Le Geste

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°620 Décembre 2006Par : Gérald Tenenbaum (72)Rédacteur : Jean-Marc DESHOUILLIERS (65)Editeur : Éditions Héloïse d’Ormesson – 2005 - 87, boulevard Saint-Michel, 75005 Paris.

Le geste, dont je me gar­de­rai bien de vendre la mèche, orga­nise la linéa­ri­té de ce roman dense. Autour du héros ano­nyme, lui, meur­tri, s’organise pro­gres­si­ve­ment un monde oni­rique où l’amitié, la conni­vence, l’amour semblent pos­sibles : Kip, Léah, Marie… Mais l’absence est par­tout tapie : elle, les dis­pa­rus de la Shoah, le silence…

Cette absence n’est pas le néant, pas non plus le vide ; elle est de la nature des membres fan­tômes des ampu­tés. Cha­cun ses fan­tômes. Gérald Tenen­baum a trem­pé sa plume dans l’arc-en-ciel pour nous plon­ger dans l’analyse spec­trale de son ques­tion­ne­ment sur le sens de la vie. On se laisse étreindre avec bon­heur par l’atmosphère inti­miste de ce récit fine­ment tis­sé de fils multicolores.

Notre cama­rade Gérald Tenen­baum est mathé­ma­ti­cien, pro­fes­seur à l’Université de Nan­cy, inter­na­tio­na­le­ment recon­nu notam­ment pour ses tra­vaux dans les domaines de la théo­rie des nombres et de l’analyse. Il est loin d’être un auteur débu­tant : avec Le Geste, il nous livre son second roman, après Ren­dez-vous au bord d’une ombre (Le Bord de l’Eau), après une pièce de théâtre, Trois pièces faciles (L’Harmattan), après plu­sieurs contes et nouvelles.

Le lec­teur et la lec­trice (re) trou­ve­ront dans Le Geste la pré­ci­sion d’une langue où chaque mot est néces­saire, l’élégance de la tour­nure, l’acuité de l’observation, la déli­ca­tesse du por­trait, mises au ser­vice de la créa­tion d’une atmo­sphère sub­tile et pro­fon­dé­ment humaine. À quand la suite ?

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