Le temps de l’altruisme

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°654 Avril 2010Par : Philippe KOURILSKY (62) Préface d'Amartya SEN prix Nobel d'économieRédacteur : Professeur François GROS, Académie des SciencesEditeur : Editions Odile Jacob - 2009 - 15, rue Soufflot, 75005 Paris

Face aux menaces de toute nature et aux drames huma­ni­taires que connaît le monde aujourd’hui, le vrai pro­blème, nous dit l’auteur, est avant tout d’ordre ration­nel : nous ne voyons pas vrai­ment la réa­li­té en face ! Ain­si la connais­sance, la conscience que nous avons des autres, comme celles que nous avons de nous-mêmes dans nos rap­ports aux autres, demeurent-elles impar­faites. D’où nos dif­fi­cul­tés à rele­ver les grands défis pla­né­taires du moment.

Couverture du livre : Le temps de l'altruismeRefu­sant pour autant tout fata­lisme, Phi­lippe Kou­rils­ky ne pro­pose rien moins qu’une approche inédite fon­dée sur une « nou­velle entre­prise de la connais­sance », que celle-ci soit tour­née vers les objets ordi­naires du monde exté­rieur ou vers nous-mêmes(par intros­pec­tion ration­nelle) mais aus­si vers les col­lec­ti­vi­tés qui nous sont fami­lières ou non, pour abou­tir à celle des Nations.

Une nécessité logique

Appro­fon­dir ces connais­sances, au delà de ce que nous four­nit l’intuition, ne peut d’ailleurs demeu­rer un exer­cice indi­vi­duel. S’imposent en effet la confron­ta­tion des points de vue, le dia­logue et le consen­sus. Mais qu’il s’agisse de nous mieux connaître et d’éclairer notre rap­port aux autres ou aux col­lec­ti­vi­tés, nous pre­nons ain­si conscience de nos droits et de nos devoirs. Par­mi ces devoirs figure, au pre­mier chef, ce que l’auteur appelle le « devoir d’altruisme » !

« Dis­tinct de la géné­ro­si­té pro­pre­ment dite, l’altruisme est un devoir que la rai­son impose intel­lec­tuel­le­ment à l’individu et que l’individu s’impose à lui-même. » Par là même, l’altruisme devient une néces­si­té logique.Il va consti­tuer le véri­table « leit­mo­tiv » de l’ouvrage, ins­pi­rant l’approche des graves pro­blèmes de notre temps en enri­chis­sant la démarche et la fina­li­té des sciences poli­tiques et éco­no­miques sur les­quelles tentent de s’appuyer les res­pon­sables des pro­grammes internationaux.

Une démarche innovante 

Ce qui frappe, dans ce livre remar­quable ser­vi par un style acces­sible et pré­cis, c’est le carac­tère fran­che­ment inno­vant de la démarche ins­pi­rée, le rap­pelle l’auteur, de celle des sciences. C’est l’éclairage inédit, opti­miste qu’il pro­jette, pour bâtir une morale plus solidaire.

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