Logiciels de stockage de données

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°567 Septembre 2001Par : Guy CHESNOT (74)Rédacteur : Pierre HERCHUELZ (74)

L’ouvrage de Guy Ches­not aborde un sujet essen­tiel en matière de sys­tèmes d’information. Dans les années 70, l’intérêt des infor­ma­ti­ciens était tour­né vers les cal­cu­la­teurs. Les années 80 ont été mar­quées par l’expansion des réseaux locaux. Les années 90 ont vu une réor­ga­ni­sa­tion des archi­tec­tures logi­cielles, ne serait-ce qu’avec le modèle client-ser­veur, les sys­tèmes orien­tés objets ou le paral­lé­lisme. Nul doute que les don­nées, leur orga­ni­sa­tion, leur sto­ckage, leur archi­vage, leur sécu­ri­sa­tion, leur acces­si­bi­li­té seront au cœur des débats durant la décen­nie à venir, d’autant plus que les pro­grès tech­no­lo­giques sont au ren­dez-vous : le rap­port performance/prix des maté­riels de sto­ckage double tous les dix-huit mois, ce qui est désor­mais sen­si­ble­ment plus rapide que ce que l’on observe aujourd’hui dans le domaine des pro­ces­seurs (vingt-trois mois).

Ce livre vient à point nom­mé pour cla­ri­fier des concepts fon­da­men­taux. Il ne s’agit pas d’un cata­logue des logi­ciels du moment, for­cé­ment éphé­mère, mais bien d’un ouvrage de réfé­rence qui puise ses exemples par­mi les logi­ciels qui ont mar­qué l’histoire du sto­ckage ou dont l’intérêt concep­tuel est évident.

Guy Ches­not s’appuie sur une double expé­rience pro­fes­sion­nelle. Ingé­nieur chez de grands construc­teurs infor­ma­tiques (Cray Research Inc., Sili­con Gra­phics Inc.), il s’est spé­cia­li­sé sur les ques­tions du sto­ckage de don­nées dans l’environnement des grands cal­cu­la­teurs. Mais il est aus­si ensei­gnant à l’université de Marne-la-Val­lée, et ceci explique pro­ba­ble­ment les qua­li­tés péda­go­giques indé­niables de son livre.

L’ouvrage s’adresse à un large public : étu­diants, mais aus­si tous les uti­li­sa­teurs de sys­tèmes d’information confron­tés au pro­blème du sto­ckage des don­nées, et même les admi­nis­tra­teurs de ces sys­tèmes. Un grand mérite de ce livre est de pro­po­ser un cadre clair pour conce­voir les sous-sys­tèmes de sto­ckage et un lan­gage com­mun pour en par­ler. Il devrait faci­li­ter le dia­logue entre uti­li­sa­teurs et res­pon­sables de sys­tèmes d’information sur un sujet trop sou­vent objet de dis­cordes et lais­sé dans l’ombre faute d’un dia­logue aisé et construc­tif ! Les uti­li­sa­teurs pour­ront expri­mer leurs besoins de manière per­ti­nente avec de meilleures chances d’être enten­dus. Quant aux spé­cia­listes, ils pour­ront inter­ro­ger leurs uti­li­sa­teurs avec l’espoir d’être compris.

J’ai pris beau­coup de plai­sir et d’intérêt à lire ce livre et le recom­mande vive­ment à tous ceux qui ont envie d’avoir des idées claires sur des ques­tions comme l’archivage, la migra­tion hié­rar­chique, la sau­ve­garde, la sécu­ri­té de l’accès aux don­nées, la péren­ni­té du sto­ckage, les modèles archi­tec­tu­raux des sys­tèmes de sto­ckage, les tech­no­lo­gies sous-jacentes, et bien plus. Ce sont des thèmes que l’on ne pour­ra igno­rer long­temps dans un contexte de crois­sance très rapide du volume des infor­ma­tions sto­ckées au cœur des sys­tèmes d’information.

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