L’histoire des routes de France

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°539 Novembre 1998Par : Georges REVERDY (44)Rédacteur : Jean-Pierre FORGERIT (58)

Après l’ouvrage Les Routes de France du XIXe siècle paru chez le même édi­teur en 1993, Georges Rever­dy nous fait revivre, dans cet ouvrage riche­ment illus­tré, la construc­tion patiente mais déter­mi­née de notre réseau rou­tier, sous la monar­chie des Bourbons.

De fait, cette période de notre his­toire com­mence avec l’un des der­niers Valois, Hen­ri II, dont il réha­bi­lite la mémoire si décriée par l’image du mobi­lier qui orna tant de salles à man­ger au XIXe siècle ; mais il faut d’abord prendre la mesure du déla­bre­ment du réseau rou­tier lorsque s’efface au Ve siècle l’administration de l’Empire romain au pro­fit de res­pon­sa­bi­li­tés locales – reli­gieuses ou féo­dales, émiet­tées sinon concur­rentes ; celles-ci pei­ne­ront mal­gré la per­cep­tion de “ ton­lieux, péages et conduits ” à main­te­nir en bon état routes et ponts sur un ter­ri­toire où la mobi­li­té des pié­tons et cava­liers, qu’ils soient nobles, sol­dats, mar­chands, pèle­rins ou simples voya­geurs, était surprenante.

Après l’essor de la pra­tique du voyage faci­li­tée par la paru­tion en 1552 de la (sic) Guide des Che­mins de France, ce sont Sul­ly, Col­bert, Dubois, Tur­got et enfin Necker qui crée­ront et déve­lop­pe­ront le réseau des routes de poste puis le ser­vice des Ponts et Chaus­sées ; non sans ren­con­trer de dif­fi­cul­tés avec les par­le­ments locaux, le pou­voir royal assure la sûre­té et la com­mo­di­té des trans­ports des per­sonnes et des biens dans le Royaume : la route royale est alors un enjeu de pou­voir, mais aus­si la condi­tion, rap­pe­lée par les phy­sio­crates à la fin du XVIIIe siècle, du déve­lop­pe­ment éco­no­mique d’un pays essen­tiel­le­ment rural.

À chaque période sa tech­nique – pavage ou héris­son – son finan­ce­ment – péage ou impôts – ou sa dévo­lu­tion – adju­di­ca­tion ou cor­vée ; ce furent autant de débats qui se dérou­le­ront non sans rap­pe­ler ceux d’aujourd’hui.

Si l’on n’est pas éton­né de la mise en place des bornes indi­ca­trices de direc­tion dont quelques-unes sont par­ve­nues jusqu’à nous, on sera plus sur­pris de la résis­tance popu­laire, sur­tout dans le Midi, à la réa­li­sa­tion des plan­ta­tions d’alignement qui devien­dront pour­tant plus tard l’image des routes de France.

Enfin, la des­crip­tion, à la veille de la Révo­lu­tion, du réseau rou­tier de cha­cune des vingt-huit géné­ra­li­tés du Royaume de France conclut cet ouvrage.

Sou­hai­tons que l’auteur com­plète pro­chai­ne­ment sa tri­lo­gie par l’Histoire des Routes de France d’un XXe siècle qui va s’achever dans quelques mois.

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