Forssea Robotics

Forssea Robotics retour sur un ancien projet incubé à l’X

Dossier : Nouvelles du PlatâlMagazine N°761 Janvier 2021

Ingé­nieur, diplô­mé de l’École poly­tech­nique (2010), Gau­tier Drey­fus com­mence sa car­rière en Afrique sur les champs pétro­liers off­shore. Après avoir ren­con­tré celui qui devien­dra son futur asso­cié, Gau­tier démis­sionne et lance Fors­sea Robo­tics en 2016.

Si tu devais présenter Forssea Robotics en quelques mots ? 

Fors­sea Robo­tics est une jeune entre­prise de robo­tique sous-marine. Notre ADN est de robo­ti­ser les opé­ra­tions mari­times répé­tables. L’entreprise se concentre de plus en plus sur les ins­pec­tions de main­te­nance de fermes éoliennes. 

Tu étais dans la promotion trois de l’incubateur X‑Up de l’École, avec le recul, qu’en as-tu retiré ? 

Le pro­gramme d’incubation est com­pa­rable à une biblio­thèque. Si on ne veut pas ouvrir de livre, on peut juste s’y asseoir mais rien n’accélérera notre pro­jet. Si on est actif, c’est un lieu dans lequel on a accès à l’information et où l’on peut échan­ger avec d’autres pro­jets tech­no­lo­giques. Si on joue le jeu, c’est un éco­sys­tème qui est très plai­sant et dans lequel on progresse.

Quand un por­teur lance son pro­jet, il a un cer­tain nombre d’étapes à pas­ser. Il faut assi­mi­ler cette notion d’équilibre que l’on doit accor­der au déve­lop­pe­ment de la tech­no­lo­gie, des finances, des pre­miers employés, des sujets com­mer­ciaux, etc. On ne peut l’assimiler qu’en étant au contact de per­sonnes qui se sont lan­cées avant nous. Pour ma part, l’incubateur met l’entrepreneur dans cette dynamique.

Sur les quatre dernières années, quelles ont été les grandes étapes pour Forssea Robotics ?

L’année 2016 a été celle de la créa­tion et de la réflexion. De 2017 à 2019, nous avons consa­cré trois années à la R & D. Depuis 2019, nous nous sommes concen­trés sur les qua­li­fi­ca­tions. Nos pre­miers clients nous ont per­mis de finan­cer nos recherches et sur­tout nous avons pu nous rap­pro­cher d’eux pour bien com­prendre leurs besoins. 2021 sera dédiée au com­mer­cial avec le déploie­ment de nos solutions. 

Comment la période Covid que nous traversons t’a‑t-elle impacté ? Et comment cette période se révèle être une source d’opportunités ?

Le sec­teur dans lequel évo­lue Fors­sea est très inter­na­tio­nal, 80 % de notre chiffre est à l’export (Angle­terre, Nor­vège, Afrique de l’Ouest, USA). Je pre­nais l’avion plus de deux fois par mois avant mars 2020. Les gens se ren­con­traient énor­mé­ment. La Covid a tout mis à l’arrêt.

Le deuxième effet a été la chute des prix du pétrole. Les grands groupes pétro­liers ont sup­pri­mé un bon nombre de contrats et leurs sous-trai­tants ont fait de même. Nous nous retrou­vons au bout de la chaîne avec des bud­gets R & D et nos pre­miers contrats à l’arrêt ou reportés. 

Cette période nous a contraints à nous recon­cen­trer sur les fonc­tion­na­li­tés tech­niques de nos machines. Nous avons beau­coup conso­li­dé nos archi­tec­tures logi­cielles en mul­ti­pliant les tests uni­taires, ce que nous n’avions pas le temps de faire aupa­ra­vant. Tech­ni­que­ment, 2020 a été une bonne année, une année rigou­reuse. En termes de chiffre d’affaires, nous avons réa­li­sé le même CA qu’en 2019 alors que nous nous atten­dions à dou­bler voire tri­pler. Tou­te­fois, nous sommes plus prêts aujourd’hui à livrer nos clients que nous ne l’étions il y a six mois. 

Quels sont vos objectifs pour l’année 2021 ? 

Nous sommes en train de vali­der le pro­duct mar­ket fit avec plu­sieurs clients inter­na­tio­naux. Notre pro­duit, tech­ni­que­ment, est prêt, mais nous avons une offre com­mer­ciale à vali­der et à conso­li­der pour le mar­ché de l’éolien off­shore. Nous pour­sui­vrons éga­le­ment notre déploie­ment com­mer­cial avec nos clients his­to­riques dans le para­pé­tro­lier. Enfin, nous tâche­rons d’intensifier notre diver­si­fi­ca­tion dans les sec­teurs du BTP, de la défense et du nucléaire où nous avons récem­ment signé nos pre­mières ventes.

Comment le réseau des alumni de Polytechnique peut-il t’aider en 2021 ?

Pour 2021, les anciens qui tra­vaillent dans la main­te­nance des champs éoliens peuvent nous contac­ter. Ren­con­trer un X, à un poste à res­pon­sa­bi­li­té chez des clients poten­tiels, est un avan­tage. Nous ne ven­dons pas sys­té­ma­ti­que­ment mais les échanges n’en sont que meilleurs.

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