Kourou, pointe des Roches, la tour Dreyfus.

Une terre européenne en Amérique du Sud : la Guyane française

Dossier : Libres proposMagazine N°556 Juin/Juillet 2000
Par Bernard DELOFFRE (56)

Malgré le reten­tis­se­ment mon­dial des acti­vi­tés spa­tiales et des lan­ce­ments d’A­riane à Kou­rou, la Guyane demeure une terre bien mal connue.

Terre fran­çaise en Amé­rique du Sud depuis le début du XVIIe siècle, la Guyane a subi une his­toire mou­ve­men­tée, mal­gré son éloi­gne­ment de la métro­pole et sa faible den­si­té de popu­la­tion. Et pour­tant ce pays mal connu recèle des tré­sors d’originalité que l’on a plai­sir à décou­vrir et à apprécier.

La nature d’a­bord, sous ses diverses formes, relief contras­té, omni­pré­sence de l’eau : rivières, criques, cas­cades et marais, et sur­tout cette forêt tro­pi­cale, si riche, si dense et si variée. Ensuite la flore, incom­pa­rable entre­mê­le­ment d’es­sences diverses, large éven­tail de fleurs mul­ti­co­lores et chan­geantes au gré des sai­sons, et la faune qui pré­sente aus­si bien des spé­ci­mens des grands fauves de l’A­mé­rique du Sud jus­qu’à une incroyable varié­té d’in­sectes piqueurs (dont cer­tains fort désa­gréables), en pas­sant par une richesse orni­tho­lo­gique excep­tion­nelle et les fameux papillons de Guyane dont le célèbre » morpho « .

L”​histoire a été mar­quée de nom­breux épi­sodes sombres tels que l’ex­pé­di­tion de Kou­rou en 1763, ter­mi­née en désastre, ou le bagne, plus récent (1852) mais tout aus­si tra­gique, qui fut sup­pri­mé en 1938 dans le prin­cipe, mais dans les faits ne fer­ma qu’en 1947. La dépor­ta­tion d’Al­fred Drey­fus est encore dans toutes les mémoires. Pour­tant, dans le pas­sé, les jésuites avaient entre­pris une pre­mière ten­ta­tive d’en­ver­gure de mise en valeur de la Guyane, mais ils furent chas­sés par Louis XV en 1762. Plus récem­ment, à la suite d’une déci­sion gou­ver­ne­men­tale prise en 1964, le Centre spa­tial guya­nais a été créé et n’a ces­sé de se déve­lop­per depuis avec succès.

Dépar­te­ment d’outre-mer depuis 1946, la Guyane est repré­sen­tée au Par­le­ment par un séna­teur et deux députés.

Les arts et la culture s’ex­priment non seule­ment dans l’ar­ti­sa­nat local, mais aus­si dans la musique très riche et puis­sante qui éclate chaque année à l’oc­ca­sion du Car­na­val, un des temps forts de la vie guya­naise. Admi­rons aus­si l’ar­chi­tec­ture tra­di­tion­nelle, dont de nom­breux témoi­gnages peuvent se voir à Cayenne ou à Saint-Laurent-du-Maro­ni comme dans les autres com­munes, ain­si que l’ar­ti­sa­nat : orfè­vre­rie, sculp­ture et pein­ture sur bois…

La popu­la­tion, mosaïque de groupes eth­niques très diver­si­fiés, depuis les Amé­rin­diens ou les Noirs des­cen­dants d’es­claves d’o­ri­gine afri­caine jus­qu’aux Blancs des­cen­dants des pre­miers colons euro­péens ou pro­ve­nant des Antilles, les » békés « , en pas­sant par tous les degrés de métis­sage, y com­pris avec des groupes en pro­ve­nance d’A­sie : Chi­nois, Eur­asiens, Indo­né­siens, Hmongs, ou du Moyen-Orient, Liba­nais entre autres, mais tous avec un déno­mi­na­teur com­mun, le pas­se­port fran­çais, donc des citoyens de l’U­nion européenne.

Mais la Guyane, c’est aus­si un pays moderne de 91 000 km2, entré dans le XXIe siècle avec son héri­tage du pas­sé, et vivant le pré­sent avec inten­si­té. Son PIB est de 7,5 mil­liards de francs, dont 30 % pour le spa­tial. Les autres acti­vi­tés sont la pêche indus­trielle (cre­vettes), la forêt, l’a­gri­cul­ture (riz), l’or (2 470 kg en 1995), le tou­risme. Les chiffres du com­merce exté­rieur en 1998 sont 3 500 MF d’im­por­ta­tions pour seule­ment 597 MF d’ex­por­ta­tions. Éco­no­mi­que­ment, c’est le pays d’A­mé­rique du Sud dont le niveau de vie par habi­tant est le plus élevé.

Mais à quel prix ! Les fac­teurs éco­no­miques et démo­gra­phiques du dépar­te­ment sont impres­sion­nants et pré­oc­cu­pants : on estime à 12 000 le nombre d’emplois géné­rés en Guyane par le spa­tial, contre 16 000 dans une fonc­tion publique hyper­tro­phiée, et de l’ordre de 12 000 seule­ment dans le reste de l’é­co­no­mie, avec un effec­tif impres­sion­nant de 12 000 chô­meurs, soit, en pour­cen­tage, le double de la métro­pole. Et ceci dans un contexte de crois­sance démo­gra­phique galo­pante qui fait craindre le pire : en Guyane, la popu­la­tion double tous les douze ans. Actuel­le­ment, on compte envi­ron 170 000 habi­tants : 90 000 fran­çais et 80 000 étran­gers (dont 30 000 clan­des­tins). À ce rythme, ce sont 30 000 emplois qu’il fau­drait créer dans les dix années à venir, soit plus de deux fois l’ac­ti­vi­té spa­tiale d’au­jourd’­hui. Com­ment rele­ver ce dif­fi­cile défi pour que cette belle contrée ne sombre pas dans l’a­nar­chie et le désordre ?

Caractéristiques dominantes de la Guyane

Aide de l’État et » valeur ajoutée »

On vient de voir qu’une grande par­tie de la popu­la­tion active guya­naise, de l’ordre des trois quarts, dépend des fonds publics sous diverses formes. Cette situa­tion ne peut et ne doit pas per­du­rer : elle engendre en effet des retom­bées per­ni­cieuses, notam­ment un état d’es­prit d’as­sis­tance, selon lequel l’É­tat dans sa grande man­sué­tude doit veiller au bien vivre de la popu­la­tion, quelles que soient les circonstances.

Pour sor­tir de ce cercle vicieux, la démarche pro­po­sée consiste à cher­cher à rééqui­li­brer le dépar­te­ment par créa­tion d’ac­ti­vi­tés nou­velles por­teuses de valeur ajou­tée, et non dévo­reuses de sub­ven­tions. On peut admettre d’ai­der les acti­vi­tés à se créer et à s’im­plan­ter, mais il est impé­ra­tif que ces entre­prises créent des plus-values, et ne néces­sitent pas, comme ce fut trop sou­vent le cas dans le pas­sé, de sub­ven­tion­ner la vente des pro­duits en rai­son de leur non-com­pé­ti­ti­vi­té sur le mar­ché mondial.

La haute technologie

Les îles du Salut.Afin de faire face aux élé­ments défa­vo­rables de cer­tains des fac­teurs éco­no­miques locaux : coût de la main-d’œuvre, charges sociales de niveau » métro­po­li­tain « , coût du Kwh, des trans­ports, des com­mu­ni­ca­tions, etc., il semble judi­cieux de recher­cher l’im­plan­ta­tion d’ac­ti­vi­tés de haute tech­no­lo­gie, seules véri­ta­ble­ment géné­ra­trices de valeur ajoutée.

Pour cela, on sera bien sûr ame­né à faire venir de l’ex­té­rieur, au moins au début, des cadres qua­li­fiés capables de conduire ces acti­vi­tés : la réus­site des acti­vi­tés spa­tiales en Guyane démontre à l’é­vi­dence que c’est possible.

Les débouchés

Il ne suf­fit pas de pro­duire à bon prix, il faut aus­si vendre, et force est de consta­ter que le mar­ché guya­nais est très limi­té, et en aucun cas com­pa­tible avec des pro­duc­tions impor­tantes à forte valeur ajou­tée. Cepen­dant, la proxi­mi­té de mar­chés poten­tiels impor­tants – Amé­rique du Sud et Caraïbes – doit être explo­rée et exploi­tée, dans le but d’en­cou­ra­ger for­te­ment les inves­tis­seurs à » miser » sur cette région qui est aus­si un trait d’u­nion entre l’Eu­rope et l’A­mé­rique du Sud.

Mais ceci sup­pose un effort consi­dé­rable et concer­té des pou­voirs publics et des indus­triels, pour créer de nou­velles rela­tions qui n’existent pra­ti­que­ment pas aujourd’­hui. Les » réseaux » doivent être mobi­li­sés, et les com­mu­ni­ca­tions déve­lop­pées entre la Guyane et son envi­ron­ne­ment géo­gra­phique en Amé­rique du Sud et en Amé­rique centrale.

La formation

Le déve­lop­pe­ment éco­no­mique doit bien enten­du être accom­pa­gné par le déve­lop­pe­ment uni­ver­si­taire. Un mou­ve­ment de fond s’est amor­cé depuis quelques années et devrait abou­tir très bien­tôt à la déci­sion atten­due de créer un pôle uni­ver­si­taire en Guyane, dont le finan­ce­ment sera assu­ré dans le cadre du Contrat de Plan État Région cou­vrant la période 2000–2006. Ce pôle uni­ver­si­taire devra non seule­ment for­mer les cadres guya­nais indis­pen­sables au déve­lop­pe­ment har­mo­nieux de l’ac­ti­vi­té éco­no­mique, mais aus­si repré­sen­ter un pôle cultu­rel d’at­trac­tion pour les jeunes gens d’A­mé­rique du Sud d’o­ri­gine his­pa­no­phone ou luso­phone, et de contre­ba­lan­cer l’in­fluence anglo-saxonne et le pou­voir attrac­tif des uni­ver­si­tés nord-américaines.

Le Centre spa­tial guya­nais (CSG)

La fusée ArianeDans le cadre de sa poli­tique spa­tiale ambi­tieuse, la France a déci­dé dans les années 1960 de recher­cher un site pro­pice aux lan­ce­ments de satel­lites en orbite. Ce site devait être proche de l’é­qua­teur, pour béné­fi­cier de la plus grande vitesse de rota­tion de la Terre, et d’autre part être déga­gé vers l’Est sous la trajectoire.
En 1964, le gou­ver­ne­ment fran­çais choi­sit la Guyane par­mi les 14 sites étu­diés par le Centre natio­nal d’é­tudes spa­tiales (CNES).

Les atouts de ce site sont nombreux :

  • Une très large ouver­ture sur l’o­céan Atlan­tique auto­rise toutes les mis­sions spa­tiales avec des lan­ce­ments aus­si bien vers l’Est (pour l’or­bite géo­sta­tion­naire) que vers le Nord (pour l’or­bite polaire) avec un mini­mum de risques pour les biens et les per­sonnes. La faible den­si­té de popu­la­tion per­met, dès le début, de réser­ver une sur­face de 850 km² ≤, avec 52 km de côtes. Les col­lines avoi­si­nantes per­mettent d’ins­tal­ler les moyens de pour­suite (radars et antennes de télémesure).
  • La proxi­mi­té de l’é­qua­teur (5,3° N.) per­met de béné­fi­cier tout à la fois au maxi­mum de l’ef­fet de fronde dû à la rota­tion de la Terre (460 m/s) et de la moindre cor­rec­tion d’angle pour l’or­bite géo­sta­tion­naire. Le gain total d’éner­gie par rap­port à Cap Ken­ne­dy est de l’ordre de 17 % pour cette orbite.
  • Cette zone est à l’a­bri des cyclones et des trem­ble­ments de terre. Elle pré­sente une faible acti­vi­té orageuse.
  • Le site, à proxi­mi­té des îles du Salut, a un cli­mat très sup­por­table mal­gré sa posi­tion équatoriale.

La pre­mière mise en orbite sera réa­li­sée par le lan­ceur Dia­mant le 10 mars 1970. En juillet 1966, le Conseil du CECLES (Confé­rence euro­péenne de construc­tion de lan­ceurs et d’en­gins spa­tiaux) accepte la pro­po­si­tion fran­çaise de construire à Kou­rou la base équa­to­riale des­ti­née au lan­ceur Euro­pa 2. Après l’é­chec de ce pro­gramme, les ins­tal­la­tions seront reprises par le pro­gramme Ariane dont le pre­mier lan­ce­ment, LO1, fut une réus­site totale le 24 décembre 1979.

Vingt ans après, 125 lan­ce­ments Ariane (1 à 5) ont été réa­li­sés avec un taux de réus­site remar­quable (53 suc­cès consé­cu­tifs Ariane 4 au 1er mars 2000), et deux autres sites (ELA 2 et ELA 3) ont été construits pour s’a­dap­ter à l’é­vo­lu­tion du lan­ceur Ariane. Les satel­lites, qui peuvent aujourd’­hui atteindre une masse uni­taire au lan­ce­ment de 5 t pour les télé­com­mu­ni­ca­tions, trouvent sur ce site les ins­tal­la­tions les plus modernes pour leurs opé­ra­tions d’as­sem­blage et d’in­té­gra­tion avant lancement.

Envi­ron 1 500 per­sonnes tra­vaillent actuel­le­ment au CSG. Il est l’un des piliers du suc­cès d’A­riane qui draine plus de 50 % du mar­ché mon­dial acces­sible des lan­ce­ments de satellites.

12 lan­ce­ments sont pré­vus en 2000, soit 7 Ariane IV et 5 Ariane V.
Il est évi­dem­ment le pre­mier centre d’in­té­rêt tou­ris­tique de Guyane avec 27 000 visi­teurs reçus en 1998.

Pour plus d’in­for­ma­tions sur le CSG,
consul­ter le site Inter­net : www.csg-spatial.tm.fr
sur la poli­tique spa­tiale : www.cnes.fr
sur Aria­nes­pace : www.arianespace.com

La recherche

Il faut éga­le­ment tenir compte – et tirer pro­fit – de la pré­sence en Guyane fran­çaise des quelque vingt-six centres de recherche, tels que l’Ins­ti­tut Pas­teur, l’IRD (ex-Ors­tom), le Cirad, l’In­ra, l’I­fre­mer, le BRGM, l’In­serm et bien d’autres. Ceci est remar­quable et repré­sente une force de connais­sances et de culture tout à fait consi­dé­rable, pour peu que l’on sache valo­ri­ser ces centres et en déga­ger les syner­gies, ce que le pôle uni­ver­si­taire en pro­jet devrait être à même de faire. Ce sont autant d’axes de déve­lop­pe­ment pri­vi­lé­giés qui, s’ap­puyant sur les inter­ac­tions uni­ver­si­té-recherche-indus­trie, devraient favo­ri­ser l’im­plan­ta­tion des indus­tries de haute tech­no­lo­gie à forte valeur ajou­tée souhaitées.

Les communications

Prin­ci­pales dates

1492 : Décou­verte de l’Amérique.
1604 : Jean Moquet et La Ravar­dière accostent dans » l’île de Cayenne « .
1614 : Des­truc­tion de la colo­nie par le Portugal.
1643 : Pon­cet de Bré­ti­gny débarque en Guyane.
1652 : Com­pa­gnie de France équinoxiale.
La France délaisse la Guyane.
1654 : Les Hol­lan­dais occupent la région.
1664 : Arri­vée de de Tra­cy avec Antoine Lefebvre de la Barre.
Par la suite, les Anglais attaquent et ravagent la colo­nie sans pour cela s’y installer.
1676 : L’a­mi­ral d’Es­trées reprend Cayenne.
1679–1705 : Le gou­ver­neur Pierre Éléo­nore Lefebvre défend le ter­ri­toire contre les Portugais.
1762 : Louis XV décide de chas­ser les jésuites. Cette expul­sion fut un désastre éco­no­mique pour la Guyane.
1763 : Expé­di­tion de Kourou.
1794 : La Conven­tion ther­mi­do­rienne abo­lit l’esclavage.
1802 : Abo­li­tion de l’es­cla­vage, occu­pa­tion portugaise.
1814 : La colo­nie revient à la France.
Mère Anne-Marie Javou­hey arrive à Mana.
1848 : Abo­li­tion défi­ni­tive de l’esclavage.
1852 : Nais­sance du bagne.
1895 : Dépor­ta­tion d’Al­fred Dreyfus.
1900 : Arbi­trage de la ques­tion ter­ri­to­riale franco-portugaise.
Le Conseil fédé­ral suisse tranche en faveur du Brésil.
1906 : Jean Gal­mot arrive en Guyane.
1938 : Le bagne est supprimé.
1946 : La colo­nie devient un département.
1947 : Le bagne est désaffecté.
1955 : D’im­por­tantes quan­ti­tés d’or sont découvertes.
1965 : La base spa­tiale est créée.
1974 : Le plan vert est mis en place.
1982 : La Guyane devient une région.

Pour réa­li­ser concrè­te­ment ces ambi­tions, il faut que les com­mu­ni­ca­tions de toutes natures se déve­loppent. Par voie aérienne, c’est assez simple, car les com­pa­gnies aériennes opé­ra­trices dans la région ren­for­ce­ront ou crée­ront les lignes néces­saires en fonc­tion de la demande, avec un temps de réponse très court, à par­tir de l’aé­ro­port inter­na­tio­nal de Cayenne-Rocham­beau, par­fai­te­ment équi­pé et de grande capa­ci­té. La voie mari­time répond à peu près au même cri­tère : la pré­sence d’un port en eau pro­fonde assor­ti d’un parc d’ac­ti­vi­tés éco­no­miques à Cayenne au Dégrad-des-Cannes est un atout de pre­mier ordre dans ce domaine. Par contre les rela­tions rou­tières sont très faibles. S’il est pos­sible d’al­ler par la route au Suri­nam en tra­ver­sant le Maro­ni par bac à Saint-Laurent, il n’est par contre pas pos­sible de se rendre au Bré­sil, la route de l’est n’exis­tant à l’heure actuelle que jus­qu’à Regi­na. Et même si l’on relie un jour Saint-Georges-de-l’Oya­pock, on ne débou­che­ra de toute façon que sur la pro­vince d’A­ma­pa, la plus recu­lée du Bré­sil, non reliée au Bré­sil moderne, sauf à faire des mil­liers de kilo­mètres de pistes et à tra­ver­ser l’A­ma­zone en paque­bot entre Maca­pa, capi­tale de l’A­ma­pa, et Belém dans l’É­tat de Para… Autre­ment dit une aventure.

Enfin les télé­com­mu­ni­ca­tions. Déjà bien struc­tu­rées au pro­fit du Centre spa­tial guya­nais, elles se déve­lop­pe­ront à mesure de l’aug­men­ta­tion de la demande, sans que cela ne pose de pro­blèmes insur­mon­tables, grâce notam­ment aux satel­lites et aux câbles sous-marins.

Les structures d’accueil et le tourisme

Tout déve­lop­pe­ment éco­no­mique et social doit être accom­pa­gné de celui des infra­struc­tures et des struc­tures d’ac­cueil. Cer­taines sont du res­sort de la puis­sance publique : moyens de com­mu­ni­ca­tions, éta­blis­se­ments d’en­sei­gne­ment, de san­té, admi­nis­tra­tion, mais d’autres relèvent de l’i­ni­tia­tive pri­vée. C’est le cas de l’hô­tel­le­rie et du tou­risme. S’il est vrai que l’on trouve main­te­nant à Cayenne et à Kou­rou des hôtels de classe inter­na­tio­nale, il n’en demeure pas moins que le nombre de chambres dis­po­nibles est encore insuffisant.

À côté de cela, pour satis­faire les exi­gences d’une clien­tèle de plus en plus inter­na­tio­nale, il faut offrir au visi­teur des pro­duits tou­ris­tiques cohé­rents à carac­tère plus cultu­rel et de dépay­se­ment qu’o­rien­tés vers le tou­risme dit » de masse « . Il existe main­te­nant des tour-opé­ra­teurs en Guyane qui pro­posent des pres­ta­tions de bon niveau, avec un réel sou­ci de progrès.

La Guyane, terre européenne

Outre le fait que, léga­le­ment, un dépar­te­ment fran­çais est par­tie inté­grante de l’U­nion euro­péenne, il faut sou­li­gner que le Centre spa­tial guya­nais a été depuis long­temps mis à la dis­po­si­tion de l’Eu­rope, en l’oc­cur­rence de l’A­gence spa­tiale euro­péenne, pour être la base de lan­ce­ment de la famille de fusées euro­péennes Ariane.

Les ser­vices de lan­ce­ment com­mer­cia­li­sés sur le mar­ché inter­na­tio­nal par la Socié­té Aria­nes­pace sont main­te­nant recon­nus comme étant par­mi les meilleurs au monde, ce qui se tra­duit par une remar­quable péné­tra­tion du mar­ché » acces­sible « . Ces suc­cès sont dus, non seule­ment à l’ex­cel­lence du lan­ceur en termes de qua­li­té, fia­bi­li­té, pré­ci­sion d’in­jec­tion en orbite, mais aus­si à la posi­tion géo­gra­phique du site de Kou­rou à 5,3° N., donc très proche de l’é­qua­teur, et à la qua­li­té des ins­tal­la­tions de la base de lancement.

La technopole régionale de la Guyane

En syner­gie avec les acti­vi­tés spa­tiales, les centres de recherche déjà pré­sents et le pôle uni­ver­si­taire en créa­tion est née l’i­dée de créer en Guyane une tech­no­pole régio­nale, dont l’ob­jec­tif pre­mier sera d’ai­der à la créa­tion d’ac­ti­vi­tés nou­velles créa­trices d’emplois et géné­ra­trices de valeur ajou­tée. Cette ini­tia­tive a très rapi­de­ment recueilli l’as­sen­ti­ment et le sou­tien des élus locaux et des pou­voirs publics.

Main­te­nant déci­dée dans son prin­cipe, la mise en place de la tech­no­pole est en cours. Une concer­ta­tion entre la Région, l’É­tat, la Chambre de com­merce et d’in­dus­trie de la Guyane, et les repré­sen­tants de l’in­dus­trie et de la recherche éla­bore les élé­ments carac­té­ris­tiques de la tech­no­pole régio­nale de la Guyane, ses sta­tuts, sa forme juri­dique et ses moyens d’ac­tion. Le Centre natio­nal d’é­tudes spa­tiales, en rai­son du poids impor­tant des acti­vi­tés spa­tiales dans le dépar­te­ment, est asso­cié à la démarche, et contri­bue finan­ciè­re­ment et en nature à l’ef­fort col­lec­tif. Une » Mis­sion Guyane » concré­ti­sant cette contri­bu­tion a d’ailleurs été récem­ment créée, ani­mée par un direc­teur émi­nent du CNES, Michel Mignot, qui a été direc­teur du CSG de 1992 à fin 1999, après avoir pas­sé toute sa car­rière au ser­vice du CNES et de la Guyane.

La tech­no­pole aura entre autres objec­tifs une voca­tion de rayon­ne­ment et d’ex­por­ta­tion. Elle favo­ri­se­ra l’offre de ser­vices et pro­duits réa­li­sés ou valo­ri­sés en Guyane et cor­res­pon­dant à la demande de l’en­vi­ron­ne­ment sud-amé­ri­cain et caraïbe dans de nom­breux domaines : édu­ca­tion et ensei­gne­ments supé­rieurs, for­ma­tions, recherches, tech­no­lo­gies avan­cées, main­te­nance tech­nique, pro­duits locaux spé­ci­fiques, ser­vices et pro­duits tou­ris­tiques, accueil et mise aux normes de pro­duits sud-amé­ri­cains, ingé­nie­rie de tech­no­lo­gies liées à l’en­vi­ron­ne­ment, la télé­dé­tec­tion, le télé­en­sei­gne­ment, la télé­mé­de­cine, la bio­lo­gie, la méde­cine et la phar­ma­co­pée tro­pi­cales, la socié­té de l’in­for­ma­tion, etc.

La créa­tion de la tech­no­pole donne un signal fort de dyna­misme et de moder­ni­té en direc­tion de l’Eu­rope et de l’A­mé­rique latine. Avec ses atouts de for­ma­tions uni­ver­si­taires, de cultures régio­nales, de recherches, de hautes tech­no­lo­gies, au ser­vice de la Guyane et de sa jeu­nesse, de la France et de l’Eu­rope dans le grand bas­sin ama­zo­nien et sud-amé­ri­cain, la tech­no­pole régio­nale de la Guyane devrait être un des indis­pen­sables élé­ments fédé­ra­teurs du déve­lop­pe­ment local réel et durable.

C’est une des grandes chances de la Guyane de demain, si elle le veut !

Venez visi­ter la Guyane
Orga­ni­sez de pas­sion­nants voyages de groupe

Les voyages organisés

Carnaval à CayenneDe nom­breux voyages sont désor­mais pro­po­sés par les tour-opé­ra­teurs de Guyane. Les voyages peuvent inté­res­ser des groupes de plu­sieurs dizaines de per­sonnes. Le voyage type coûte de l’ordre de 10 000 francs pour huit jours de Paris à Paris. Un exemple de conte­nu : le Centre spa­tial, les îles du Salut, l’île Royale, les ves­tiges du bagne, une jour­née au bord du Kou­rou (pirogue, sen­tier bota­nique en forêt, éco­lo­gie), le bar­rage EDF de Petit-Saut, le lit­to­ral de Kou­rou à Saint-Laurent-du-Maro­ni, Saint-Laurent : la ville, le bagne, l’ar­ti­sa­nat, et enfin Cayenne : la ville, le mar­ché, le lit­to­ral par la route des Plages, mais les pro­grammes de ces voyages peuvent être adap­tés aux sou­haits des orga­ni­sa­teurs de voyages, et dans ce cas com­po­sés » à la demande « .

Les moyens d’accès et les liaisons aériennes intérieures

L’aé­ro­port de Cayenne-Rocham­beau est des­ser­vi quo­ti­dien­ne­ment depuis Paris par Air France et AOM. Les voyages orga­ni­sés béné­fi­cient de prix de groupes rai­son­nables. Il existe aus­si des liai­sons régu­lières avec Fort-de-France et Pointe-à-Pitre, ain­si qu’a­vec le Bré­sil, le Suri­nam, le Guya­na et Trinidad.
La com­pa­gnie Air Guyane assure la des­serte des prin­ci­pales com­munes de l’intérieur.

La géographie

La Guyane est située en Amé­rique du Sud. Elle a une fron­tière com­mune avec le Bré­sil à l’est et au sud, et avec le Suri­nam à l’ouest. D’une super­fi­cie de 90 000 km², la plus grande par­tie du pays est cou­verte de forêt tro­pi­cale. La popu­la­tion, 170 000 habi­tants, est concen­trée dans les villes : Cayenne, Kou­rou, Saint-Laurent-du-Maro­ni, et les com­munes de la bande côtière. Quelques cen­taines d’ha­bi­tants vivent dans les com­munes de l’in­té­rieur, dont cer­taines ne sont acces­sibles que par voie flu­viale ou par avion. Les fleuves jouent un rôle impor­tant comme voies de com­mu­ni­ca­tion, et deux d’entre eux marquent les fron­tières : l’Oya­pock avec le Bré­sil et le Maro­ni avec le Surinam.

Le climat

La tem­pé­ra­ture moyenne est de 28 °C avec une humi­di­té de l’ordre de 90 %. Il y a une sai­son » sèche » de juillet à décembre, et » le petit été de mars « . En dehors de ces périodes le cli­mat se carac­té­rise par des pluies abon­dantes et fré­quentes, entre­cou­pées de belles éclair­cies. Les vents sont faibles et de sec­teur ouest, ame­nant d’a­gréables ali­zés. Il y a peu d’o­rages, et pas de cyclones.

La santé – Mesures de prévention contre le paludisme

La vac­ci­na­tion contre la fièvre jaune » anti­ama­rile » est obli­ga­toire. Elle n’est pra­ti­quée que dans des centres agréés, Ins­ti­tut Pas­teur ou Air France par exemple, et doit l’être au moins dix jours avant le départ en Guyane. Elle est valable dix ans.
En ce qui concerne le palu­disme, les pro­grammes qui sont pro­po­sés se situent dans la zone côtière ou aux alen­tours du Centre spa­tial guya­nais, région à faible risque. Il est tou­te­fois oppor­tun de se pro­té­ger contre les piqûres de mous­tiques, en uti­li­sant des pro­duits répul­sifs et en ayant recours à un habille­ment adapté.
Il est aus­si conseillé de veiller au main­tien de l’im­mu­ni­té contre le téta­nos et la polio­myé­lite : vac­ci­na­tions et rap­pels à jour.

Les formalités

La carte d’i­den­ti­té natio­nale ou le pas­se­port sont exi­gés à l’en­trée en Guyane pour les citoyens fran­çais. Les per­sonnes de toute autre natio­na­li­té doivent être munies d’un pas­se­port en cours de vali­di­té. Pour les res­sor­tis­sants de pays n’ap­par­te­nant pas à la CEE, il est conseillé de prendre contact avec l’am­bas­sade de France ou les consulats.

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