Le parrainage des élèves internationaux

Dossier : ExpressionsMagazine N°642 Février 2009
Par Françoise COMBELLES (72)
Par Laurent BILLÈS-GARABÉDIAN (83)
Par Ilinca FRECUS-VANNESTE (02)

Pour le filleul et le par­rain, le plai­sir de par­ta­ger et faire décou­vrir sa culture

Une cen­taine d’é­lèves inter­na­tio­naux va pro­chai­ne­ment rejoindre l’É­cole à Palai­seau. Deux tiers d’entre eux ne connais­saient pas la France il y a seule­ment quelques mois. Sépa­rés de leur pays, ils doivent faire face à des dif­fé­rences lin­guis­tiques et cultu­relles et à un sys­tème d’en­sei­gne­ment très spé­ci­fique. Le tis­sage de liens avec des cama­rades appar­te­nant à des hori­zons cultu­rels dif­fé­rents n’est pas spon­ta­né. Res­ter entre eux est un refuge sécu­ri­sant. Com­ment les aider ? 

Ouverture et partage

Cha­leur humaine
J’apprécie énor­mé­ment l’échange avec Yan­jun Sun. Nous cher­chons à faire en sorte qu’elle se sente à l’aise en France, mais nous rece­vons aus­si beau­coup de sa part. J’ai des enfants de son âge, ce qui lui per­met de connaître les aspi­ra­tions des jeunes adultes en France, étu­diants ou débu­tant leur car­rière. Je lui ai fait ren­con­trer des col­lègues de mon entre­prise, dont cer­tains de son pays. Nous dis­cu­tons sur l’orientation de ses études et de ses choix. Faire la connais­sance de ses amis fait aus­si par­tie du jeu. Un simple coup de fil ou un cour­riel suf­fit pour orga­ni­ser une ren­contre impromp­tue et elle répond très sim­ple­ment si elle est dis­po­nible ou non. L’accueil et la cha­leur humaine que reçoivent les étu­diants étran­gers comptent beau­coup pour l’appréciation et le sou­ve­nir qu’ils gar­de­ront de leurs années d’études.
Diane Des­salles-Mar­tin (76)

Depuis quatre ans, le par­rai­nage par des anciens les aide à fran­chir le pas, sor­tir du cam­pus, connaître la France réelle, avec la vie de famille, les cafés, les parcs, la cui­sine, les per­sonnes âgées, les fêtes, les enfants. Bref, com­men­cer à aper­ce­voir ce qu’est la vraie vie et la vraie nature des Fran­çais, dans un cadre nor­mal, non pro­té­gé, non confi­né. Sans par­ler du sou­tien et des conseils que peut lui appor­ter le par­rain, en l’ab­sence de la famille qui est si loin.

Pour le par­rain, c’est avant tout le plai­sir de par­ta­ger et de faire décou­vrir sa culture. C’est aus­si une ouver­ture vers un autre pays. C’est la satis­fac­tion d’a­voir accom­pa­gné une ou un jeune camarade.

Alle­mands, Bré­si­liens, Chi­nois, Espa­gnols, Rou­mains, Russes, Viet­na­miens, ou de bien d’autres ori­gines, âgés de vingt-trois et vingt-cinq ans, ils arrivent en majo­ri­té à l’É­cole au mois d’a­vril, après avoir sui­vi des cours de fran­çais s’ils ne sont pas fran­co­phones. Les binômes par­rain-filleul sont consti­tués à cette époque, pour une durée de l’ordre d’un an à un an et demi lorsque les élèves sont à l’É­cole, et peuvent se pro­lon­ger par la grâce des liens tissés.

Afin de faci­li­ter les affec­ta­tions, un sou­hait éven­tuel est deman­dé aux anciens (sexe, ori­gine), de même qu’aux élèves (sec­teur professionnel).

Vue de Lyon

Un week-end à Lyon

Depuis deux ans, le Groupe lyon­nais des X (Glax) orga­nise un week-end pour une ving­taine d’élèves étran­gers. Accueillis un same­di d’avril par un buf­fet, ils sont ensuite gui­dés dans le Vieux Lyon, à la décou­verte de l’âme de la ville. Une pré­sen­ta­tion du Lyon moderne et ambi­tieux leur est faite par l’Association pour le déve­lop­pe­ment et le rayon­ne­ment de Lyon (Ader­ly). Ils sont alors dis­per­sés en immer­sion totale dans des familles de cama­rades où ils dînent et passent la nuit, jusqu’à leur retour le dimanche soir à Palaiseau.
Contact : michel.marec@m4x.org, tél. : 04.72.00.93.98.

Un contact par mois… ou plus

Pre­miers pas
Olga est venue quatre ou cinq fois à la mai­son, dont la der­nière fois avec ses parents après la céré­mo­nie de pré­sen­ta­tion au dra­peau. Ils avaient fait le dépla­ce­ment pour l’oc­ca­sion. Les rela­tions entre élèves étran­gers et fran­çais paraissent dif­fi­ciles. Les Pari­siens quittent le cam­pus tous les week-ends. Le par­rain est ame­né, au début, à gui­der les pre­miers pas pari­siens de son filleul. De son côté, Olga nous apporte son regard sur notre pays et l’É­cole. C’est à chaque fois un plai­sir de la voir. Seul pro­blème, l’oc­ca­sion n’est pas si fré­quente. Olga nous a appor­té autant sinon plus que ce que nous avons pu lui apporter.
Étienne Bee­ker (72)

Les valeurs de l’É­cole et la soli­da­ri­té de la com­mu­nau­té poly­tech­ni­cienne s’ex­priment plei­ne­ment dans ce pro­jet. L’offre de par­rains est d’ailleurs telle qu’il y a eu jus­qu’à pré­sent trop de can­di­dats. Dans ces cas-là, l’an­cien frus­tré est évi­dem­ment prio­ri­taire pour les attri­bu­tions de l’an­née sui­vante. Bon an, mal an, les appa­rie­ments se passent de façon satis­fai­sante avec d’ex­cel­lents retours de la part des filleuls.

Les par­rains sont recru­tés dans toutes les pro­mo­tions, quel que soit leur âge, un coor­don­na­teur de l’o­pé­ra­tion étant nom­mé pour une tranche de dix pro­mo­tions. Le cais­sier inter­na­tio­nal par­ti­cipe acti­ve­ment au choix des binômes.

Le rythme moyen est d’un contact par mois, cha­cun étant libre de s’or­ga­ni­ser en fonc­tion des ren­contres sou­hai­tées : week-end, déjeu­ner, concert, balade ou simple verre dans un bis­tro pari­sien ou lyonnais. 

Une opération bien rodée

Quelles sont les dif­fi­cul­tés ? Le plus sou­vent elles sont liées au manque de dis­po­ni­bi­li­té (le tra­vail sco­laire est très pre­nant), aux dif­fi­cul­tés de trans­port, ou encore au grand res­pect de ces jeunes face à un par­rain dont la posi­tion sociale peut les inti­mi­der. Mené depuis 2004 en par­faite coor­di­na­tion avec l’É­cole, le par­rai­nage par des anciens de jeunes cama­rades inter­na­tio­naux est un suc­cès ; tous les élèves qui sou­hai­taient être par­rai­nés ont pu l’être avec de très bons retours de leur part.

Pour s’inscrire

Un appel au par­rai­nage vient d‘être dif­fu­sé par cour­rier élec­tro­nique. Ceux qui dési­rent des détails com­plé­men­taires peuvent contac­ter le coor­don­na­teur de leur pro­mo­tion : voir liste et coor­don­nées sur http://parrainage.polytechnique.org
ou Fran­çoise Com­belles (72), télé­phone : 06.09.89.96.24,
Une infor­ma­tion plus détaillée sur cette opé­ra­tion est consul­table sur le site http://international.retix.net (rubrique parrainage).

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