Image de la terreur par M.A.N.

Pour un traité d’interdiction totale des armes nucléaires

Dossier : ExpressionsMagazine N°717 Septembre 2016
Par Jacques BORDÉ (64)
Par Paul QUILÈS (61)
Par Jean-Pierre DUPUY (60)

Trois cama­rades répondent à l’article sur la dis­sua­sion nucléaire paru dans le n° 715 de La Jaune et la Rouge, en pro­po­sant leur vision d’un monde débar­ras­sé de ces armes, dont ils prônent l’interdiction universelle.

L’an­ti­thèse de l’ar­ticle de Pierre LAMBALLE : La dis­sua­sion nucléaire, une arme plus actuelle que jamais, paru dans nos colonnes en Mai 2016.

Le dos­sier que La Jaune et la Rouge a consa­cré aux « Pers­pec­tives à long terme de la défense » met, à juste titre, l’accent sur le lien doré­na­vant plus étroit entre défense et sécu­ri­té et sur le long terme puisque, sauf menace immé­diate, pen­ser le sys­tème de défense et de sécu­ri­té néces­site en effet anti­ci­pa­tion et pérennité.

Mais, sur ces deux points pré­ci­sé­ment, l’article sur la dis­sua­sion nucléaire ne répond pas aux inter­ro­ga­tions fon­da­men­tales que la dis­sua­sion sus­cite : l’article balaye d’un revers de main « le sen­ti­ment d’obsolescence qu’ont les opi­nions publiques sur la dis­sua­sion » et « l’impression inexacte de son inadé­qua­tion à la situa­tion géos­tra­té­gique », puis il ne pré­sente que les argu­ments en faveur du main­tien et du renou­vel­le­ment des armes nucléaires, argu­ments bien connus et mar­te­lés au peuple fran­çais depuis plus de cin­quante ans par le com­plexe militaro-industriel.

Il n’y manque que l’argument de la fier­té de la France d’être pos­ses­seur de la bombe.

Il nous semble donc néces­saire de pré­ci­ser les argu­ments des voix qui s’élèvent main­te­nant un peu par­tout pour refu­ser un monde dont la paix et la sécu­ri­té seraient « assu­rées » par des armes de des­truc­tion mas­sive, pour refu­ser la péren­ni­té de l’équilibre de la terreur.

Ce qui est plus actuel que jamais, ce n’est pas la dis­sua­sion, mais la néces­si­té de la remettre en cause. Voi­ci quelques-uns des argu­ments contre la dis­sua­sion nucléaire.

LA DISSUASION ENCOURAGE LA PROLIFÉRATION

Tout le monde s’accorde pour dire qu’il faut évi­ter à tout prix la pro­li­fé­ra­tion, évi­ter que l’on se trouve avec une tren­taine de pays nucléa­ri­sés dans quelques décen­nies, mais il faut s’interroger sur notre res­pon­sa­bi­li­té si cela arrive : le sens pro­fond de notre dis­cours est une inci­ta­tion à la pro­li­fé­ra­tion, car on ne peut cla­mer haut et fort que la bombe est essen­tielle pour les inté­rêts vitaux de notre pays sans que les autres pays pensent la même chose pour eux.

La Corée du Nord ne fait que repro­duire la dis­sua­sion du faible au fort prô­née par la France contre l’URSS. C’est pour cette rai­son que le Secré­taire géné­ral de l’ONU, Ban Ki-moon, a sou­li­gné qu’« il n’y a pas de bonnes mains pour de mau­vaises armes. »

On ne peut avoir rati­fié le TNP et, en même temps, enfreindre hypo­cri­te­ment son article VI, en disant qu’on ne veut pas réduire le nombre de têtes et qu’on sou­haite en outre en amé­lio­rer les performances.

“ Il n’y a pas de bonnes mains pour de mauvaises armes ”

La France a refu­sé – alors même qu’elle dis­pose d’un ambas­sa­deur en charge du désar­me­ment nucléaire – de par­ti­ci­per aux dis­cus­sions d’un nou­veau groupe de tra­vail de l’ONU (voir enca­dré ci-des­sus), preuve de sa mau­vaise foi.

Cette poli­tique de la chaise vide est du reste deve­nue une habi­tude, puisqu’elle a refu­sé de par­ti­ci­per à trois confé­rences inter­gou­ver­ne­men­tales sur les consé­quences huma­ni­taires catas­tro­phiques des armes nucléaires (Nor­vège en 2013, Mexique et Autriche en 2014), qui ras­sem­blèrent plus de cent cin­quante États.

LA DISSUASION N’EST PAS SÛRE

Qui dit plus grand nombre de pays pos­ses­seurs de la bombe dit auto­ma­ti­que­ment plus grand risque d’explosions nucléaires.

Groupe de travail à l'ONU
Une cen­taine d’États ont par­ti­ci­pé en 2016 au nou­veau groupe de tra­vail de l’ONU pour inter­dire tota­le­ment les armes nucléaires. SOURCE : ICAN

La sécu­ri­té et la paix que la bombe nous a (peut-être) appor­tées pen­dant la Guerre froide sont de moins en moins garan­ties avec la pro­li­fé­ra­tion ; aux risques de guerres nucléaires déclen­chées volon­tai­re­ment ou par erreur de com­mu­ni­ca­tion s’ajoutent les acci­dents de sto­ckage et de manipulation.

Le secret sur le nombre impor­tant d’incidents qui sont sur­ve­nus depuis soixante ans com­mence à être levé. Il a fait l’objet de plu­sieurs livres récents, alors que seule­ment deux acteurs (États-Unis, Union sovié­tique), ration­nels et maî­tri­sant la tech­no­lo­gie, étaient en pré­sence. À plus de deux acteurs (dont cer­tains pour­raient même ne pas être de vrais États), la dis­sua­sion n’est plus un jeu d’échecs, mais de poker.

La sécu­ri­té des arme­ments nucléaires doit faire face à un nou­veau défi, les cybe­rat­taques. En effet, le risque de prise de contrôle des sys­tèmes d’armes ou de mani­pu­la­tion des signaux d’alerte par des pirates infor­ma­tiques ne peut être écar­té tota­le­ment et ce risque gran­dit aus­si avec la pro­li­fé­ra­tion. Mais face au dogme qui règne, cette ques­tion n’est pas abordée.

Les par­ti­sans de la bombe auraient-ils peur de voir ébran­lée la cré­di­bi­li­té de la dissuasion ?

“ La dissuasion n’est plus un jeu d’échecs, mais de poker ”

Le risque gran­dit aus­si avec le nombre de têtes qu’on main­tient en état d’alerte, puisque l’état d’alerte dimi­nue le temps de réac­tion et donc le temps de cor­rec­tion pos­sible d’une erreur.

Enfin, la pro­li­fé­ra­tion accroît la quan­ti­té de matière radio­ac­tive en cir­cu­la­tion, aug­men­tant le risque ter­ro­riste d’une « bombe sale » – pour­quoi pas au centre d’une capitale.

NOS INTÉRÊTS VITAUX ET MORAUX EN VALENT-ILS LA PEINE ?

LA FRANCE TIENT LE TNP EN ÉCHEC

La France a largement contribué à l’échec de la dernière réunion visant à actualiser le TNP, au point que la majorité des États membres de l’ONU ont décidé de créer un nouveau groupe de travail « pour faire avancer le désarmement nucléaire » visant à proposer un instrument juridique contraignant pour éliminer les armes nucléaires, à l’instar de ce qui existe pour les armes chimiques et biologiques qui font l’objet de conventions d’interdiction.

Pour quels « inté­rêts vitaux » est-on prêt à payer ce lourd prix de la pro­li­fé­ra­tion, entraî­nant une insé­cu­ri­té accrue du monde ? On ne les pré­cise jamais et on ne veut pas les pré­ci­ser, mais à force de ne rien dire et de répé­ter en outre que l’arme nucléaire est une arme de « non-emploi », on incite nos enne­mis à repous­ser de plus en plus loin les limites dans les provocations.

On peut légi­ti­me­ment se deman­der si le fait de ne pas fixer la ligne rouge, de lais­ser floues les règles du jeu, aug­mente ou dimi­nue le risque de guerre.

On constate que l’arme nucléaire n’a en rien dimi­nué les guerres conven­tion­nelles dans le monde : leur liste depuis soixante-dix ans est longue, et les États-Unis les ont pra­ti­que­ment toutes perdues.

Au contraire, l’existence des armes nucléaires rend sans doute plus dif­fi­cile la sécu­ri­té des pays non nucléaires et le règle­ment paci­fique de conflits, puisqu’on affiche clai­re­ment qu’on ne peut s’entendre entre pays que par l’équilibre de la ter­reur, par la force et la menace d’agression et non par des voies légales et diplomatiques.

Quels inté­rêts vitaux peuvent être mis en balance avec le risque d’une guerre nucléaire, d’une esca­lade qui anéan­ti­rait l’humanité ?

Quels inté­rêts vitaux jus­ti­fient que l’on prenne ain­si en otage les popu­la­tions civiles, y com­pris la popu­la­tion fran­çaise, puisqu’on serait anéan­ti immé­dia­te­ment en retour ?

“ La France s’honorerait en sortant de sa posture nucléaire à tout prix ”

L’article du dos­sier prône même l’attaque en pre­mier « où nous pre­nons l’initiative du conflit armé […] pour défendre notre vision des valeurs et de l’ordre international ».

Cela fait froid dans le dos de pen­ser que la défense de nos valeurs, dans un monde civi­li­sé, passe par l’utilisation de l’arme nucléaire.

Dans notre démo­cra­tie, on pour­rait pen­ser que le peuple serait consul­té sur ces inté­rêts vitaux de la France au nom des­quels il pour­rait être anéan­ti et donc sur la ques­tion de la pos­ses­sion et de l’emploi par la France de l’arme nucléaire. Ce n’est pas le cas.

Pour­quoi a‑t-on besoin aujourd’hui de main­te­nir 96 têtes nucléaires dans un SNLE prêtes à l’emploi ?
Qu’est-ce qui jus­ti­fie que nous main­te­nions la capa­ci­té de détruire une nation dans les vingt minutes ?

LA DISSUASION PÈSE EXCESSIVEMENT SUR LE BUDGET DE LA DÉFENSE

Les menaces de guerres conven­tion­nelles et de ter­ro­risme sur notre ter­ri­toire n’étant pas écar­tées, il faut choi­sir dans les prio­ri­tés de dépense.

ÉTRANGE RÉVÉLATION

On a appris récemment que le Président de la République, théoriquement seul décideur du déclenchement de la guerre nucléaire, a délégué ce pouvoir, en cas d’empêchement, à une personne inconnue du public. Étrange révélation, quand on sait que notre système constitutionnel donne ce droit au président du Sénat.

L’article du dos­sier signé par le géné­ral Desportes sou­ligne à quel point l’atrophie bud­gé­taire de la défense met en péril notre armée lors de ses inter­ven­tions exté­rieures. Il dénonce ain­si régu­liè­re­ment le poids bud­gé­taire de notre force de dis­sua­sion, qui inter­dit des inves­tis­se­ments majeurs pour nos forces conventionnelles.

Dans ce contexte, le renou­vel­le­ment, l’amélioration, le main­tien de sous-marins et de têtes en état d’alerte, voire l’existence pure et simple de notre force de dis­sua­sion doivent être dis­cu­tés objec­ti­ve­ment et non déci­dés selon un héri­tage gaul­lien qu’on vou­drait faire pas­ser pour un consen­sus national.

Les survivants d'une attaque nucléaire
« Mon­sieur le Pré­sident, nous avons gagné : nous sommes les seuls sur­vi­vants sur terre. » SOURCE : A.L.

Enfin, l’argument qui consiste à dire que ces dépenses pro­fitent à toute l’armée est fal­la­cieux, sur­tout au vu des besoins de nos sol­dats (drones, pièces de rechange pour des héli­co­ptères, chaus­sures, douches, etc.) sur les ter­rains au Mali, en Répu­blique cen­tra­fri­caine, au Liban ou à Paris.

En revanche, il est évident que le bud­get de la dis­sua­sion est une aubaine pour des indus­triels fran­çais qui s’assurent ain­si des contrats dont les coûts pour le bud­get de la défense ne cessent de croître d’année en année, sans réel contrôle parlementaire.

Oui, la recherche civile a béné­fi­cié de l’atome mili­taire. Et alors ? Est-ce une rai­son pour conser­ver cette force ?

Les recherches sur les pre­mières armes chi­miques ont per­mis des avan­cées tech­no­lo­giques en matière d’industrie chi­mique. Avons-nous pour autant conser­vé ces armes ? Non. Sont-elles inter­dites par des trai­tés et conven­tions ? Oui. La recherche chi­mique se porte-t- elle mal en France ? Non, si l’on en juge par les deux prix Nobel attri­bués à des Fran­çais en trente ans et par le sixième rang mon­dial de ce sec­teur industriel.

La France s’honorerait en sor­tant de sa pos­ture nucléaire à tout prix, en ces­sant de faire croire que la pos­ses­sion de la bombe est source de fier­té et qu’elle assu­re­ra sa sécu­ri­té et la défense de ses intérêts.

La défense de nos valeurs passe par notre huma­nisme, par notre par­ti­ci­pa­tion à l’avènement d’un monde paci­fié, même si la pers­pec­tive en est loin­taine, par la pro­mo­tion de méca­nismes de réso­lu­tion des conflits fon­dés sur le dia­logue et sur la loi et non sur les menaces d’extermination d’une par­tie de l’humanité.

La dis­sua­sion a pu ser­vir la paix durant la Guerre froide, mais elle n’est pas un moyen fiable sur le long terme et son échec peut avoir des consé­quences catas­tro­phiques : il est temps d’inventer d’autres méca­nismes et de mon­trer qu’enfin la rai­son l’emporte sur la vio­lence et la force brute.

2 Commentaires

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mou­ranche danielrépondre
11 septembre 2016 à 21 h 35 min

pour un trai­té d’in­ter­dic­tion totale des armes nucléaires
Le cha­peau de l’ar­ticle est trom­peur : ce n’est ni une vision d’un monde débar­ras­sé de l’arme nucléaire, ni une plai­doyer pour son inter­dic­tion uni­ver­selle mais une dénon­cia­tion de la langue de bois de nos ins­ti­tu­tions natio­nales, reprise une fois de plus dans la J&R de mai dernier.
Il démonte le dis­cours offi­ciel et, à titre inci­dent, informe sur l’é­tat des tra­vaux inter­na­tio­naux sur le désar­me­ment nucléaire.
Il ouvre un débat vital. Puisse t‑il contri­buer à convaincre enfin les jeunes géné­ra­tions d’y par­ti­ci­per ! La cam­pagne pré­si­den­tielle est un moment favorable. 

Jean-Marie Matagnerépondre
12 septembre 2016 à 8 h 30 min

Vive l’arme nucléaire, arme des dic­ta­teurs !
Après 2000 essais ato­miques dont 210 fran­çais, le 5e essai nucléaire nord-coréen fait trem­bler la terre et pro­voque l’indignation de la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale. Les Etats Unis, la Rus­sie, la France, la Chine et la Grande-Bre­tagne, membres per­ma­nents du Conseil de sécu­ri­té de l’ONU, exigent que la Corée du Nord renonce à sa rhé­to­rique et à ses armes de ter­reur. Ils oublient juste de par­ler des leurs, infi­ni­ment plus nom­breuses, autre­ment plus redou­tables, qu’ils se sont pour­tant enga­gés à éli­mi­ner depuis des décennies.

L’essai nord-coréen ne prouve qu’une chose : les armes nucléaires ne sont pas plus effi­caces pour empê­cher un dic­ta­teur de mena­cer ses voi­sins et d’affamer son peuple qu’elles ne sont par­ve­nues à empê­cher des ter­ro­ristes de mas­sa­crer des civils amé­ri­cains, russes ou fran­çais au coeur de leurs capi­tales. A quoi peuvent-elles donc ser­vir ? A main­te­nir au pou­voir des diri­geants imbus de leur puis­sance, des dic­ta­teurs qui n’en portent pas le nom et qui s’ignorent tels, et dans leur ombre les lob­bies mili­ta­ro-indus­triels et nucléaires qui sévissent dans leurs propres pays et mettent en coupe réglée le reste du monde.

L’arme nucléaire est la clef de voûte d’un sys­tème mon­dia­li­sé de par­tage du monde par la domi­na­tion, la ter­reur, la vio­lence et le crime d’Etat. L’arme nucléaire est l’arme des dictatures.

Vive l’arme nucléaire de la Corée du Nord, dic­ta­ture fami­liale, et de la France, patrie des droits de l’Homme ! Kim Jong Un, Hol­lande, Pou­tine, Oba­ma – même tar­tu­fe­rie, même combat !

Il est temps que les peuples s’emparent de la question.
Nous les cibles.
Nous les payeurs.
Nous les électeurs.
Nous les citoyens du monde.

Debout les humains !

Com­mu­ni­qué de presse, 11 sep­tembre 2016
Action des Citoyens pour le Désar­me­ment Nucléaire (ACDN)
Jean-Marie Matagne, Président
contact@acdn.net
http://www.acdn.net

Post-Scrip­tum, le 12 sep­tembre 2016

ACDN demande depuis 20 ans que les Fran­çais soient consul­tés par réfé­ren­dum sur la par­ti­ci­pa­tion de la France à l’a­bo­li­tion des armes nucléaires. Ce sera peut-être bien­tôt le cas. 

Après le tour­nant his­to­rique pris à Genève le 19 août 2016 par le groupe de tra­vail de l’O­NU « char­gé de faire avan­cer les négo­cia­tions mul­ti­la­té­rales sur le désar­me­ment nucléaire », la ques­tion que nous pro­po­sons de sou­mettre à réfé­ren­dum tombe à pic : « Vou­lez-vous que la France négo­cie et rati­fie avec l’ensemble des Etats concer­nés un trai­té d’interdiction et d’élimination com­plète des armes nucléaires, sous un contrôle mutuel et inter­na­tio­nal strict et effi­cace ? ». D’après le son­dage IFOP/ACDN d’octobre 2015, trois Fran­çais sur quatre (74%) y répon­draient oui (dont 63% des élec­teurs de Marine Le Pen !). La même pro­por­tion se déclare prête à sou­te­nir (27 % cer­tai­ne­ment, 47 % pro­ba­ble­ment) une pro­po­si­tion de loi orga­ni­sant un réfé­ren­dum sur cette ques­tion précise. 

Le réfé­ren­dum d’initiative citoyenne n’existe pas encore en France. Mais depuis la réforme consti­tu­tion­nelle de 2008, un réfé­ren­dum dit « d’initiative par­ta­gée » est pos­sible si 10 % des élec­teurs ins­crits sou­tiennent une pro­po­si­tion de loi réfé­ren­daire elle-même pré­sen­tée par 15 du Par­le­ment (185 dépu­tés ou séna­teurs sur 925). Le pro­ces­sus est lan­cé. Au 22 mars 2016, les signa­taires étaient 12 ; au 13 juin, 38 ; au 13 juillet, 60 ; au 25 juillet, 75. Sus­pen­due pen­dant les vacances par­le­men­taires, la col­lecte des signa­tures reprend à la ren­trée. Si cha­cun s’y met, l’objectif pour­rait être atteint début 2017. 

Une fois la pro­po­si­tion de loi dépo­sée, le Conseil consti­tu­tion­nel dis­po­se­ra d’un mois pour la vali­der, puis le minis­tère de l’Intérieur d’un autre mois pour pré­pa­rer le recueil en 9 mois, par voie élec­tro­nique, des sou­tiens citoyens. Du fait des élec­tions géné­rales, pré­si­den­tielle et légis­la­tives, de 2017, c’est peu après celles-ci – et quel que soit leur résul­tat – que le recueil devra débu­ter : le 1er août. Juste avant le 72e anni­ver­saire d’Hiroshima… et peut-être au moment même où l’ouverture de négo­cia­tions sur un trai­té d’interdiction fera la une de l’actualité mondiale ! 

Ain­si, le peuple fran­çais pour­ra ouvrir la voie à un monde sans armes nucléaires. Nous appe­lons les membres du Par­le­ment à lui en offrir l’occasion, et l’ensemble des élec­teurs fran­çais à appor­ter en temps vou­lu, par voie élec­tro­nique, leur sou­tien à cette initiative. 

Dès à pré­sent, nous appe­lons chaque citoyen, chaque élec­teur fran­çais à s’a­dres­ser aux dépu­tés et séna­teurs de son dépar­te­ment ou de sa région pour les invi­ter à cosi­gner la pro­po­si­tion de loi pour un réfé­ren­dum sur la par­ti­ci­pa­tion de la France à l’a­bo­li­tion des armes nucléaires. 

Nous déli­vrer de l’épée de Damo­clès ato­mique, ce sera ren­for­cer à la fois notre sécu­ri­té et notre liber­té, dans le plein res­pect des Droits de l’Homme et de la devise répu­bli­caine : liber­té, éga­li­té, fraternité. 

C’est ain­si que notre pays pour­ra s’ins­crire à nou­veau dans le sens de l’his­toire, celui qui per­met­tra la sur­vie de l’hu­ma­ni­té et inter­di­ra sa destruction. 

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