Gendarmerie et numérique

Gendarmerie et numérique : un modèle singulier toujours en pointe

Dossier : Gendarmerie & numériqueMagazine N°778 Octobre 2022
Par Guillaume HUMEAU (X09)
Par Gaël de LÉSÉLEUC de KÉROUARA (X12)

Force de sécu­ri­té inté­rieure multi­séculaire à sta­tut mili­taire, la gen­dar­me­rie a tra­ver­sé les époques et les dif­fé­rentes révo­lu­tions poli­tiques et indus­trielles. À chaque fois, elle a su s’adapter et faire preuve d’esprit d’innovation pour s’approprier les nou­velles tech­no­lo­gies. C’est ain­si que le gen­darme est pas­sé du che­val au vélo puis à l’automobile. À l’ère des nou­velles tech­no­lo­gies de l’information et des com­mu­ni­ca­tions, ces trans­for­ma­tions s’accélèrent et s’amplifient, à la fois fra­gi­lisent les orga­ni­sa­tions et créent des occa­sions, tou­chant tous les aspects du métier du gen­darme : du déve­lop­pe­ment de nou­veaux outils numé­riques à l’émergence de nou­velles menaces.

Au cours de la der­nière décen­nie, la gen­dar­me­rie a adap­té son orga­ni­sa­tion pour prendre la mesure de ces chan­ge­ments. Ain­si ont suc­ces­si­ve­ment vu le jour le ser­vice des tech­no­lo­gies et des sys­tèmes d’information de la sécu­ri­té inté­rieure en 2010, le pôle judi­ciaire de la gen­dar­me­rie en 2011 (concen­trant l’expertise cri­mi­na­lis­tique et l’intelligence judi­ciaire) et la bri­gade numé­rique en 2018, sui­vie du com­man­de­ment de la gen­dar­me­rie dans le cybe­res­pace en 2021.

“Depuis 2012, dix polytechniciens ont fait le choix de rejoindre la gendarmerie.”

Ces trans­for­ma­tions ne seraient pas pos­sibles sans un vivier d’officiers et de sous-offi­ciers de culture scien­ti­fique au sein de l’institution. La gen­dar­me­rie compte ain­si par­mi ses offi­ciers 300 ingé­nieurs et 32 doc­teurs ès sciences dures. Ils ne sau­raient tou­te­fois être can­ton­nés à des postes d’expertise et la gen­dar­me­rie affiche l’ambition d’irriguer l’ensemble de l’institution d’une capa­ci­té d’analyse et de modes de pen­sée fon­dés sur une culture scien­ti­fique solide.

Ain­si, le pré­sent dos­sier vise à pré­sen­ter com­ment, en entre­te­nant conti­nuel­le­ment cet esprit de l’innovation et en tirant pro­fit de ces offi­ciers scien­ti­fiques, la gen­dar­me­rie se trans­forme, valo­rise sa don­née et exploite des algo­rithmes pour res­ter à la pointe dans le domaine du numérique.

Nous ne pour­rions conclure sans dire un mot des liens par­ti­cu­liers unis­sant l’École poly­tech­nique et la gen­dar­me­rie. Ces der­nières années la gen­dar­me­rie attire davan­tage les jeunes poly­tech­ni­ciens : plus de 200 élèves offi­ciers ont deman­dé à faire leur for­ma­tion humaine et mili­taire en gen­dar­me­rie en 2021 (pour 70 places), tan­dis que depuis 2012 dix poly­tech­ni­ciens ont fait le choix de rejoindre la gen­dar­me­rie (contre une dou­zaine seule­ment sur la période 1975–2011). La gen­dar­me­rie porte l’ambition de déve­lop­per encore davan­tage ces liens, et notre dos­sier, qui « ouvre » ain­si l’institution au regard des poly­tech­ni­ciens à tra­vers La Jaune & la Rouge, s’inscrit plei­ne­ment dans cette démarche.

Commentaire

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cor­dier x 49répondre
7 octobre 2022 à 17 h 41 min

i il convien­drait de signa­ler aus­si la pos­si­bi­li­té , pour les plus spor­tifs , du corps mili­taire des marins pom­piers de Mar­seille : excel­lente for­ma­tion civique et connais­sance de la vraie vie .

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