Deepki

Rendre les parcs immobiliers vertueux à grande échelle !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°767 Septembre 2021
Par Emmanuel BLANCHET (X02)

Le sec­teur de l’immobilier connaît aujourd’hui une pro­fonde muta­tion du fait des évo­lu­tions régle­men­taires majeures, ou des inves­tis­seurs qui deviennent encore plus exi­geants sur les enjeux ESG (Envi­ron­ne­ment / Social / Gou­ver­nance). Conscients du rôle clé des don­nées pour accé­lé­rer la tran­si­tion envi­ron­ne­men­tale, Deep­ki a déve­lop­pé une solu­tion SaaS pour accom­pa­gner les acteurs de l’immobilier dans leur tran­si­tion zéro car­bone grâce à la data intel­li­gence. La solu­tion est basée sur l’exploitation des don­nées de ses clients pour amé­lio­rer la per­for­mance ESG de leur patri­moine et maxi­mi­ser la valeur de leurs actifs. Le point avec Emma­nuel Blan­chet (2004), son cofon­da­teur et direc­teur général.

La solution proposée par Deepki est née d’un constat : les gestionnaires immobiliers disposent d’un véritable gisement de données qui reste mal exploité. Qu’avez-vous observé dans ce cadre ?

Les grands inves­tis­seurs, asset mana­gers ou ges­tion­naires immo­bi­liers, ont aujourd’hui un vrai besoin d’amélioration de la per­for­mance envi­ron­ne­men­tale de leurs immeubles. C’est un sujet qui repré­sen­tait pour eux aupa­ra­vant un angle de com­mu­ni­ca­tion, pour valo­ri­ser ce qu’ils fai­saient et se dif­fé­ren­cier. Ces der­nières années, et plus par­ti­cu­liè­re­ment en 2020 et en 2021, nous consta­tons un bas­cu­le­ment très impor­tant et une réelle prise de conscience des grands inves­tis­seurs inter­na­tio­naux, accen­tuée par des évo­lu­tions régle­men­taires majeures et les échéances qui se rap­prochent par rap­port aux enjeux cli­ma­tiques. La per­for­mance ESG est donc deve­nue cœur de métier. Suivre les per­for­mances envi­ron­ne­men­tales de leurs bâti­ments et de leurs actifs immo­bi­liers est deve­nu un véri­table risque à prendre en compte : un bâti­ment qui ne serait pas per­for­mant en 2030, c’est un bâti­ment à risque en termes de valeur.

Et pour réus­sir à inté­grer cela dans leur métier, la pre­mière étape pour ces acteurs de l’immobilier est la mesure de cette per­for­mance ESG. Et c’est là que Deep­ki entre en jeu : les don­nées existent, et il serait bien de les récu­pé­rer de la façon la plus effi­cace pos­sible pour ensuite les exploi­ter. En effet, tous les bâti­ments dis­posent de comp­teurs asso­ciés à des contrats d’énergie, et ce sont ces comp­teurs qui nous per­mettent de cher­cher l’information et de col­lec­ter les don­nées auto­ma­ti­que­ment. La force de Deep­ki est d’être capable de le faire à grande échelle : nous inter­ve­nons auprès des ges­tion­naires de grands parcs immo­bi­liers (dis­po­sant de 100, de 500 ou plu­sieurs mil­liers de bâti­ments), nous récu­pé­rons les infor­ma­tions sur tous les comp­teurs et tous les bâti­ments pour être capables de suivre la per­for­mance envi­ron­ne­men­tale de ces bâtiments.

Que propose donc Deepki concrètement ?

Une solu­tion SaaS qui per­met de col­lec­ter, de mettre à dis­po­si­tion et d’analyser la don­née envi­ron­ne­men­tale, socié­tale et de gou­ver­nance (ESG). Mais en plus, nous appor­tons du conseil et de l’expertise et aidons nos clients à mettre en place une stra­té­gie. Nous les accom­pa­gnons sur les actions à mener à par­tir de ces don­nées, à choi­sir quel enga­ge­ment volon­taire ou régle­men­taire avoir, à déci­der ou pas de se mettre dans une tra­jec­toire bas carbone…

Votre ambition était donc de proposer une plateforme technologique qui soit absolument au service du métier de l’immobilier…

En effet ! Avec cette prise de conscience et l’intégration de cette dimen­sion dans le cœur de métier, on s’est aper­çu qu’il fal­lait abso­lu­ment que cette solu­tion tech­no­lo­gique soit au ser­vice du métier de l’immobilier. Pour ce faire, on œuvre à ce que la pla­te­forme tech­no­lo­gique que nous pro­po­sons soit inté­grée aux pro­cess de l’immobilier : il faut que le pro­per­ty mana­ger soit capable de mettre à dis­po­si­tion les don­nées, que l’asset mana­ger soit capable de com­prendre ce qu’il y a dans la pla­te­forme pour dis­po­ser des infor­ma­tions dont il a besoin sur ses actifs, que le fund mana­ger soit capable de valo­ri­ser auprès des inves­tis­seurs cette démarche…

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Aujourd’hui, plusieurs grands parcs immobiliers sont confrontés à un manque de visibilité et d’accès aux données. Comment appréhendez-vous cela ? et quels sont les autres enjeux et challenges à relever ?

Le pro­blème de l’accès aux don­nées est un sujet à prendre en compte, sans pour autant que cela soit un frein. Il s’agit d’un pro­cess com­plexe fai­sant inter­ve­nir beau­coup d’acteurs dif­fé­rents. Il faut pou­voir récu­pé­rer l’ensemble des don­nées à la fois dans les par­ties com­munes, les par­ties pri­va­tives (auprès des loca­taires), ain­si récu­pé­rer la per­for­mance glo­bale de l’immeuble, et ce sur des cen­taines de bâti­ments… Mener un pro­jet de mise en place d’un tel moni­to­ring et de son inté­gra­tion aux pro­cess métier, relève de la conduite du changement.

Depuis la création de Deepki, la société monitore plus de 400 millions de mètres carrés, en se développant largement à l’international. Quels sont vos axes de croissance pour les prochaines années ?

On est les spé­cia­listes et les pion­niers en France et en Europe du moni­to­ring des grands por­te­feuilles immo­bi­liers pour contri­buer à leur décar­bo­na­tion. C’est ce qui explique d’ailleurs, qu’on ait à ce jour des mil­lions de mètres car­rés monitorés.

Sous l’impulsion de la régle­men­ta­tion, tous les acteurs de l’immobilier sont qua­si­ment obli­gés aujourd’hui de mettre en place une solu­tion comme la nôtre. Il y a donc un mar­ché très impor­tant qui est en train de se struc­tu­rer et qui explique le fait qu’on ait une forte trac­tion. Du fait de l’évolution régle­men­taire, de la prise de conscience des inves­tis­seurs, et de l’urgence cli­ma­tique, tous les acteurs de l’immobilier ont aujourd’hui besoin de suivre et opti­mi­ser la per­for­mance ESG de leurs bâtiments.

Nos clients sont aus­si aujourd’hui de plus en plus euro­péens et internationaux.

Les acteurs de l’immobiliers ont des patri­moines diver­si­fiés en terme de typo­lo­gie et de géo­gra­phie, ils ont besoin d’avoir le même niveau d’information sur l’ensemble de leur parc (immeubles de bureaux à Paris, Londres, Madrid, bâti­ments com­mer­ciaux à Bruxelles, Ber­lin, Milan…), ils font donc appel à un acteur comme nous, capable de trai­ter les don­nées dans un très grand nombre de pays.

Et pour conclure ?

Toutes ces ten­dances sont en effet en train de s’accentuer. Aujourd’hui l’Europe est en train de sor­tir des régle­men­ta­tions extrê­me­ment fortes comme la SFDR (Suns­tai­nable Finance Dis­clo­sure Regu­la­tion) ou la taxo­no­mie qui viennent don­ner encore plus d’ambition à la per­for­mance ESG et l’inscription dans des tra­jec­toires bas carbone.

Je pense que l’immobilier est actuel­le­ment en train de subir un chan­ge­ment pro­fond. La per­for­mance ESG des actifs immo­bi­liers devient métier et les acteurs de l’immobilier doivent aujourd’hui impé­ra­ti­ve­ment l’intégrer à leurs pro­cess afin de limi­ter leur risque d’obsolescence et de dépré­cia­tion tout en lut­tant contre le réchauf­fe­ment climatique.

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