L’empire sans limites

La Rus­sie est en train de retrou­ver une posi­tion forte dans la diplo­ma­tie inter­na­tio­nale. Mais tout l’oppose, dans ses méthodes, ses dis­cours, ses pos­tures, au com­por­te­ment des nations occi­den­tales. Pourquoi ?

Selon Laurent Cha­mon­tin, ce n’est pas seule­ment un héri­tage du régime com­mu­niste, mais aus­si la consé­quence d’un trait carac­té­ris­tique de la Rus­sie : son immen­si­té géo­gra­phique, qui joue un rôle struc­tu­rant dans les rap­ports de force entre les acteurs du jeu politique.

Cette immen­si­té, nous savons tous le rôle qu’elle a tenu pour pro­té­ger l’Empire sous toutes ses formes, lors de ten­ta­tives de conquête inabou­ties, en 1812 ou en 1943.

Contrai­re­ment aux contrées euro­péennes, où la menace per­ma­nente a pous­sé les popu­la­tions à s’organiser en États, la Rus­sie a pu se conten­ter de ce néant en guise de pro­tec­tion. C’est aus­si en rai­son de cette immen­si­té que l’État n’a pu se construire que par la manière forte, au tra­vers d’une suc­ces­sion de régimes auto­ri­taires depuis cinq siècles, d’Ivan IV à nos jours.

La Rus­sie a une ten­dance par­ti­cu­lière à vivre en vase clos, sous la tutelle d’un pou­voir auto­ri­taire, ce qui com­plique sa modernisation.

C’est ce que montre par­fai­te­ment Laurent Cha­mon­tin, au terme de cet essai, qui vous fera décou­vrir cette réa­li­té russe avec un regard à la fois cri­tique et passionné.

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