Personnaliser les traitements cardiaques

Dossier : TrajectoiresMagazine N°702 Février 2015
Par Franz BOZSAK (D2012)

Les crises car­diaques et les acci­dents vas­cu­laires céré­braux sont la prin­ci­pale cause de décès dans le monde. Dans la majo­ri­té des cas, ces patho­lo­gies sont dues à la cal­ci­fi­ca­tion des artères, l’athérosclérose.

TROUVER LES BONS MÉDICAMENTS

Toutes les quinze minutes un patient meurt à la suite d’une crise cardiaque provoquée par un stent.
Assez paradoxal, car ce petit dispositif maillé et tubulaire est glissé dans les artères coronaires pour éviter les crises cardiaques. La plupart de ces patients pourraient être sauvés en adaptant la prise de médicaments nécessaire suite à la pose d’un stent.

Avec envi­ron sept mil­lions d’implantations à tra­vers le monde chaque année, les stents sont deve­nus le trai­te­ment le plus com­mun de l’athérosclérose avancée.

Cepen­dant, l’implantation d’un stent endom­mage la paroi arté­rielle, et un trai­te­ment anti­coa­gu­lant s’impose. La durée de ce trai­te­ment peut varier for­te­ment d’un patient à l’autre mais, par manque d’information sur l’état de l’artère, le car­dio­logue est obli­gé de se fier aux recom­man­da­tions géné­rales pour en fixer la durée.

Cela peut entraî­ner des com­pli­ca­tions mor­telles. Des essais cli­niques récents ont mon­tré qu’un trai­te­ment plus adap­té à chaque patient réduit for­te­ment les risques.

Un stent (ou tuteur vasculaire) est un dispositif médical métallique semblable à un ressort que l’on utilise pour maintenir ouverte une cavité de l’organisme. Il est essentiellement utilisé dans des artères au cours d’une angioplastie, par exemple dans le traitement d’une maladie coronarienne, mais peut également être employé dans l’urètre, les canaux biliaires, etc.

Un projet fou mais faisable

Après trois années de thèse des­ti­nées à com­prendre et opti­mi­ser le trai­te­ment par stents, j’ai déci­dé de m’attaquer au pro­blème du manque d’informations dis­po­nibles après la pose d’un stent. Grâce aux conseils du car­dio­logue Antoine Lafont (Hôpi­tal euro­péen Georges-Pom­pi­dou), le concept du stent connec­té a pris forme.

“ Un manque d’information après la pose d’un stent ”

La socié­té est aujourd’­hui en phase de levée de fonds.

Le pro­jet était « fou mais fai­sable ». Il s’est concré­ti­sé avec les conseils avi­sés de Sacha Loi­seau (89) et Flo­rian Rei­naud. La socié­té Instent a été créée en avril 2014, cofon­dée par Abdul Bara­kat et moi-même.

Une phase de levée de fonds

Instent a été lau­réat du prix Jean-Louis Geron­deau-Zodiac Aeros­pace, puis du Concours mon­dial de l’innovation. Grâce à ces prix, un par­te­na­riat a pu être éta­bli avec l’X et l’ENS de Cachan, et plus spé­cia­le­ment le LadHyX qui héberge la société.

C’est en sep­tembre 2014 que l’aventure a pris de l’ampleur avec le recru­te­ment de Bru­no Car­reel (2010), Myline Cot­tance et Pier­lu­ca Mes­si­na. En quatre mois de tra­vail, l’équipe a mis au point un démons­tra­teur avec pour objec­tif de minia­tu­ri­ser afin d’avoir un pro­to­type implan­table dans un an pour débu­ter les essais précliniques.

La socié­té est aujourd’hui en phase de levée de fonds.

LA FRENCH TECH

Bien qu’Allemand, Franz est adepte de la French tech. C’est en France que des laboratoires ont réuni leur savoir-faire pour faire naître Instent. C’est aussi en France que le soutien nécessaire a pu être trouvé, notamment grâce aux nombreuses initiatives de la BPI France, à la « commission 2030 » portée par Anne Lauvergeon, aux efforts de l’École pour soutenir l’innovation.

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