Loin du bruit du monde

Loin du bruit du monde

Dossier : Arts, Lettres et sciencesMagazine N°761 Janvier 2021Par : Valéry Giscard d’Estaing (44)Rédacteur : Pierre Séguin (73)Editeur : XO Éditions, novembre 2020

Loin du bruit du monde

Valé­ry Gis­card d’Estaing a publié son cin­quième roman, Loin du bruit du monde, tout début novembre der­nier. Il s’agit d’un ancien pré­sident du Sénat, veuf, qui aux alen­tours de 1990 choi­sit de dis­pa­raître en s’installant sous un faux nom, après avoir brouillé les pistes, dans une ancienne mai­son colo­niale d’Afrique cen­trale ; il ren­contre quelques per­son­na­li­tés fortes, expa­triées comme lui ou indi­gènes ; il se livre non sans réti­cence à la chasse à l’éléphant ; il connaît une aven­ture avec une jeune Amé­ri­caine, qui est contée avec des pudeurs de jeune fille ; il dis­pa­raî­tra au sens propre, du coup de trompe d’un élé­phant extra­or­di­nai­re­ment grand qu’il ten­tait de chas­ser pour pro­té­ger les popu­la­tions voisines. 

Ça se lit faci­le­ment : livre court, cha­pitres courts (sauf, on ne sait pas pour­quoi, le deuxième qui fait le tiers du volume), para­graphes courts, phrases courtes. Notre revue n’a à ma connais­sance pas publié de recen­sion des pré­cé­dents romans du grand homme, mais elle a avec grands éloges ren­du compte dans son numé­ro 702 de février 2015 de son der­nier essai sur l’Europe.

La lec­ture du pré­sent roman amène à bien sûr se poser la ques­tion des réson­nances que l’auteur y trou­vait par rap­port à sa propre vie. Il s’en est très peu expli­qué dans une inter­view au Figa­ro, esti­mant certes qu’il avait écrit ce livre sans doute avant tout pour lui-même et qu’il s’était ser­vi de ses propres connais­sances de l’Afrique, mais que le per­son­nage tenait plus de René Mono­ry que de lui et que pour sa part il n’avait jamais eu la ten­ta­tion de dis­pa­raître car il ne s’était jamais sen­ti empri­son­né. En tout cas le chas­seur de gros gibier qu’il était aura appris à ses lec­teurs com­ment tuer l’éléphant au fusil. Infor­ma­tion qu’on ne trouve ni chez Tol­stoï, ni chez Mau­pas­sant, ni chez Jean d’Ormesson, les trois auteurs qu’il aurait empor­tés sur l’île déserte. 

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