Serons-nous submergés ? d'Hervé Le Bras

Serons-nous submergés ? Épidémie, migrations, remplacement

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°765 Mai 2021Par : Hervé Le Bras (63)Rédacteur : François Xavier Martin (63)Editeur : Éditions de l’Aube et Fondation Jean-Jaurès, septembre 2020

Dans l’ou­vrage Serons-nous sub­mer­gés ?, d’un peu moins de 200 pages, conte­nant de nom­breux tableaux, sché­mas et cartes, Her­vé Le Bras se livre à un exer­cice intel­lec­tuel ori­gi­nal, qui est de trou­ver des carac­tères com­muns à deux phé­no­mènes tota­le­ment dif­fé­rents qu’il ana­lyse dans deux par­ties de lon­gueurs inégales : l’invasion, bien réelle, de notre pays par la Covid-19… et celle, réelle ou sup­po­sée, par les immigrés.

L’auteur pré­sente l’avantage d’être démo­graphe, ce qui lui per­met de faire preuve d’une indé­pen­dance d’esprit bien supé­rieure à celle dont il aurait béné­fi­cié s’il avait été offi­ciel­le­ment cata­lo­gué comme socio­logue, car leur col­lec­ti­vi­té aurait vrai­sem­bla­ble­ment consi­dé­ré comme sacri­lège l’affirmation constante que des cri­tères ter­ri­to­riaux peuvent avoir plus d’influence sur le des­tin des indi­vi­dus que leurs dif­fé­rences sociales.

La pre­mière par­tie est une ana­lyse à chaud du déve­lop­pe­ment ini­tial de l’épidémie en France, en Ita­lie, en Espagne et en Suisse. Par­tout, une même conclu­sion : certes, le milieu social joue un rôle dans la dif­fu­sion et les consé­quences de l’épidémie, mais ce n’est pas le fac­teur le plus déter­mi­nant dans la dyna­mique de son exten­sion, qui est géographique.

La seconde par­tie, plus clas­sique, revient sur des thèmes qu’Hervé Le Bras a l’habitude d’évoquer dans ses autres ouvrages ou lors de ses inter­ven­tions dans les médias : répar­ti­tion de l’immigration dans l’espace fran­çais, ana­lyse du risque d’une future ruée d’Africains vers l’Europe, déman­tè­le­ment de la fable du « grand rem­pla­ce­ment », immi­gra­tion et xéno­pho­bie, ave­nir des migrations.

Une ana­lyse car­té­sienne fon­dée sur des faits et des sta­tis­tiques, bien utile à une époque où réseaux sociaux, médias et poli­tiques dif­fusent beau­coup d’a prio­ri inexacts sur ces impor­tantes questions. 

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