux res­pec­tueux de la planète.

Enfin, sur ces sujets et enjeux, la prise de conscience est réelle et toutes les pla­nètes sont ali­gnées pour pas­ser à l’action !  

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