Responsabiliser pour transformer : des déchets aux mines urbaines

Responsabiliser pour transformer : des déchets aux mines urbaines

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°755 Mai 2020Par :

Helen Micheaux (2010)

Rédacteur : Gérard Blanc (68)Editeur : Presses des Mines, coll. Économie et gestion, 2019

Responsabiliser pour transformer : des déchets aux mines urbainesCe livre pro­vient d’une thèse en sciences de la ges­tion sou­te­nue à Mines Paris­Tech. Il en pos­sède la rigueur des consi­dé­ra­tions théo­riques com­bi­née à la pré­ci­sion de l’historique de la poli­tique de ges­tion des déchets en France. Celle-ci s’inspire de deux champs de réflexion socioé­co­no­miques, la notion de res­pon­sa­bi­li­té col­lec­tive et la ges­tion des biens com­muns dont l’auteur pré­sente dif­fé­rents types : res­sources natu­relles, biens ‑col­lec­tifs, biens uni­ver­sels, biens imma­té­riels sup­ports de connais­sances, etc.

Cepen­dant les déchets des équi­pe­ments élec­triques et élec­tro­niques (DEEE) ne repré­sentent pas « un com­mun natu­rel ou reven­di­qué » dans la mesure où « il n’existe pas de béné­fi­ciaires natu­rels qui auront un inté­rêt spon­ta­né à se sai­sir col­lec­ti­ve­ment de la pro­blé­ma­tique », mais un poten­tiel com­mun, « à la fois un “mal” com­mun dans le sens où il peut conte­nir des sub­stances pol­luantes nocives à neu­tra­li­ser, tout en étant une res­source de valeur éco­no­mique ». Les enjeux ‑éco­no­miques de leur valo­ri­sa­tion font l’objet d’un large déve­lop­pe­ment. Ain­si, l’auteur rap­pelle qu’« il y a en moyenne 200 g d’or dans une tonne de télé­phones por­tables contre 5 g/t dans une mine d’or rela­ti­ve­ment riche », mais le coût d’extraction n’est pas du même ordre de gran­deur.

L’auteur pré­sente les phases suc­ces­sives de la mon­tée en puis­sance de la filière DEEE en France qui a conduit au prin­cipe REP : Res­pon­sa­bi­li­té élar­gie du pro­duc­teur. Les pro­duc­teurs ont adhé­ré à un but com­mun en se réunis­sant dans des éco-orga­nismes, char­gés d’une mis­sion d’intérêt géné­ral, bien défi­nie et contrô­lée par l’État.

En conclu­sion elle exa­mine les cas de l’Allemagne et du Royaume-Uni où la concep­tion de la res­pon­sa­bi­li­té col­lec­tive est très dif­fé­rente de celle de la France. Ces pays ont trans­po­sé les direc­tives euro­péennes à leur manière, en fonc­tion de leur propre culture poli­tique. Mais alors qu’en France la REP est per­çue par les pro­duc­teurs comme une oppor­tu­ni­té d’innovation et de créa­tion de valeur, la ges­tion des déchets repré­sente une charge sup­plé­men­taire en Alle­magne et au Royaume-Uni.

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