La passion de la mer

Dossier : La passion de la merMagazine N°646 Juin 2009
Par Patrice URVOY (65)


Patrice URVOY (65)
pré­sident du groupe X‑mer

En pré­pa­rant le dos­sier » Grand angle » du numé­ro d’a­vril, consa­cré aux » Métiers de la mer « , j’ai natu­rel­le­ment sol­li­ci­té le groupe X‑Mer. Mais j’a­vais sous-esti­mé l’en­goue­ment que ce thème sus­ci­te­rait : la mer n’est pas seule­ment un sujet, c’est aus­si une passion.

Un deuxième volet du dos­sier s’im­po­sait. Ber­nard Dujar­din, dans son article « Tra­vailleurs de la mer au XXIe siècle », rap­pelle que l’homme n’est pas un mam­mi­fère marin ; pour autant les popu­la­tions côtières (à moins de 80 km du lit­to­ral) repré­sentent les deux tiers de la popu­la­tion mon­diale, ce n’est pas un hasard.

Les articles qui suivent apportent un éclai­rage dif­fé­rent sur les rela­tions entre l’homme et la mer. Ils évoquent les pro­blé­ma­tiques du lit­to­ral, ce lien entre terre et mer où s’ex­prime le plus sou­vent la pas­sion de la mer pour beau­coup d’entre nous. En par­ti­cu­lier pour les plai­san­ciers dont la grande majo­ri­té ne s’é­loigne pas trop du pla­teau continental.

Le lit­to­ral est une » fron­tière » au sens de la fron­tier de l’Ouest des Nord-Amé­ri­cains, lieu d’af­fron­te­ments mais aus­si de com­pro­mis. Citons Isa­belle Autis­sier1 : On ne peut pas par­ler de la bande côtière sans com­prendre ce rôle de for­mi­dable char­nière qui, pour être solide et durable, doit étendre ses bras aus­si loin que pos­sible de chaque côté. Celui qui che­mine le long du rivage rêve à la ligne d’ho­ri­zon, mais le marin, qui voit mon­ter la terre au loin, rêve, lui, à des ter­ri­toires pro­met­teurs. Cette alté­ri­té fon­da­men­tale n’est qua­si­ment jamais prise en compte… À côté du » vue sur la mer « , il faut aus­si prendre en compte le » vue sur la terre « .

Cette ques­tion nous ramène, bien évi­dem­ment, aux pro­blèmes d’en­vi­ron­ne­ment : rôle des grands ports mari­times, déve­lop­pe­ment des indus­tries nau­tiques de la plai­sance limi­té par l’ab­sence de places dans les ports de plai­sance (qui n’a­mé­liorent pas l’en­vi­ron­ne­ment), sur­pêche, etc.

Et comme une expé­di­tion mari­time com­mence par une pré­pa­ra­tion à terre il est aus­si ques­tion d’his­toire maritime.

P.-S. : les lec­teurs regret­te­ront sans doute l’ab­sence d’ar­ticles sur la recherche scien­ti­fique et sa liai­son avec l’en­vi­ron­ne­ment. Hélas, les articles pro­mis par deux auteurs de l’I­fre­mer ne nous sont pas par­ve­nus à l’heure du bou­clage : nous espé­rons qu’ils pour­ront nour­rir pro­chai­ne­ment la rubrique Libres propos.

1. Plai­san­cière pro­fes­sion­nelle et vice-pré­si­dente d’un groupe de tra­vail du Gre­nelle de la mer.

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