Le Pinson et la Grue

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°548 Octobre 1999Par : Henri CUNY (26)

En ce temps où par­laient les choses métalliques
La grue dit au pin­son sur son long bras oblique
Per­ché : que fais-tu là ? J’arrête mon travail
Pour t’entendre chan­ter. Il fau­drait que tu ailles
Faire ton nid ailleurs, car, tu sais, je bâtis
Tout de verre et d’acier des nids pour tes amis
Les hommes ; de là-haut ils ver­ront la lumière
Ils auront quit­té l’atmosphère délétère

En ce temps où par­laient les choses métalliques
La grue dit au pin­son sur son long bras oblique
Per­ché : que fais-tu là ? J’arrête mon travail
Pour t’entendre chan­ter. Il fau­drait que tu ailles
Faire ton nid ailleurs, car, tu sais, je bâtis
Tout de verre et d’acier des nids pour tes amis
Les hommes ; de là-haut ils ver­ront la lumière
Ils auront quit­té l’atmosphère délétère
Qui pol­lue les bas-fonds des villes insalubres
Créées comme autre­fois en plate architecture.

C’est vrai, dit le pin­son, je ne veux davantage
M’initier grâce à toi au monde des nuages,
Je chan­te­rai plus bas sur les bal­cons des hommes
Le ciel que j’aurai vu. Je leur dirai qu’en somme
Le bon­heur est à ceux qui tou­jours sau­ront être
Atten­tifs à mes chants comme à ceux des poètes.


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