Une épopée du chemin de fer Le Paris-Orléans

Une épopée du chemin de fer Le Paris-Orléans, Almanach 1838–1938

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°750 Décembre 2019Par :

Sous la direction de Denis Hannotin

Rédacteur : Jean Netter (65)Editeur : Éditions SPM, 16, rue des Écoles, 75005 Paris. Tél : 06 86 95 37 06. www.editions-spm.fr - Diffusion distribution, L’Harmattan, 5-7 rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris. Tél : 01 40 46 79 20.

C’est un ouvrage très com­plet sur le déve­lop­pe­ment du réseau fer­ré de la socié­té Paris-Orléans.

30 km en 45 minutes

Il com­porte quatre par­ties et de nom­breuses infor­ma­tions ras­sem­blées dans dif­fé­rentes annexes. Les trois pre­mières par­ties retracent chro­no­lo­gi­que­ment l’histoire du réseau pas­sé de 30 kilo­mètres de ligne en 1840 à 8 400 en 1934 ! Inau­gu­rés avec faste en sep­tembre 1840 (Paris-Cor­beil), les 30 kilo­mètres sont fran­chis en 45 minutes. En mai 1843, la ligne atteint Orléans : 132 kilo­mètres, 4 heures de tra­jet dont 1 h 30 d’arrêts (« faire de l’eau », chan­ge­ment de machines…). En juillet 1853, la liai­son Paris-Bor­deaux, enfin fina­li­sée, est par­cou­rue en 13 heures… 

L’essor du Paris-Orléans n’a pu se faire sans la mobi­li­sa­tion de capi­taux pri­vés, et on retrouve les grands noms de la finance de l’époque dont les Roth­schild (l’ouvrage est d’ailleurs publié avec le sou­tien de Roth­schild & Co). Mais faire venir des capi­taux n’a pas été en appa­rence le plus dif­fi­cile ; il a aus­si fal­lu en per­ma­nence négo­cier avec l’État et les repré­sen­tants publics et on retrouve des ques­tions qui sont encore d’actualité aujourd’hui dans les opé­ra­tions de conces­sion et de par­te­na­riats public-pri­vé : dis­cus­sion d’un pro­lon­ge­ment de la durée de conces­sion pour cause de moindre ren­ta­bi­li­té, uti­li­ser les béné­fices d’une ligne pour finan­cer les défi­cits d’une autre infrastructure…

Une histoire d’Hommes

Enfin et sur­tout l’aventure du Paris-Orléans est une his­toire d’Hommes, ce sur quoi le livre est fort bien docu­men­té. Disons-le, les poly­tech­ni­ciens y jouent un rôle très impor­tant en par­ti­cu­lier dans les domaines tech­niques : la construc­tion du réseau a été l’occasion de for­mi­dables chan­tiers, d’ouvrages d’art, en très grand nombre, plus excep­tion­nels les uns que les autres, un cha­pitre spé­cial est consa­cré d’ailleurs à ce sujet. Ce livre est pré­sen­té de manière très didac­tique, c’est appré­ciable, et il com­porte de nom­breuses illus­tra­tions de grande qua­li­té, bref c’est aus­si un « beau livre ». Inté­res­sante, bien pré­sen­tée, cette his­toire du Paris-Orléans est aus­si un mor­ceau de l’histoire de France.

Poster un commentaire