Pour la Patrie

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°699 Novembre 2014Rédacteur : Christian MARBACH (56) et Charles-Henri PIN (56)Editeur : Peut être obtenu en ligne ou à la boutique SABIX :(http://www.sabix.org/tarifs.html)

Cette bro­chure est d’abord un tra­vail com­plè­te­ment lié à la réa­li­sa­tion du nou­veau monu­ment aux morts de l’École inau­gu­ré le 8 octobre 2014. Pour la pre­mière fois depuis 1794, l’X et la com­mu­nau­té poly­tech­ni­cienne peuvent se sou­ve­nir et se recueillir devant un monu­ment qui a l’ambition de don­ner les noms des 2 000 X morts pour la patrie.

À cette occa­sion, un colos­sal tra­vail de recueil de don­nées a été accom­pli. En uti­li­sant une foule de sources, mili­taires, fami­liales (généa­lo­gies), poly­tech­ni­ciennes (registre de l’École, annuaires de l’AX), de presse, etc., Hubert Lévy-Lam­bert nous four­nit une liste exceptionnelle.

Bien sûr, on n’est pas cer­tain qu’elle soit tout à fait com­plète : si la pla­quette s’est effor­cée de tenir compte des X dis­pa­rus au com­bat, morts en dépor­ta­tion ou morts des suites de bles­sures, il existe aus­si quelques poly­tech­ni­ciens des pre­mières pro­mo­tions dont la trace a été per­due. Pour l’essentiel, cette liste a été sou­mise aux auto­ri­tés mili­taires qui en ont accep­té les moda­li­tés de réalisation.

Hubert Lévy-Lam­bert a jugé utile de signa­ler les noms de cer­tains cama­rades non morts au com­bat mais morts pour la patrie dans l’exercice de leur devoir d’État.

Ce tra­vail his­to­rique de docu­men­ta­tion a été com­plé­té, pour beau­coup d’X, de ras­sem­ble­ment de don­nées indi­vi­duelles : la bro­chure donne ain­si de brefs por­traits per­met­tant de mieux connaître les per­son­na­li­tés signa­lées et les conflits aux­quels elles ont par­ti­ci­pé. Bien enten­du toute pré­ci­sion qui serait appor­tée par nos lec­teurs sur ces résu­més, ou sur d’autres cama­rades de la liste sera la bienvenue.

C’est donc aus­si un docu­ment sur l’histoire de France et notam­ment de son his­toire mili­taire dont on dis­pose ici. Avec les grandes périodes de guerres (les deux Empires au XIXe, les deux guerres mon­diales au XXe siècle) mais aus­si toutes les guerres colo­niales (au sens large du terme) et d’autres, sans oublier des révo­lu­tions pour obte­nir des régimes plus démo­cra­tiques (Vaneau en 1830).

Si les X ont par­ti­ci­pé à tous ces conflits, c’est que pen­dant presque un siècle et demi le prin­ci­pal débou­ché de ses élèves était l’armée. Ils l’ont fait comme élèves chaque fois que c’était néces­saire : dès l’expédition d’Égypte ou 1814 (le Monu­ment du conscrit de Theu­nis­sen en témoigne), plus tard dès leur entrée à l’École comme en 1914 ou en 1939. Et ils l’ont fait comme offi­ciers, rap­pe­lés, civils com­bat­tants et résistants.

Le texte d’Hubert Lévy-Lam­bert rap­pelle tout cela ; mais la bro­chure a aus­si le mérite de conte­nir les dis­cours qui ont été pro­non­cés lors des inau­gu­ra­tions des autres monu­ments : le Conscrit, le Monu­ment aux morts du Bon­court, les diverses stèles de Palaiseau.

Dans son der­nier livre, L’Identité mal­heu­reuse, Alain Fin­kiel­kraut posait la ques­tion : « Mais savons-nous et pou­vons-nous trans­mettre ? » Hubert Lévy-Lam­bert a rele­vé ce défi.

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