La sécurité des transports : une préoccupation constante et universelle

Dossier : Sécurité des transportsMagazine N°704 Avril 2015
Par Jean-Paul TROADEC (67)

Nous sommes tous concer­nés, dans notre vie quo­ti­dienne, par la ques­tion de la sécu­ri­té des trans­ports. Que nous pre­nions la voi­ture, le train, le bateau ou encore l’avion, le risque zéro n’existe pas et la pro­ba­bi­li­té d’un acci­dent n’est jamais écar­tée. Les évé­ne­ments des der­niers mois l’ont, hélas, prou­vé encore une fois.

Mais quelle est la réa­li­té de ces risques et com­ment ont-ils évo­lué dans le temps ?

Quelles sont les mesures de pré­ven­tion, qui les prend, quel est le rôle des dif­fé­rents acteurs, aux plans natio­nal, euro­péen et encore inter­na­tio­nal ? Quelles sont les pers­pec­tives ? La péna­li­sa­tion des acci­dents va-t-elle dans le sens d’une amé­lio­ra­tion de la sécu­ri­té ? Telles sont les ques­tions aux­quelles les rédac­teurs de ces articles se sont effor­cés de répondre cha­cun dans son domaine.

Les der­niers acci­dents aériens, aus­si dra­ma­tiques soient-ils, ne doivent pas nous faire oublier le suc­cès his­to­rique, mesu­ré sur plu­sieurs dizaines d’années, des méthodes déve­lop­pées par le sec­teur aérien qui a lar­ge­ment ins­pi­ré les sec­teurs fer­ro­viaire et mari­time, qu’il s’agisse de la cer­ti­fi­ca­tion des maté­riels, de leur main­te­nance, de la recon­nais­sance des qua­li­fi­ca­tions des per­son­nels de conduite ou encore des méthodes d’exploitation.

Dans le cas du fer­ro­viaire, cette évo­lu­tion résulte aus­si lar­ge­ment de la pers­pec­tive d’une ouver­ture des réseaux.

Une autre carac­té­ris­tique com­mune des sys­tèmes de trans­port col­lec­tifs est la recon­nais­sance du retour d’expérience et de sa mutua­li­sa­tion comme fac­teur essen­tiel de la maî­trise de la sécurité.

On s’appuie notam­ment, en cas d’accident, sur les enquêtes indé­pen­dantes menées par des orga­nismes spé­cia­li­sés, spé­ci­fiques aux modes de trans­port et dotés de larges pou­voirs d’investigation, avec le seul objec­tif d’amélioration de la sécu­ri­té sans recherche de responsabilité.

Dans le cas du sec­teur rou­tier, le simple res­pect par les conduc­teurs d’un petit nombre de règles simples (limi­ta­tion de vitesse, degré d’alcoolémie) suf­fit à obte­nir un niveau de sécu­ri­té socia­le­ment acceptable.

La répres­sion est un moyen effi­cace d’atteindre cet objectif.

Mais il n’en est pas de même pour un pilote d’avion, un conduc­teur de train ou un com­man­dant de navire, confron­tés à un envi­ron­ne­ment opé­ra­tion­nel com­plexe. La menace de la répres­sion, consé­quence de la péna­li­sa­tion des acci­dents, peut inhi­ber le retour d’expérience.

Les trans­ports aériens, mari­times et main­te­nant fer­ro­viaires s’exercent dans un cadre inter­na­tio­nal qui néces­site l’harmonisation des règles de sécu­ri­té. Celle-ci est réa­li­sée de façon satis­fai­sante au plan euro­péen. Mais lorsqu’on embarque dans un avion, un bateau ou un train, ou cir­cule à l’étranger, on relève du contexte du pays concer­né et on est sou­mis aux risques correspondants.

Une poli­tique de sécu­ri­té des trans­ports visant à pro­té­ger nos conci­toyens doit donc dépas­ser les fron­tières. Et pour cela, l’Europe est mieux armée que cha­cun des États membres.

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