Serge Delwasse dresse le bilan après un an passé au Conseil de l'AX

Un an au Conseil de l’AX, le débriefing

Dossier : Vie de l'associationMagazine N°776 Juin 2022
Par Serge DELWASSE (X86)

Notre cama­rade Serge Del­wasse (X86) est admi­nis­tra­teur de l’AX depuis un an et sou­haite par­ta­ger ses impres­sions avec la com­mu­nau­té. Il témoigne de la bien­veillance des échanges, de l’efficacité du col­lec­tif, sans tou­te­fois élu­der la néces­si­té de progrès.

Mes chers camarades,

Il est d’usage que les élus pro­posent à leurs élec­teurs un compte ren­du de man­dat. Vous m’avez fait l’amitié de m’élire voi­ci un an. C’est donc beau­coup trop tôt pour ledit compte ren­du. Il m’a tou­te­fois sem­blé inté­res­sant, du fait de ma posi­tion un peu par­ti­cu­lière, de faire ce débrief, sous forme de « rap­port d’étonnement ».

Rap­pel : élu l’an der­nier avec trois voix d’avance sur mon pour­sui­vant immé­diat, je suis le pre­mier, en 150 ans, à l’avoir été sans être pro­po­sé par le conseil. Il faut bien enten­du savoir être réa­liste : cet « exploit », je le dois net­te­ment plus à l’action du conseil qui a pro­po­sé plus de can­di­dats que de postes à pour­voir, à celle de Mar­wan Lahoud (X83), son pré­sident, qui a pous­sé une telle ouver­ture en met­tant en place le vote élec­tro­nique, et à celle d’Yves Demay (X77), le délé­gué géné­ral, qui a orga­ni­sé et mis en musique. N’empêche, je suis le pre­mier intrus…

Un intrus accueilli avec bienveillance

Un de mes amis me le disait : « Tu n’es plus à la Khô­miss. » J’ai pour­tant quit­té ladite Khô­miss en même temps que la grande École, voi­là plus de trente ans. Et pour­tant je suis res­té (un peu) potache. C’est donc un mélange d’antéchrist et de potache qui est intro­ni­sé au conseil, en juin 2021, regar­dé avec méfiance, sus­pi­cion, mais éga­le­ment bien­veillance. Et je dois dire que la bien­veillance l’a empor­té. Cha­peau et merci !

Un conseil trop nombreux pour que chacun puisse contribuer à la hauteur de ses capacités

Cela paraît à la fois un lieu com­mun et une posi­tion para­doxale de la part de celui qui est venu s’imposer dans un cénacle où il n’était pas atten­du. En fait il suf­fit de faire des maths, comme d’habitude. 24 membres élus dans le conseil, aux­quels s’ajoutent les anciens pré­si­dents, le pré­sident des Y, le pré­sident de la Fon­da­tion, celui de l’École, le délé­gué géné­ral et son adjoint, tous brillants, pour 5 conseils de 2 heures par an, soit 10 heures, pour un man­dat de quatre ans, ça fait moins de 80 minutes de parole par man­dat ! Deux solu­tions : réduire la taille du conseil ou aug­men­ter la fré­quence des réunions…

Un conseil sous influence de ceux qui travaillent

Comme le disait mon ami – et, je dois vous l’avouer, cama­rade – pré­ci­té, je suis le gamin qui se pro­mène dans la cour des grands. Je découvre donc les conseils d’administration que cer­tains qua­li­fie­raient de « mon­dains ». Ceux qui dirigent l’AX, ce sont les membres du bureau. La qua­si-inté­gra­li­té des votes en conseils sont una­nimes pour approu­ver la poli­tique du bureau. Et c’est nor­mal : en effet, j’ai tou­jours pen­sé que, dans le béné­vo­lat, ce sont ceux qui tra­vaillent qui ont rai­son. Et ceux qui tra­vaillent, ce sont les membres du bureau. Par ailleurs, il est dif­fi­cile d’être en désac­cord avec Mar­wan. Ceux qui le connaissent savent sa ron­deur, sa finesse, son intel­li­gence des situa­tions, sa capa­ci­té à séduire…

De facto, il n’y a donc pas d’opposition au conseil

Oui, vous l’avez com­pris, même moi je n’y suis pas arri­vé. Et pour­tant je venais, plein de rodo­mon­tades dans ma besace, sur le mode : « Vous allez voir, je vais contri­buer à tout chan­ger. » Le consen­sus – pas si mou que ça – et la bien­veillance qui pré­sident à ce conseil inter­disent, de fac­to, toute oppo­si­tion. Et c’est plu­tôt sain. Quelles que soient les sen­si­bi­li­tés des uns et des autres, il y a une réelle volon­té col­lec­tive de bien faire. Et, pour cela, je dois une fois de plus écrire toute mon admi­ra­tion envers Mar­wan (non, il ne m’a pas payé pour écrire ça).

“Quelles que soient les sensibilités des uns et des autres,
il y a une réelle volonté collective de bien faire.”

Et, pourtant, il y a des sujets clivants

Je n’en cite­rai qu’un : qui est X ? Ou, plu­tôt, que doit être l’AX ? Est-ce l’association des X, les anciens du cycle ingé­nieur ? Celle des anciens de l’X, tous diplômes confon­dus, bache­lors et mas­ters com­pris ? Ou celles des anciens de l’IP Paris ? Ques­tion pour laquelle il n’y a pas de bonne réponse, et au sujet de laquelle on pour­rait s’attendre à, voire espé­rer, des échanges pour le moins musclés.

Alors le conseil, ça sert à quoi ?

Eh bien, cela sert à amen­der, à amé­lio­rer, à affi­ner, à polir. Et c’est impor­tant. C’est impor­tant, mais ce n’est pas assez. Et sur­tout ce n’est pas tout. Cette pré­sence au conseil m’a per­mis de com­prendre. Pas mal de choses. Pour­tant, cela fai­sait une dizaine d’années que je réflé­chis­sais à l’AX, à ses enjeux, à ses trans­for­ma­tions néces­saires… En fait j’ai com­pris deux choses : la pre­mière, qui paraît presque aller de soi, mais qui va mieux en le disant, c’est la bonne volon­té indi­vi­duelle – celle col­lec­tive ayant été évo­quée plus tôt – de cha­cun de ceux qui agissent au sein de l’AX, et ses admi­nis­tra­teurs au pre­mier chef ; la seconde, c’est le trou, le gouffre, de com­mu­ni­ca­tion entre l’AX et une grande par­tie des anciens, en par­ti­cu­lier par­mi les plus jeunes.

Un exemple de « mis-communication »

L’assurance décès de l’AX – j’ai un peu regar­dé le sujet. Elle n’est vrai­ment pas chère. Acces­soi­re­ment, il est très dif­fi­cile d’obtenir les niveaux de garan­tie pro­po­sés en assu­rance indi­vi­duelle. Nous sommes nom­breux à avoir un besoin incon­tes­table d’une telle assu­rance : pour faire simple, tous ceux d’entre nous qui ont des enfants ne sont pas riches et ne sont pas cou­verts par une pré­voyance d’entreprise digne de ce nom. Pour faire simple, une grande par­tie des cama­rades indé­pen­dants, fonc­tion­naires ou star­tup­pers entre 30 et 50 ans. Et, avec l’évolution du monde pro­fes­sion­nel, on pour­rait pen­ser qu’il y aurait cinq fois plus de sous­crip­teurs qu’il y a vingt ans. Que nen­ni : on est plu­tôt à deux fois moins. C’est donc bien un sujet « comm » !

Quel est le plan ?

Il me reste trois ans de man­dat, voire sept. Je vais donc pour­suivre, tel le bœuf dans son sillon : je m’attacherai à (ten­ter de) convaincre, un à un, les admi­nis­tra­teurs du besoin de faire évo­luer, puis chan­ger et enfin révo­lu­tion­ner l’AX. On va y arriver…

En guise de conclusion

Conclu­sion que je dédie à ceux d’entre vous qui n’ont pas encore voté pour le conseil cette année. Je ne peux que vous enjoindre de le faire, et ce en choi­sis­sant, par­mi les candidat(e)s, celles et ceux qui vous sem­ble­ront à la fois les plus attaché(e)s à l’École et, sur­tout, à la com­mu­nau­té, et les plus à même d’accompagner, voire de lan­cer, la trans­for­ma­tion de l’AX.

2 Commentaires

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picardrépondre
25 août 2022 à 4 h 50 min

Mer­ci pour ce témoi­gnage Serge. Inté­res­sant de com­prendre un peu mieux les cou­lisses du conseil, le rôle de cha­cun. Et bra­vo à Mar­wan pour ce qu’il fait. J’es­père que nous éli­rons de nou­veaux intrus, et qu’ils se révé­le­ront tous être des contri­bu­teurs actifs ; je pense que tous les can­di­dats devraient être pré­sen­tés avec leur pro­jet et pas en deux caté­go­ries : approu­vé par le conseil / can­di­dat libre…

Anne Bou­vierrépondre
25 août 2022 à 11 h 25 min
– En réponse à: picard

Bon­jour, mer­ci pour votre message.
Les CV et lettres de moti­va­tions des can­di­dats au conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de l’AX sont dis­po­nibles sur le site de l’AX : https://ax.polytechnique.org/page/candidats-conseil-d-administration-2021–2022 (pour consul­ter les pro­po­si­tions des can­di­dats, l’utilisateur doit être connec­té au site de l’AX).

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