Le sens du sens

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°674 Avril 2012Par : André de Peretti (36)Rédacteur : Martine Lani-Bayle professeur en sciences de l’éducation, université de NantesEditeur : Paris – Lavoisier – 2011 - 11, rue Lavoisier, 75008 Paris.

Couverture du livre : Le sens du sensDans son der­nier ouvrage, André de Per­et­ti se montre par­ti­cu­liè­re­ment sou­cieux d’être sui­vi et com­pris, il accom­pagne son lec­teur avec beau­coup de soin, tout au long des trois par­ties de son livre : Lan­gage, Anta­go­nisme et Hau­teur. Si ses expres­sions et autres fio­ri­tures qua­si per­ma­nentes peuvent sur­prendre un lec­teur l’abordant pour la pre­mière fois, voire par­fois un peu aga­cer sous l’abondance baroque des jeux avec les mots qu’il s’autorise tout du long, pour qui lui emboîte le pas sans s’en for­ma­li­ser et en se lais­sant à l’apprécier, la pro­me­nade alen­tie en doux et pétillant bavar­dage avec André, au-delà du plai­sir qu’il pro­cure, est d’un niveau intel­lec­tuel et réflexif de haute voltige.

Pour ne pas en rendre la mon­tée trop rude et nous invi­ter à un bon bol d’air quand l’essoufflement nous guette, il nous dis­trait sans cesse, tout en nous recen­trant en per­ma­nence sur la pro­fon­deur de ses pro­pos. Il convient de l’accompagner à petits pas pour ne pas se perdre en asso­cia­tions mul­tiples tant les voies pro­po­sées et évo­quées sont mul­tiples et pas­sion­nantes : chaque page peut se déplier à l’infini… Je n’ai pu le lire à ce jour qu’une fois et c’est insuf­fi­sant pour en expri­mer la sub­stan­ti­fique mœlle et ne peux donc en par­ler encore que bien impar­fai­te­ment. Chaque lec­teur y trou­ve­ra une manne inouïe autant qu’inépuisable, crayon à la main je lui conseille. Pour gla­ner acti­ve­ment au pas­sage, sai­sir le pré­sent à mesure.

Et si vous ne pou­vez de prime abord tout par­cou­rir, vous pou­vez y aller dou­ce­ment : tel un holo­gramme, toute par­tie contient le tout qui les contient cha­cune. Chaque page est uni­vers et poé­sie, culture et nature, elle-même et son revers. Et comme il n’a pas oublié qu’il est péda­gogue, André de Per­et­ti guide et réca­pi­tule à chaque tour­nant : si par­fois l’on peut se perdre, c’est avec lui, en sa compagnie.

Et les der­niers cha­pitres, l’anté­pénul­tième sur­tout (le 18), sont faits de retours et autres recours repre­nant l’ensemble. Une œuvre de vie, une œuvre vitale. Une Poésie.

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