#2065, Les premiers assassinats par intelligence artificielle ont déjà été commis
Comment parler d’un tel livre, sans trop divulguer du plaisir qu’il va vous donner ? Car ce que nous livre Ivan Gavriloff dans #2065 est beaucoup plus qu’un livre. Un crime a été commis dans un grand hôtel de Deauville, une jeune commissaire est chargée de résoudre l’affaire et on découvre peu à peu tout un monde ou plutôt des mondes. Il y a du Tolkien dans ce livre : une terre des hommes qui vivent largement assistés par leurs IA personnelles et professionnelles, mais aussi d’autres terres plus opaques qui se dévoilent un peu, tout au fil de l’histoire. Des mondes où les IA sont omniprésentes, omniscientes, et partagent plus ou moins le pouvoir avec les humains. Des mondes où la bio-ingénierie et le nano ont fait des progrès phénoménaux. Mais voilà que d’autres crimes sont commis.
L’écriture est serrée, dense, les dialogues sont souvent des coups de poing : il y a aussi du Hemingway dans ce livre. Mais le plus fort c’est que ce n’est pas vraiment de la science-fiction. En effet Ivan est un grand de l’innovation en France et son livre, à 75 %, est surtout de la prospective : un des futurs possibles de notre monde que les IA vont très profondément transformer dans les quinze ans qui viennent, alors vous pensez, encore vingt-cinq ans après !…
C’est souvent drôle, l’intrigue est fuyante comme une truite, on croit penser que… eh bien, non ! Et, à chaque fois, on en apprend un peu plus sur ce monde : du Tolkien vous dis-je. On attend rapidement une suite, des suites, et pourquoi pas une adaptation en série ? Les éditions Descartes publient Hashtag 2065, d’Ivan Gavriloff, qui l’avait édité en 2017 à compte d’auteur. Cette version est augmentée de ses dialogues avec des IA, qui ont bien compris de quoi il retournait !