Physique en crises

Physique en crises

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°769 Novembre 2021Par : Bruno Mansoulié (75)Rédacteur : Hervé Zwirn (75)Editeur : Éditions L’Harmattan, avril 2021

Phy­sique en crises, petit livre de notre cama­rade Bru­no Man­sou­lié, phy­si­cien au CEA, est bien écrit et très agréable à lire. 

Les crises qu’il évoque sont au nombre de trois. La pre­mière est de nature sociale. C’est le fos­sé entre la science et la per­cep­tion ou la com­pré­hen­sion que peut en avoir le public. La deuxième est interne à la phy­sique elle-même. Notre com­pré­hen­sion du monde repose aujourd’hui sur deux grands piliers qui sont d’une part la rela­ti­vi­té géné­rale et d’autre part la phy­sique quan­tique. La pre­mière est cen­sée décrire l’univers à grande échelle alors que la deuxième vise plu­tôt le monde micro­sco­pique. Mais cette sépa­ra­tion n’est pas totale et il serait néces­saire d’utiliser les deux théo­ries pour décrire des effets quan­tiques inter­ve­nant dans les trous noirs, pré­dits par la rela­ti­vi­té géné­rale, ou pour s’intéresser à la struc­ture intime de l’espace-temps.

Or toutes les ten­ta­tives de réa­li­ser la syn­thèse de ces deux théo­ries ont échoué. Enfin, une troi­sième crise est de nature plus épis­té­mo­lo­gique. L’arrivée de l’intelligence arti­fi­cielle a per­mis de décou­vrir de nou­velles manières de décrire le monde dont on peut se deman­der si elles vont rem­pla­cer le cadre concep­tuel des théo­ries scien­ti­fiques aux­quelles nous sommes habi­tués depuis Gali­lée et Newton.

Ces réflexions très sti­mu­lantes nous conduisent à remettre en cause un grand nombre d’idées reçues sur la manière de consi­dé­rer ce que doit être une théo­rie scientifique. 

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