parrainage des élèves internationaux

Deviens parrain ou marraine d’un élève international de la promotion 2019

Dossier : Vie de l'associationMagazine N°750 Décembre 2019
Par Frédéric DUPONT de DINECHIN (86)

L’AX a mis en place depuis 2005 le par­rai­nage des élèves inter­na­tio­naux de Poly­tech­nique. Le déjeu­ner de lan­ce­ment du par­rai­nage de la pro­mo­tion 2019 aura lieu le 20 mars 2020 à l’Automobile Club de France, suite à l’appel au par­rai­nage par cour­riel cou­rant décembre 2019.

Le parrainage des élèves internationaux est dans l’ADN polytechnicien de solidarité et d’ouverture

Cette année, nous nous réjouis­sons d’accueillir un nombre record d’élèves inter­na­tio­naux qui sont près de 140 à avoir rejoint le Pla­teau. Pour beau­coup d’entre eux arri­vant du monde entier, il s’agit d’un déra­ci­ne­ment cultu­rel et social impor­tant, et nom­breux sont ceux qui doivent apprendre le français.

Par­rai­ner un élève inter­na­tio­nal signi­fie mettre en rela­tion un élève inter­na­tio­nal fille ou gar­çon avec un par­rain ou une mar­raine qui le ren­contre, l’accompagne dans son arri­vée à l’École et l’aide à mieux com­prendre la culture, les habi­tudes et les codes de la France. En veillant sur cet élève dans le dérou­le­ment de son par­cours poly­tech­ni­cien et en le sou­te­nant dans les moments dif­fi­ciles, le par­rain ou la mar­raine a l’occasion de décou­vrir un autre pays, une autre culture et d’exercer l’entraide polytechnicienne.


Hot­line par­rai­nage des élèves inter­na­tio­naux : parrainage@ax.polytechnique.org : Hugo Serrão, kes­sier inter­na­tio­nal 2018, Fré­dé­ric Dupont de Dine­chin (86) avec l’appui d’Yves Demay (77) et l’équipe de l’AX.

> Pour en savoir plus sur le par­rai­nage international


PARRAIN ET MARRAINE : MODE D’EMPLOI

Les par­rains et les mar­raines de toutes les pro­mo­tions sont recru­tés sur une base de volontariat. 

Le par­rain ou la mar­raine s’engage pour deux années au mini­mum sur les deux points suivants : 

  1. Veiller à un contact régu­lier, si pos­sible men­suel, pour s’assurer du bon moral de l’élève : appels télé­pho­niques, réseaux sociaux, invi­ta­tions chez soi, visites, voyages, etc.
  2. Aider pour les choix de stages ou d’options dans les études à l’X.

Mer­ci à tous les par­rains et mar­raines et à tous ceux qui nous rejoindront.


Le Kessier Inter nous parle du parrainage des élèves internationauxTémoignage d’Hugo Serrão, nouveau kessier inter

« Encore un peu per­du dans la culture fran­çaise depuis mon arri­vée en France en jan­vier 2019, c’est au milieu du mois de mars que j’ai pris contact avec ma mar­raine. Elle a vrai­ment été la per­sonne qui m’a aidé à faire le pre­mier pas vers l’intégration dans la com­mu­nau­té des X. Elle est deve­nue, au cours de ces huit mois de “mar­rai­nage”, pas seule­ment une guide à tra­vers les nuances fran­çaises, mais aus­si une amie qui a été là pour me conseiller et me sou­te­nir pen­dant les moments dif­fi­ciles et aus­si pour rire de nos dif­fé­rences cultu­relles. Aujourd’hui je peux vous assu­rer que ma vie étu­diante à l’X, les ami­tiés qui ont été créées en France et même le fait d’être deve­nu le nou­veau kes­sier inter sont dus, sans aucun doute, à cette rela­tion et c’est pour ça que cette année nous avons l’intention de conti­nuer ce sys­tème de parrain/filleul. »


Sondage réalisé en 2018 :

85 % de satis­fac­tion éle­vée des élèves ; le mat­ching n’a pas bien fonc­tion­né pour seule­ment 2 % des filleuls.

Les élèves et leurs par­rains se voient en moyenne plus de 4 fois par an.

65 % des élèves estiment que le par­rain ou la mar­raine leur ont été d’une grande aide pour mieux com­prendre la culture française.


Témoignage d'Yves Demay au sujet du parrainage des élèves internationaux
Vacances au ski en “famille”.

Rencontre avec un parrain d’un élève international

Inter­view d’Yves Demay (77), délé­gué géné­ral de l’AX

Depuis combien de temps êtes-vous parrain ?

Je suis par­rain depuis 2012. Lorsque je suis arri­vé à la direc­tion de l’École, j’ai décou­vert que ce dis­po­si­tif exis­tait, qu’il était inté­res­sant et com­pa­tible avec mes fonc­tions de direc­teur géné­ral de l’École. J’ai pen­sé que c’était un dis­po­si­tif utile pour les élèves inter­na­tio­naux et un moyen de ren­con­trer des jeunes d’autres cultures. Je par­raine quatre élèves ou anciens élèves et nous allons nous enga­ger – car c’est un enga­ge­ment fami­lial qui déborde sur les week-ends et les vacances – pour accom­pa­gner un cin­quième filleul. Je par­raine des élèves chi­nois et cam­bod­giens, avec un tro­pisme pour le Cam­bodge donc j’ai trois filleuls cambodgiens.

Combien de temps dure le parrainage des élèves internationaux ?

Le par­rai­nage dure vrai­ment deux ans, le temps de la pré­sence à l’École. Par la suite, nous gar­dons contact mais les besoins ne sont pas les mêmes. C’est un dis­po­si­tif des­ti­né à favo­ri­ser l’arrivée des élèves sur le Pla­teau et les pre­miers mois à l’École, à appor­ter un peu d’immersion cultu­relle. On donne des conseils, on peut aider pour la recherche de stages, etc.

Quels sont les besoins des élèves étrangers ?

Un besoin stable, c’est affron­ter l’hiver et l’humidité. Il arrive sou­vent qu’ils viennent de pays tro­pi­caux où, même quand il pleut, il fait plus chaud qu’à Palai­seau. Ils ren­contrent aus­si une cer­taine forme d’isolement. Plus de la moi­tié des élèves de l’X vient à peu près du même milieu social ou aca­dé­mique et se retrouve d’emblée avec une cer­taine conni­vence lin­guis­tique et cultu­relle. Les élèves étran­gers ne trouvent pas si faci­le­ment leur place dans les bars d’étage et leur sec­tion. Les élèves fran­çais désertent faci­le­ment les week-ends et le Pla­teau peut être assez vide. Cer­tains élèves inter­na­tio­naux se sentent isolés.

Comment accompagnez-vous vos filleuls ?

Au début, il s’agit de prendre des nou­velles régu­liè­re­ment pour véri­fier que tout va bien. Je me sou­viens d’une ren­trée de sep­tembre où j’ai sou­te­nu un de mes filleuls qui vivait mal son arri­vée sur le cam­pus. Les élèves inter­na­tio­naux arrivent géné­ra­le­ment avec une dis­ci­pline forte et on leur demande d’apprendre une diver­si­té de dis­ci­plines. Mon pre­mier filleul qui était un élève chi­nois très brillant avait une aver­sion pour l’économie. Si l’on n’aime pas une matière, ça peut être com­pli­qué de vali­der son année. Je l’ai sou­te­nu pour qu’il s’investisse dans les autres matières.

Par choix per­son­nel, je les invite aus­si en vacances. Je me sou­viens de vacances en Corse avec un filleul cam­bod­gien. Le Cam­bodge étant un pays assez plat, à chaque fois que nous gra­vis­sions de petites mon­tagnes corses, mon filleul bat­tait son record per­son­nel d’altitude. J’ai éga­le­ment de bons sou­ve­nirs de ski, une expé­rience qui fut une décou­verte pour mes quatre filleuls. Ce qui me paraît impor­tant dans le par­rai­nage, c’est le contact régu­lier et la capa­ci­té à échan­ger quand ça va moins bien.

Sur une promotion de 500 élèves, quelle est la part d’élèves internationaux parrainés ? Les élèves francophones sont-ils parrainés ?

Les élèves qui ont fait leur pré­pa dans leur pays d’origine comme la Tuni­sie, la Côte d’Ivoire, la Mau­ri­ta­nie, le Maroc, même s’ils ont inté­gré par le biais d’un concours en langue fran­çaise, se retrouvent avec un niveau de dépay­se­ment et de rup­ture par rap­port à leur pays qui jus­ti­fie leur par­rai­nage. Chaque année entre 120 et 140 élèves inter­na­tio­naux intègrent Poly­tech­nique. Ne sont par­rai­nés que les élèves qui le demandent. 99 % de ceux qui sont éli­gibles sont volontaires.

Notre rôle est de déter­mi­ner qui est éli­gible. Le frein prin­ci­pal est le nombre de par­rains. Nous avons envi­ron quatre-vingt-dix par­rains et mar­raines, un chiffre en crois­sance, mais on en manque encore. Cette année, il va y avoir près de 140 élèves inter­na­tio­naux dans la pro­mo 2019. L’AX a besoin de plus de sou­tien de la com­mu­nau­té poly­tech­ni­cienne. Dans la majo­ri­té des cas, les expé­riences sont bonnes et les par­rains et mar­raines sont heu­reux de la renouveler.

Qu’apporte de particulier ce dispositif ?

C’est une valeur ajou­tée poly­tech­ni­cienne qui date de l’ouverture de l’École aux élèves inter­na­tio­naux non fran­co­phones. L’AX et la Kès l’organisent déjà depuis 2005. C’est un dis­po­si­tif construit entre un por­teur de pro­jets de l’AX et le kes­sier inter­na­tio­nal. L’AX par­ti­cipe à orga­ni­ser le mat­ching grâce aux conseils du kes­sier inter. Deux ren­contres par an sont orga­ni­sées par l’AX, au mois de mars pour la ren­contre entre par­rains ou mar­raines et filleul(e)s et à l’automne pour se retrou­ver tous ensemble autour d’un bar­be­cue sur le campus.

Je par­raine vrai­ment ces élèves par plai­sir et non par sens du devoir. Selon moi, l’intérêt du par­rai­nage réside dans le fait que c’est un échange dans les deux sens. Pour les par­rains et les mar­raines, ils accueillent un jeune brillant, inté­res­sant qui apporte un éclai­rage nou­veau sur le pays dont il vient. C’est enri­chis­sant et dyna­mi­sant d’être par­rain et ça per­met aus­si de gar­der un lien très vivant avec la vie de l’École.

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