AGIPI : Un acteur de l’assurance dans l’air du temps

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°774 Avril 2022
Par Bruno GUILLIER de CHALVRON

Bru­no Guillier de Chal­vron, délé­gué géné­ral d’AGIPI, revient sur le posi­tion­ne­ment de cette asso­cia­tion d’assurés sur un mar­ché de l’assurance en pleine trans­for­ma­tion. Il nous en dit notam­ment plus sur les sujets qui mobi­lisent AGIPI entre évo­lu­tion socié­tale, déve­lop­pe­ment durable et boom des nou­velles technologies. 

Pouvez-vous nous présenter AGIPI et ses principales missions ? 

Fon­dée en 1976, AGIPI est une asso­cia­tion d’assurés. Nous pro­po­sons des solu­tions pour la pro­tec­tion de la famille, de l’activité pro­fes­sion­nelle, du patri­moine et de la retraite. Aujourd’hui, nous comp­tons plus de 650 000 adhé­rents : un tiers de chefs d’entreprise et d’entrepreneurs, un tiers de pro­fes­sions libé­rales et médi­cales, et un tiers de sala­riés. His­to­ri­que­ment, notre rai­son d’être était de pro­po­ser aux indé­pen­dants et libé­raux des assu­rances pré­voyance et vie sur un mar­ché où l’offre n’était pas assez satis­fai­sante pour ce public. 

Au fil des années, nous nous sommes diver­si­fiés pour cou­vrir de nou­veaux pro­duits d’assurances : retraite, com­plé­men­taire san­té, assu­rance emprun­teur… Avec un chiffre d’affaires de 2,5 mil­liards d’euros et 20 mil­liards d’euros d’épargne sous ges­tion, AGIPI est aujourd’hui lea­der sur le mar­ché de la pré­voyance indi­vi­duelle, les contrats Made­lin, la retraite PER indi­vi­duelle (15 % de parts de marché). 

Concrè­te­ment, nous créons des contrats d’assurance que nous fai­sons évo­luer afin que les garan­ties cor­res­pondent au mieux et dans la durée aux besoins de nos adhé­rents. AGIPI a tou­jours été avant-gar­diste et a très tôt enga­gé des trans­for­ma­tions et inno­va­tions sur ses offres pour répondre aux évo­lu­tions socié­tales et de consom­ma­tion. Elle a été pré­cur­seur sur l’lSR en créant la pre­mière ges­tion label­li­sée ESG du mar­ché, une uni­té de compte aux aspects durables inté­grant éga­le­ment les méca­nismes de com­pen­sa­tion de car­bone dans l’investissement. Et au cœur de notre ADN, on retrouve une forte proxi­mi­té avec nos adhérents.

Dans le monde de la finance et de l’assurance, quelles sont les principales évolutions que vous avez remarquées ? 

Le mar­ché de l’assurance a connu de nom­breuses et pro­fondes muta­tions. Au niveau de l’assurance vie, les condi­tions macro et micro-éco­no­miques ain­si que la règle­men­ta­tion ont fait bou­ger les lignes de ce seg­ment où il est doré­na­vant pos­sible de trans­fé­rer des fonds en euros tra­di­tion­nels vers de nou­velles pos­si­bi­li­tés d’investissement. En effet, les condi­tions éco­no­miques actuelles nous poussent à explo­rer de nou­velles pistes de diver­si­fi­ca­tion pour nos offres, mais aus­si pour répondre aux attentes de nos adhé­rents qui sou­haitent une ren­ta­bi­li­té sécu­ri­sée et por­teuse de sens. Alors que le fonds en euros com­mence à décli­ner, nous avons fait le choix de miser sur les fonds euro-crois­sance, un fonds aujourd’hui avec une garan­tie à terme por­tée par l’assureur.

Nous avons d’ailleurs lan­cé le pre­mier fonds sur le mar­ché de la retraite en 2014. C’est une alter­na­tive de finan­ce­ment plus souple et dyna­mique avec une meilleure capa­ci­té de réac­tion aux condi­tions éco­no­miques et de mar­ché (infla­tion, taux d’intérêt…). Au-delà des fonds sur le CAC40, les actions, les obli­ga­tions, nous pro­po­sons aus­si des fonds d’investissements thé­ma­tiques qui per­mettent aux clients de créer leur propre dyna­mique d’épargne. Nous avons ain­si lan­cé des fonds d’investissements dédiés à une thé­ma­tique concrète : immo­bi­lier, Pri­vate Equi­ty… En plus de la recherche de ren­ta­bi­li­té, ces fonds contri­buent à l’essor du tis­su local et au finan­ce­ment d’un monde plus durable, éco­lo­gique et res­pon­sable. D’ailleurs, d’ici fin 2022, notre objec­tif est que 90 % de nos uni­tés de compte soient label­li­sés ISR.

“Depuis toujours, AGIPI s’inscrit dans une démarche continue d’innovation afin d’apporter à ses adhérents les meilleurs outils et technologies au service de leurs besoins et attentes.” 

Nous avons éga­le­ment assis­té à des évo­lu­tions au niveau des pro­duits de pré­voyance. Ce mar­ché, qui a connu une véri­table explo­sion au cours des der­nières années, pour­suit sa trans­for­ma­tion notam­ment en termes de ser­vices et de garan­ties et vers aus­si plus de responsabilité.

Dans ce cadre, nous nous inté­res­sons à la ques­tion des vio­lences conju­gales et avons pro­po­sé la pre­mière garan­tie qui accom­pagne les vic­times en France. Cette garan­tie est inté­grée dans un contrat de pré­voyance d’AGIPI qui per­met à toute per­sonne adhé­rente de ce contrat vic­time de vio­lences conju­gales de béné­fi­cier d’un accom­pa­gne­ment psy­cho­lo­gique, d’une pro­tec­tion juri­dique et d’une prise en charge finan­cière spé­ci­fique dans les cas les plus extrêmes. 

Enfin, la nou­velle légis­la­tion sur les assu­rances emprun­teurs, qui libé­ra­lise ce mar­ché qui, jusque-là, était prin­ci­pa­le­ment déte­nu par les banques, offre aus­si de nou­velles pers­pec­tives pour les acteurs du monde de l’assurance. On retrouve une dyna­mique de conquête et la pos­si­bi­li­té de pen­ser de nou­veaux ser­vices et garanties. 

Qu’en est-il sur le plan technologique ? Qu’avez-vous observé ? 

L’assurance est un sec­teur mature et concur­ren­tiel depuis plu­sieurs années. 

Aujourd’hui, l’innovation vient aus­si bien des assu­rances tra­di­tion­nelles que des start-up. Ce mar­ché, dont la qua­si-tota­li­té de la chaîne de valeur est inter­na­li­sée, offre effec­ti­ve­ment un large champ d’application pour les nou­velles tech­no­lo­gies : concep­tion et vie des contrats ; pros­pec­tion com­mer­ciale ; ges­tion des risques, des sinistres et de la fraude, règle­ment… L’ensemble de ces étapes gagne­rait à être repen­sé sur le plan tech­no­lo­gique afin d’apporter encore plus de valeur ajoutée. 

Plus par­ti­cu­liè­re­ment, nous obser­vons deux vec­teurs d’innovation principaux : 

  • les tech­no­lo­gies web pour une digi­ta­li­sa­tion plus pous­sée des pro­ces­sus de souscription ;
  • l’intelligence arti­fi­cielle et les algo­rithmes : au cœur du mar­ché de l’assurance, on retrouve la data qui ouvre des pers­pec­tives très inté­res­santes en termes de concep­tion et de sui­vi des contrats, mais aus­si d’optimisation de la rela­tion client. Au-delà, la data a voca­tion à per­mettre aux assu­rances de mieux appré­hen­der la ques­tion de leur res­pon­sa­bi­li­té et de leur impact socié­tal et environnemental. 

Depuis tou­jours, AGIPI s’inscrit dans une démarche conti­nue d’innovation afin d’apporter à ses adhé­rents les meilleurs outils et tech­no­lo­gies au ser­vice de leurs besoins et attentes. 

Aujourd’hui, quels sont les sujets et enjeux qui vous mobilisent ? 

Au-delà du conseil et de l’accompagnement qui sont au cœur de nos pré­oc­cu­pa­tions, nous nous concen­trons éga­le­ment sur deux axes complémentaires : 

  • pour­suivre la trans­for­ma­tion de nos offres en adop­tant une démarche res­pon­sable aus­si bien sur le plan socié­tal qu’environnemental. Dans ce cadre, nous avons notam­ment lan­cé la pre­mière garan­tie sur les vio­lences conju­gales comme men­tion­né pré­cé­dem­ment et nous pour­sui­vons notre tra­vail autour des méca­nismes de com­pen­sa­tion carbone ; 
  • ren­for­cer la proxi­mi­té et la qua­li­té de la rela­tion que nous avons avec nos adhé­rents en misant sur l’écoute pour leur pro­po­ser une offre tou­jours per­ti­nente, en adé­qua­tion avec leurs besoins et ancrée dans la réalité. 

Et pour conclure ? 

AGIPI sou­haite reve­nir à l’essence même de l’assurance : la pro­tec­tion des per­sonnes, des biens et de l’activité pro­fes­sion­nelle. C’est une mis­sion impor­tante et valo­ri­sante à condi­tion de la rem­plir de manière qua­li­ta­tive et trans­pa­rente. Aujourd’hui, nous pour­sui­vons notre crois­sance sans perdre de vue cette ligne direc­trice qui a, au fil des décen­nies, per­mis au sec­teur de grandir. 

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