Un demi-siècle d’accélérateurs de particules

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°654 Avril 2010Par : Pierre MARINRédacteur : Bernard d'ALMAGNE (61)Editeur : Editions du Dauphin - 2009 - 43-45 rue de la Tombe-Issoire, 75014 Paris

Au moment où la mise en ser­vice à Genève du LHC, le col­li­sion­neur de par­ti­cules le plus éner­gique jamais construit, et le plus grand ins­tru­ment scien­ti­fique au monde, met en lumière ce que sont aujourd’hui ces outils de l’étude de l’infiniment petit, le livre de Pierre Marin vient à pro­pos illus­trer un ensemble de contri­bu­tions fran­çaises majeures au déve­lop­pe­ment de ces accé­lé­ra­teurs. Il retrace toute l’histoire des machines suc­ces­si­ve­ment construites au Labo­ra­toire de l’accélérateur linéaire d’Orsay depuis qu’en 1955 le pro­fes­seur Yves Rocard impul­sait la créa­tion d’un accé­lé­ra­teur linéaire d’électrons pour les besoins de la phy­sique nucléaire.

Couverture du livre : Un demi-siècle d'accélérateurs de particulesRapi­de­ment, Pierre Marin foca­li­sa son inté­rêt sur la pos­si­bi­li­té de réa­li­ser des anneaux de sto­ckage dans les­quels on pour­rait injec­ter, accé­lé­rer et conser­ver en orbite des fais­ceaux d’électrons et de positons.

Uti­li­sés en col­li­sion­neurs, ces ins­tru­ments sont deve­nus les moyens essen­tiels au déve­lop­pe­ment de la phy­sique des par­ti­cules, appa­reils auprès des­quels, depuis les années soixante-dix, se sont faites beau­coup de décou­vertes importantes.

Uti­li­sés comme sources de rayon­ne­ment élec­tro­ma­gné­tique, ils four­nissent à des com­mu­nau­tés d’utilisateurs des fais­ceaux de lumière de lon­gueur d’onde s’étendant du visible aux rayons X durs.

L’auteur décrit la suc­ces­sion des pro­jets et des réa­li­sa­tions qui ont vu le jour à Orsay. Il en a été le maître d’œuvre, et a fait faire à ce domaine des pro­grès extra­or­di­naires. Tout était à inven­ter, et ces tra­vaux ont pla­cé la France au tout pre­mier plan en matière de sto­ckage et mise en col­li­sion d’électrons de haute énergie,aux côtés des États-Unis et de la Rus­sie. Au fil des pages, on voit appa­raître des machines de plus en plus puis­santes et com­plexes, dont les appli­ca­tions se diversifient.

Un chercheur passionné 

Pierre Marin a été un cher­cheur pas­sion­né. Il évoque de façon très directe les com­bats qu’il a menés face à des auto­ri­tés par­fois réti­centes, les nom­breux pro­blèmes tech­niques brillam­ment réso­lus, mais aus­si les échecs de cer­taines idées.

Il a dis­pa­ru alors qu’il était encore actif, por­teur d’idées et de pro­jets. Ceux de nos cama­rades qui ont eu l’occasion de s’intéresser à la phy­sique des par­ti­cules par le tru­che­ment du labo­ra­toire du pro­fes­seur Leprince- Rin­guet ont pro­ba­ble­ment une connais­sance des ins­tru­ments euro­péens déve­lop­pés pour la discipline.

Ce labo­ra­toire était essen­tiel­le­ment tour­né vers le CERN. Ils trou­ve­ront dans le livre de Pierre Marin une docu­men­ta­tion détaillée sur un autre volet de ces déve­lop­pe­ments auquel un labo­ra­toire voi­sin a contri­bué au tout pre­mier plan mon­dial. 

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