Vers la ­renaissance ­industrielle

Vers la ­renaissance industrielle

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°758 Octobre 2020Par : Anaïs Voy-Gillis et Olivier Lluansi (89)Rédacteur : Gérard Blanc (68)Editeur : Éditions Marie B, collection Lignes de Repères, 2020

Les thèmes de la dés­in­dus­tria­li­sa­tion de la France et de sa néces­saire réin­dus­tria­li­sa­tion se sont impo­sés dans le débat. La crise pro­vo­quée par la Covid-19 a mon­tré les dégâts de tous ordres cau­sés par notre extrême dépen­dance vis-à-vis de la Chine et des trans­ports mari­times et aériens.

Les auteurs com­mencent par pré­sen­ter une his­toire de l’industrie et de ses modes d’organisation. Ce mot « mode » doit être pris dans ses deux sens : mas­cu­lin « manière dont une action est faite » et fémi­nin « manière pas­sa­gère d’agir ». La des­crip­tion de la situa­tion actuelle met en ‑évi­dence les dif­fi­cul­tés aux­quelles l’industrie fran­çaise fait face. Cer­taines sont d’ordre struc­tu­rel : coûts trop éle­vés, com­pli­ca­tions pour recru­ter des com­pé­tences et mon­ter en gamme, obso­les­cence pro­gram­mée, prio­ri­té aux inves­tis­se­ments à l’étranger aux dépens de ceux en France, accom­pa­gnés d’échecs fré­quents à l’exportation. D’autres relèvent de la psy­cho­lo­gie : l’image d’une acti­vi­té pol­luante, sur­an­née, qui culmine dans les pro­pos de Serge Tchu­ruk (58), PDG d’Alcatel en juin 2001, prô­nant « un groupe indus­triel sans usine ».

Les axes de changement

L’ouvrage pré­sente ensuite les fac­teurs moteurs du chan­ge­ment : prise en compte de la pol­lu­tion et du coût de l’énergie et des trans­ports, rup­tures d’approvisionnement, mon­tée de l’économie de la fonc­tion­na­li­té et ten­dance à la fusion entre indus­trie et ser­vices. L’industrie fran­çaise a certes com­men­cé sa trans­for­ma­tion, comme le montrent nombre d’entreprises qui, par exemple, réduisent leur impact sur l’environnement. Mais il fau­drait inves­tir davan­tage dans la for­ma­tion et dans l’innovation, sans se limi­ter à la seule inno­va­tion tech­no­lo­gique, tout en pre­nant en compte la trans­for­ma­tion des orga­ni­sa­tions et des modèles éco­no­miques. Enfin, les auteurs dressent un pano­ra­ma des rôles des dif­fé­rents acteurs et ter­ri­toires, de l’échelon local à l’européen.

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