Mastria dans le métro de Panama pour contrôler les flux de passagers pendant la crise de la Covid-19.

Grâce au ferroviaire, la mobilité de demain sera verte, intelligente et durable

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°760 Décembre 2020
Par Henri POUPART-LAFARGE (88)

Pour Alstom, le sec­teur fer­ro­viaire est au cœur de la mobi­li­té verte et durable. Enga­gé en faveur du déve­lop­pe­ment d’une mobi­li­té verte, intel­li­gente et durable, le groupe fran­çais pour­suit ses inves­tis­se­ments et son déve­lop­pe­ment en ce sens. Expli­ca­tions de Hen­ri Pou­part-Lafarge (88), PDG d’Alstom.

Au cours des dernières années, le ferroviaire a connu de nombreuses évolutions et une croissance continue notamment grâce au développement d’une mobilité plus verte et durable. Quel regard portez-vous sur le secteur ? 

La mobi­li­té en géné­ral et le sec­teur fer­ro­viaire en par­ti­cu­lier sont au cœur de la lutte contre le chan­ge­ment cli­ma­tique. Le sec­teur fer­ro­viaire est, de tous les sec­teurs de la mobi­li­té, celui qui a le plus d’externalités posi­tives : c’est le plus res­pec­tueux de l’environnement, le plus sûr et celui qui uti­lise le moins l’espace public. Ce sera sans aucun doute la colonne ver­té­brale de la mobi­li­té de demain.

Dans les villes, nous avons vu depuis un cer­tain nombre d’années le déve­lop­pe­ment des trans­ports en com­mun pour désen­gor­ger les centre-villes. Nous avons, en 10 ans, inau­gu­ré énor­mé­ment de lignes 1 de métro par­tout dans le monde que ce soit à Pana­ma City, à Che­nai, à Hanoi ou encore à Lima. De manière plus récente, nous avons éga­le­ment vu un engoue­ment pour les trains grandes lignes ou les TGV pour des voyages de moins de 4h30, par­ti­cu­liè­re­ment en Europe.

Pour Alstom, le sec­teur fer­ro­viaire est au cœur de le mobi­li­té verte. C’est l’avenir de la mobi­li­té qui se joue et c’est à nous d’innover pour accé­lé­rer cette transition.

Sur ce marché, quels sont les ambitions et les objectifs d’Alstom, aussi bien en France qu’à l’international ?

Notre ambi­tion, affir­mée dans notre plan stra­té­gique « Alstom in Motion », est d’être le lea­der dans les solu­tions de mobi­li­té durables et intel­li­gentes, à la fois sur le mar­ché fran­çais, euro­péen et mon­dial. Nous sommes un acteur indus­triel avec un véri­table savoir-faire dans de nom­breux domaines tech­no­lo­giques, que ce soit les trains à grande vitesse, les trains du quo­ti­dien, les métros, les tram­ways, l’infrastructure, ou encore la signa­li­sa­tion, qui per­met à tous ces sys­tèmes de mobi­li­té de se connec­ter et de rou­ler de manière effi­cace et sécu­ri­sée. Sans oublier les acti­vi­tés de ser­vice, qui per­mettent d’accroître la fia­bi­li­té du sys­tème ferroviaire.

L’innovation est un des piliers de notre stra­té­gie, nous sommes par exemple les pion­niers dans le domaine du train à hydro­gène avec le pre­mier train au monde en cir­cu­la­tion en Alle­magne depuis plus de deux ans. 

Dans le contexte actuel, quels sont vos principaux défis ? Quels sont les sujets qui vous mobilisent ? 

Les défis sont nom­breux et pas­sion­nants lorsqu’on tra­vaille sur la mobi­li­té de demain, plus verte, plus durable tout en par­ti­ci­pant au désen­cla­ve­ment des ter­ri­toires. Alstom est plei­ne­ment enga­gé pour contri­buer à accé­lé­rer la tran­si­tion éco­lo­gique et déve­loppe pour ce faire de nom­breuses inno­va­tions : les tech­no­lo­gies à hydro­gène et à bat­te­ries pour ouvrir des ter­ri­toires au trans­port sur rail, la conduite auto­nome, ou des solu­tions d’intelligence arti­fi­cielle avec notre solu­tion d’orchestration du tra­fic Mas­tria. Nous sommes éga­le­ment mobi­li­sés pour conti­nuer à déve­lop­per des par­te­na­riats d’innovation, comme nous l’avons fait avec la SNCF pour le TGV du futur.

Par ailleurs dans le contexte que nous connais­sons depuis le début de la crise de la Covid-19, notre enjeu quo­ti­dien est de garan­tir un envi­ron­ne­ment de tra­vail sécu­ri­sé pour nos sala­riés et de tra­vailler avec nos clients pour assu­rer un trans­port tou­jours plus sûr. 

Plus particulièrement, comment avez-vous vécu la crise de la Covid-19 ? Comment s’annonce la fin d’année ?

Le sec­teur fer­ro­viaire a été dure­ment affec­té par cette crise sans pré­cé­dent, mais nous avons su démon­trer notre capa­ci­té de rési­lience, ain­si que notre réac­ti­vi­té, pour assu­rer les besoins de nos clients en termes de trans­port. Cepen­dant la crise n’est pas ter­mi­née, la pan­dé­mie est tou­jours pré­sente et nous devons conti­nuer à sécu­ri­ser nos sites et pro­po­ser à nos clients un por­te­feuille de solu­tions inno­vantes pour répondre aux nou­veaux impé­ra­tifs sani­taires et offrir aux pas­sa­gers des modes de trans­port sains grâce à des sys­tèmes de trai­te­ment de l’air (fil­tra­tion, air condi­tion­né) et des sur­faces (barres de main­tien anti­bac­té­riennes, bien­tôt anti-virus) ; de net­toyage, de dés­in­fec­tion, de ges­tion des flux de passagers.

Pour ce qui concerne les sala­riés d’Alstom, nous avons ins­tau­ré une charte afin de favo­ri­ser le télé­tra­vail lorsque cela est pos­sible. Au plus fort de la crise, sur nos 38 000 sala­riés, 24 000 ont pu conti­nuer à assu­rer leurs fonc­tions à dis­tance. Nous avons réus­si de véri­tables exploits. Le sui­vi des tests du futur TGV amé­ri­cain à Pue­blo (Colo­ra­do) a par exemple été effec­tué à dis­tance, une pre­mière mon­diale grâce à nos ingé­nieurs du Creu­sot en Saône-et-Loire. 

Aujourd’hui nous avons un solide car­net de com­mandes et je suis confiant pour cette fin d’année : nous dis­po­sons de fon­da­men­taux solides et dans le sec­teur fer­ro­viaire, les com­mandes sont liées à des plans d’investissement à long terme. 

Votre actualité est marquée par le rachat de l’activité ferroviaire de Bombardier. Qu’en est-il ? 

Cette acqui­si­tion repré­sente une étape trans­for­mante pour Alstom qui nous per­met­tra d’augmenter consi­dé­ra­ble­ment notre capa­ci­té d’innovation pour répondre à la demande crois­sante de solu­tions de mobi­li­té. Bom­bar­dier Trans­port est un acteur com­plé­men­taire d’Alstom aus­si bien en termes de pro­duits que de pré­sence géo­gra­phique. C’est une oppor­tu­ni­té unique de ren­for­cer les capa­ci­tés du groupe et accé­lé­rer notre stra­té­gie. Compte tenu de l’avancée des dis­cus­sions avec les auto­ri­tés de la concur­rence par­tout dans le monde, nous sommes confiants de fina­li­ser l’acquisition au 1er tri­mestre 2021.


En bref

  • Un chiffre d’affaires de 8,2 mil­liards d’euros
  • Un car­net de com­mandes de 9,9 mil­liards d’euros
  • Une pré­sence dans 60 pays 
  • 38 900 col­la­bo­ra­teurs dans le monde 

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