Plus de 40 ans d’expertise dans le transport de l’hydrogène

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°780 Décembre 2022
Par Rodolphe GAUDIN
Par Nicolas AZAN

Nico­las Azan, Pré­sident d’EURETEQ ou Europe Études Équi­pe­ment, nous pré­sente la socié­té qu’il codi­rige avec son asso­cié Rodolphe Gau­din, ain­si que son posi­tion­ne­ment dans le domaine de l’hydrogène. Rencontre.

Présentez-nous votre entreprise. 

Créée en 1937, EURETEQ est un bureau d’études spé­cia­li­sé dans l’ingénierie de pro­jets indus­triels en lien avec l’aménagement du ter­ri­toire. Notre acti­vi­té s’articule autour de 3 busi­ness units :

  • les cana­li­sa­tions de trans­port de gaz, d’hydrocarbures, de pro­duits chi­miques (dont l’hydrogène). Cette acti­vi­té est notre domaine d’activité historique ;
  • le trans­port d’électricité haute tension ;
  • les ins­tal­la­tions indus­trielles cou­vrant notam­ment la concep­tion d’unités de pro­duc­tion et de sta­tions de dis­tri­bu­tion d’hydrogène.

Nous sommes une soixan­taine de per­sonnes. Nos équipes d’ingénieurs tech­niques, de spé­cia­listes dans les sujets tech­ni­co-régle­men­taires et nos com­pé­tences en maî­trise fon­cière nous per­mettent une concep­tion trans­verse et com­plète des pro­jets qui nous sont confiés (régle­men­ta­tions rela­tives aux cana­li­sa­tions de trans­port, aux ICPE, aux choix de maté­riaux, aux spé­ci­fi­ca­tions tra­vaux, à la défi­ni­tion et au desi­gn des ins­tal­la­tions, etc.). Ce large champ de com­pé­tences en ingé­nie­rie tech­nique, en maî­trise du fon­cier et en ingé­nie­rie tech­ni­co-régle­men­taire est un atout majeur pour nos clients et favo­rise clai­re­ment l’acceptabilité socié­tale de leurs pro­jets par la prise en compte d’un maxi­mum de contraintes et sensibilités.

Qu’en est-il de votre expérience dans le domaine de l’hydrogène ? 

Depuis plus de 40 ans, EURETEQ inter­vient aux côtés d’Air Liquide dans la concep­tion et le sui­vi de réa­li­sa­tion de son réseau de cana­li­sa­tions de trans­port en France métro­po­li­taine et ultra­ma­rine ain­si qu’au Moyen-Orient. Nous avons une par­faite maî­trise du trans­port d’hydrogène par cana­li­sa­tion, un sujet au cœur de l’actualité !

En France, nous sommes un des rares acteurs à dis­po­ser de cette exper­tise et à cou­vrir ain­si l’ensemble de la chaîne logis­tique : concep­tion et sui­vi de réa­li­sa­tion d’électrolyseurs, de cana­li­sa­tions de trans­port ; de sta­tions hydrogène…

Sur un plan plus opé­ra­tion­nel, nous inter­ve­nons à toutes les étapes de déve­lop­pe­ment d’un pro­jet : études pros­pec­tives, fai­sa­bi­li­té, étude de détails, défi­ni­tion et sui­vi des appro­vi­sion­ne­ment du maté­riel, choix des entre­prises de tra­vaux, sui­vi de chantier…

Pouvez-vous nous donner des exemples concrets ? 

Pour le CNES, nous avons géré l’ensemble des études rela­tives aux cana­li­sa­tions per­met­tant l’alimentation en fluides conven­tion­nels d’Ariane 6 au sein d’un grou­pe­ment consti­tué d’Air Liquide, Eif­fage et EURETEQ. Tou­jours en lien avec l’aérospatiale, EURETEQ est aus­si inter­ve­nu sur tout le réseau de fluides conven­tion­nels du pas de tir Soyouz situé en Guyane.

Par­mi de nom­breux pro­jets d’hydrogénoduc, en 2019, nous avons réa­li­sé la concep­tion et le sui­vi de construc­tion d’un réseau de trans­port d’hydrogène pour Air Liquide à Pont de Claix. Nous sommes actuel­le­ment mobi­li­sés sur un pro­jet de construc­tion d’un élec­tro­ly­seur cou­plé à une pro­duc­tion d’énergie solaire par pan­neaux pho­to­vol­taïques en Mar­ti­nique pour la SARA (la Socié­té Ano­nyme de Raf­fi­nage des Antilles).

Sur ce marché de l’hydrogène, quels sont vos enjeux et perspectives ?

Jusqu’en 2019, nous réa­li­sions 95 % de notre chiffre d’affaires dans le domaine des cana­li­sa­tions de trans­port pour des clients comme GRT­gaz, Teré­ga, Air Liquide et de grands indus­triels pétro­liers. Une part impor­tante de ce mar­ché étant liée aux éner­gies fos­siles et à notre stra­té­gie éner­gé­tique actuelle, il devrait connaître des évo­lu­tions impor­tantes dans les années à venir, dif­fi­ciles à anti­ci­per pour une entre­prise de notre dimension.

Nous avons donc diver­si­fié nos acti­vi­tés pour répar­tir ce risque avec la créa­tion de 2 autres busi­ness units : le trans­port d’électricité et l’ingénierie indus­trielle. Avec le déve­lop­pe­ment de la filière hydro­gène, notre exper­tise dans le trans­port de cette molé­cule consti­tue un atout majeur sus­cep­tible de main­te­nir, voire d’augmenter une acti­vi­té impor­tante autour du trans­port par canalisation.

L’hydrogène repré­sente éga­le­ment une oppor­tu­ni­té majeure pour notre BU Ingé­nie­rie Indus­trielle qui connaît aujourd’hui ses pre­miers suc­cès dans le domaine. Cette petite molé­cule consti­tue l’un des leviers devant per­mettre à une entre­prise comme la nôtre de faire sa tran­si­tion éner­gé­tique, éco­no­mique et sociale. Par notre impli­ca­tion forte au sein de France hydro­gène, EURETEQ par­ti­cipe au déve­lop­pe­ment de la filière et y trouve déjà une place. Nous sommes acteurs d’une révo­lu­tion dans le monde de l’énergie et avons la convic­tion que cette filière par­ti­ci­pe­ra for­te­ment à la néces­saire décar­bo­na­tion de notre industrie.

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