Le Groupe Carrus : une success-story française qui dure !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°770 Décembre 2021
Par Lambert, Jérôme & Timothée CARRUS

Groupe fami­lial spé­cia­li­sé dans la concep­tion et four­ni­ture d’équipements tech­no­lo­giques et de sys­tèmes infor­ma­tiques pour les opé­ra­teurs de jeux d’argent, le Groupe Car­rus pour­suit son déve­lop­pe­ment en misant notam­ment sur les nou­velles tech­no­lo­gies. Jérôme Car­rus, Pré­sident du Groupe Car­rus, et son fils Lam­bert Car­rus, Direc­teur Mar­ke­ting et Com­mu­ni­ca­tion, qui repré­sentent deux géné­ra­tions de la famille fon­da­trice du groupe, répondent à nos questions.

Le Groupe Carrus et le monde des jeux d’argent partagent une histoire commune. Qu’en est-il et quelles sont les synergies entre les deux ? 

Jérôme Car­rus : C’est en 1888 que com­mence l’histoire de notre groupe. Au départ, c’était une socié­té de ser­vices inter­ve­nant sur les hip­po­dromes pour orga­ni­ser le pari mutuel, qui, dès 1891, est deve­nu le seul mode de pari autorisé. 

Quand mon arrière-grand-père est décé­dé, il a été rem­pla­cé par son gendre, André Car­rus, qui a obte­nu l’extension du pari mutuel hors des hip­po­dromes de France. C’est ain­si à cette époque qu’a vu le jour le PMU qu’il a diri­gé pen­dant une cin­quan­taine d’années à par­tir de 1930. Durant son man­dat, il a notam­ment contri­bué au lan­ce­ment du tier­cé, une véri­table révo­lu­tion dans le monde des jeux d’argent avec un chiffre d’affaires qui dou­blait chaque année. Il a été rejoint par mon père et mon oncle qui se sont très vite inté­res­sés aux cal­cu­la­teurs, l’ancêtre de l’informatique.

Le groupe a, ain­si, été le pre­mier à lan­cer un sys­tème entiè­re­ment élec­tro­nique sur l’hippodrome de Vin­cennes en 1964, mais aus­si le pre­mier sys­tème d’enregistrement des paris avec un cal­cul des cotes/rapports per­met­tant ain­si un paie­ment plus rapide. 

Quand j’ai rejoint l’entreprise, je me suis beau­coup inves­ti dans le déploie­ment des sys­tèmes infor­ma­tiques, le déve­lop­pe­ment à l’international avec aujourd’hui, une pré­sence dans plus de 30 pays. Et la der­nière géné­ra­tion qui a rejoint le groupe plus récem­ment tra­vaille sur la digi­ta­li­sa­tion et les nou­velles tech­no­lo­gies qui nous ouvrent de belles pers­pec­tives en termes d’amélioration du service. 

Quels sont les principaux sujets qui vous mobilisent ? 

Lam­bert Car­rus : Actuel­le­ment, nous sommes mobi­li­sés sur la moder­ni­sa­tion néces­saire de notre sys­tème cen­tral (ou tota­li­sa­teur) autour duquel se connectent nos équi­pe­ments et qui per­met de cal­cu­ler les cotes/rapports et redis­tri­buer les gains aux parieurs gagnants. 

Nous tra­vaillons sur toutes les dimen­sions de la digi­ta­li­sa­tion : déma­té­ria­li­sa­tion des tickets et des bul­le­tins, mais aus­si des paie­ments avec la carte ban­caire et le sans-contact qui a connu un très fort déve­lop­pe­ment depuis le début de la crise sani­taire. Sur le volet déma­té­ria­li­sa­tion, en Europe, nous sommes aus­si la seule entre­prise à pro­po­ser la lec­ture par camé­ra : notre der­nier ter­mi­nal embarque cette tech­no­lo­gie qui per­met de lire un récé­pis­sé, un bul­le­tin, un pas­se­port ou une carte d’identité et de la retrans­crire direc­te­ment sur l’écran. Au-delà du gain du temps, c’est aus­si un gage de transparence. 

En paral­lèle, nous sommes en veille per­ma­nente pour suivre les évo­lu­tions tou­jours plus rapides des tech­no­lo­gies. Nous avons un bureau d’études dédié à ces pro­blé­ma­tiques qui regroupe près de 50 ingé­nieurs. Nous nous inté­res­sons aus­si au Cloud et au Big Data et explo­rons toutes les pistes.

Enfin, sur un plan plus opé­ra­tion­nel, nous devons faire face aux consé­quences de la crise avec une pénu­rie de com­po­sants élec­tro­niques qui viennent d’Asie et l’explosion du coût des transports. 

Comment voyez-vous votre domaine d’activité évoluer sur le moyen et le long terme ?

Fin novembre 2020, nous avons fait l’acquisition de notre concur­rent direct en France qui appar­te­nait au Groupe IDEMIA. Ce concur­rent équipe la seconde moi­tié du parc du PMU ain­si que la Fran­çaise des Jeux et d’autres opé­ra­teurs de paris spor­tifs et de lote­ries au Cana­da, en Aus­tra­lie, à Hong Kong… Grâce à cette acqui­si­tion, nous adres­sons désor­mais de nou­veaux sec­teurs d’activités : les lote­ries et les opé­ra­teurs de paris spor­tifs qui, contrai­re­ment aux opé­ra­teurs de pari mutuel, ne sont pas confron­tés à une baisse des enjeux.

Cette acqui­si­tion qui per­met une diver­si­fi­ca­tion d’activités/de mar­chés fait pas­ser le Groupe Car­rus d’une PME à une ETI.

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