Skeyetech Azur Drone

Le drone autonome qui révolutionne la surveillance

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°751 Janvier 2020
Par Nicolas BILLECOCQ (94)

Sou­cieux d’accroître la sécu­ri­té et la sûre­té des sites indus­triels, Azur Drones pro­pose une solu­tion de sur­veillance aérienne 100 % auto­nome. Skeye­tech est un drone capable de s’interfacer avec les logi­ciels de sécu­ri­té exis­tants et ne néces­si­tant aucune inter­ven­tion humaine. Le point avec Nico­las Bille­cocq (94), direc­teur géné­ral d’Azur Drones.

Dites-nous en plus sur Skeyetech, votre solution de surveillance aérienne 100 % autonome. De quoi s’agit-il concrètement ?

Azur Drones a déve­lop­pé un drone auto­nome pour la sécu­ri­té des sites sen­sibles et indus­triels. Il s’agit d’un sys­tème com­po­sé d’un drone et d’une sta­tion d’accueil qui l’abrite et le recharge entre deux mis­sions. Grâce ce dis­po­si­tif, le drone est opé­ra­tion­nel 24h/24 et ne néces­site aucune inter­ven­tion humaine. Dédié à la sécu­ri­sa­tion du site, une des par­ti­cu­la­ri­tés de Skeye­tech est son inté­gra­bi­li­té dans un réseau de sécu­ri­té exis­tant. En effet, notre tech­no­lo­gie est capable de s’interfacer direc­te­ment avec les logi­ciels de sécu­ri­té (Vidéo Mana­ge­ment Sys­tems tels que Gene­tec et Miles­tone). Ain­si, quand il y a une alerte sur un cap­teur de détec­tion (radar, camé­ra…), le drone va décol­ler auto­ma­ti­que­ment pour véri­fier ce qui se passe. Il s’agit là du pre­mier usage du drone : la levée de doute sur alerte. Le dis­po­si­tif per­met éga­le­ment de faire des rondes de sur­veillance auto­ma­tiques pour com­plé­ter les patrouilles humaines. Et, dans un contexte de ges­tion de crise, il est pos­sible de réa­li­ser un sui­vi de l’évolution de la crise pour coor­don­ner l’intervention des équipes de sécurité.

Quels sont les domaines d’application du drone ? À quelles problématiques répondez-vous ?

Nous nous adres­sons à tous les sites sen­sibles et sécu­ri­sés qui font face à des risques tech­no­lo­giques ou de mal­veillance en amé­lio­rant aus­si bien la sécu­ri­té que la sûre­té. Concrè­te­ment, nous accom­pa­gnons nos clients dans la ges­tion des risques grâce à un outil de sur­veillance aérienne auto­nome : avec une capa­ci­té de décol­lage en moins de 30 secondes et de vol à une vitesse de plus de 50 km/h, il garan­tit un gain en effi­ca­ci­té et en réac­ti­vi­té consi­dé­rable. Skeye­tech est donc plus rapide et plus effi­cace qu’un opé­ra­teur humain dans la levée de doute. Il est équi­pé de cap­teurs optiques et ther­miques qui apportent une meilleure vision de jour et de nuit de scènes très proches ou plus loin­taines grâce au zoom. Le drone, déjà opé­ra­tion­nel en France et au Moyen-Orient, per­met éga­le­ment à l’opérateur VIE DES ENTREPRISES de sécu­ri­té de res­ter à son poste de tra­vail et d’avoir toutes les infor­ma­tions en temps réel, opti­mi­sant ain­si la prise de déci­sion. La non.exposition d’un agent de sécu­ri­té à un dan­ger poten­tiel est aus­si un avan­tage clé.

L’autonomie du drone implique d’atteindre des niveaux de fiabilité et de qualité inédits. Comment répondez-vous à ces impératifs ?

Un drone auto­nome signi­fie qu’il n’y a pas d’humain der­rière une radio­com­mande pour suivre le drone avant le décol­lage ou pen­dant les mis­sions. Ce mode de fonc­tion­ne­ment néces­site donc un niveau de fia­bi­li­té et de qua­li­té supé­rieur à des drones conven­tion­nels. Pour cela, nous avons tri­plé tous les com­po­sants sur le drone pour avoir une redon­dance impor­tante des sys­tèmes. Nos drones ont aus­si la capa­ci­té de s’auto-diagnostiquer grâce à plus d’électronique embar­quée et de cap­teurs. La main­te­nance régu­lière est effec­tuée par nos clients for­més ad hoc. Seule la main­te­nance pro­fonde néces­site un retour du drone dans nos locaux. Notre drone est aus­si équi­pé d’un para­chute confor­mé­ment à l’exigence de la Direc­tion Géné­rale de l’Aviation Civile (DGAC). Bien qu’il y ait une cer­taine limi­ta­tion d’utilisation liée à la météo, Skeye­tech peut voler sous la pluie et face au vent (jusqu’à 60 km/h en rafale). Au niveau de la tem­pé­ra­ture, nous avons une option de cli­ma­ti­sa­tion sur la sta­tion d’accueil pour per­mettre au drone de voler entre ‑10°C et plus de 50°C. La machine a une auto­no­mie de 25 minutes ce qui est lar­ge­ment suf­fi­sant pour faire un round sur un site de 7 km. Pour garan­tir la qua­li­té de notre tech­no­lo­gie, tout le sys­tème est fabri­qué en interne dans notre usine. C’est le fruit de 4 années de R&D et du tra­vail de nos équipes qui ont déve­lop­pé le drone de A à Z avec une volon­té d’obtenir une qua­li­té aéro­nau­tique inédite.

Aujourd’hui, quels sont les challenges auxquels vous êtes confrontés ? Comment les appréhendez-vous ?

Nos prin­ci­paux chal­lenges sont sur­tout régle­men­taires. Au niveau inter­na­tio­nal, la plu­part des régle­men­ta­tions drone imposent encore un télé­pi­lote. Dans ce cadre, nous avons tra­vaillé en col­la­bo­ra­tion avec la DGAC pour obte­nir une auto­ri­sa­tion afin de faire voler nos drones de façon auto­nome. Obte­nue en février 2019, après 1 an et demi de tests, cette auto­ri­sa­tion consti­tue une belle vitrine démons­tra­trice de notre savoir-faire. Nos drones sont, aujourd’hui, les seuls en France à pou­voir voler de façon auto­nome sans télé­pi­lote avec uni­que­ment un agent de sécu­ri­té qui super­vise le vol et qui exploite la camé­ra. Même au niveau euro­péen, cela repré­sente une grande pre­mière et la DGAC est d’ailleurs avant-gar­diste sur le sujet. Aujourd’hui, notre chal­lenge, c’est de réus­sir à obte­nir cette auto­ri­sa­tion dans d’autres pays. Il y a des har­mo­ni­sa­tions en cours au niveau euro­péen et mon­dial, et nous tra­vaillons étroi­te­ment avec toutes les enti­tés régle­men­taires pour faire de notre auto­ri­sa­tion fran­çaise une auto­ri­sa­tion inter­na­tio­nale. En paral­lèle, et comme pour toute nou­velle tech­no­lo­gie, nous avons un enjeu d’accompagnement de nos clients dans une trans­for­ma­tion de leurs pra­tiques. Il y a tout un tra­vail de péda­go­gie à mener pour faire connaître cette tech­no­lo­gie et ses avan­tages, mais aus­si pour les mettre en confiance afin qu’ils soient convain­cus de la fia­bi­li­té et de la sécu­ri­té du système.

Et pour conclure, quelques mots sur les prochaines étapes ? Quels sont les axes que vous avez choisi de privilégier ?

Conti­nuer à évan­gé­li­ser le mar­ché en France et à l’international reste au cœur de nos prio­ri­tés. Notre ambi­tion est d’offrir aux indus­triels une véri­table valeur ajou­tée grâce aux drones. Nous nous ins­cri­vons dans un pro­ces­sus d’amélioration conti­nue et tra­vaillons sur l’intégration de tou­jours plus d’intelligence embar­quée. Nous sou­hai­tons que nos drones deviennent un véri­table outil d’aide à la déci­sion en détec­tant auto­ma­ti­que­ment, dans un futur proche, des voi­tures, des per­sonnes ou des situa­tions à risque. Avec Skeye­tech, nous élar­gis­sons le champ des pos­sibles et aug­men­tons signi­fi­ca­ti­ve­ment la sécu­ri­té et la sûreté.


EN BREF

  • Lea­der Euro­péen du drone autonome ;
  • 50 col­la­bo­ra­teurs ;
  • 20 mil­lions d’euros de levés de fonds ;
  • 3 sites : Bor­deaux, Paris, Dubaï ;
  • Membre de la French Tech.

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