La Kès 2008, entre dévouement et ouverture au monde

Dossier : ExpressionsMagazine N°657 Septembre 2010
Par Éric SIBONY (08)

Tra­di­tion­nel­le­ment, la » caisse » s’é­crit « Kès » et le » cais­sier » est deve­nu « kessier »

Une blague récur­rente est de dire, quand quelque chose ne va pas (par exemple quand il y a trop de queue au Magnan) : « Mais que fait la Kès ? » Der­rière ce trait d’hu­mour se dis­si­mule la vision qu’ont les élèves de la « Kès » : pour eux, l’As­so­cia­tion a le bras long et le pou­voir d’in­ter­ve­nir pour chan­ger les choses. Cela est vrai, mais seule­ment dans cer­tains domaines. Car, si la Kès a plus ou moins les mains libres en ce qui concerne l’or­ga­ni­sa­tion de la vie à l’É­cole, pour tout le reste, elle n’est qu’un par­te­naire de l’Ad­mi­nis­tra­tion. Ce qui ne l’empêche pas d’être active et créa­tive dans les négo­cia­tions, confor­mé­ment à ce que les élèves attendent d’elle. En effet, à l’X, on demande plus à la Kès que d’or­ga­ni­ser sim­ple­ment des soi­rées (qui est la fonc­tion pre­mière du BDE dans de nom­breuses autres écoles).


La kés 2008 © Col­lec­tion EP Jérôme Barande

Quatre grandes fonctions

Tous les kes­siers ont leurs rôles par­ti­cu­liers, que l’on peut regrou­per en plu­sieurs catégories :

• rela­tions avec l’ad­mi­nis­tra­tion : Mili, SIE, Ens ;

• rela­tions avec les autres écoles : Relec, Sport ;

• ani­ma­tion de la vie de cam­pus : Binet, Spec­to, IK, International ;

• ges­tion des par­te­na­riats et des finances : Relex, Trézo.

Un président fantôme

Une autre par­ti­cu­la­ri­té de la Kès, par rap­port aux autres BDE, est de ne pas avoir de pré­sident. Bien sûr, en tant qu’As­so­cia­tion de loi 1901, elle dis­pose natu­rel­le­ment d’un pré­sident offi­ciel. Mais la phi­lo­so­phie de la Kès est de mettre tous les kes­siers sur un même plan d’é­ga­li­té, et, pour qu’il n’y ait pas de confu­sion à l’ex­té­rieur, l’i­den­ti­té du pré­sident est tenue secrète. Le tra­vail se répar­tit alors de façon très struc­tu­rée entre les 14 membres, en 11 postes : 1 Binet, 2 Ens (ensei­gne­ment), 1 IK, 1 Inter­na­tio­nal, 1 Mili, 1 Relec (rela­tions écoles), 2 Relex (rela­tions exté­rieures), 2 Spec­to (soi­rées-spec­tacles), 1 Sport, 1 SIE (Ser­vice infra­struc­ture et entre­tien) et 1 Trésorier.

La routine habituelle

Le tra­vail de la Kès com­porte trois com­po­santes. La pre­mière est le tra­vail de fond, de rou­tine. Il s’a­git de gérer l’at­tri­bu­tion de salles, de maté­riel, d’in­for­mer et de répondre aux dif­fé­rentes ques­tions, et de faire face à tous les pro­blèmes cou­rants qui peuvent se poser. Pour cela, la Kès a un local dans le Bata­clan, le bâti­ment des acti­vi­tés des élèves. Deux employées y tra­vaillent : Zaza, la secré­taire, à mi-temps entre 12 h et 16 h, et Mina, la comp­table, à plein-temps, entre 9 h et 16 h. Les kes­siers assurent donc des per­ma­nences entre 16 h et 23 h 30 pour une dis­po­ni­bi­li­té maxi­male de la Kès pour les élèves. 

Les événements de l’année

La deuxième com­po­sante est l’or­ga­ni­sa­tion d’o­pé­ra­tions, ou d’é­vé­ne­ments, qui reviennent chaque année. Dans ce cadre, le pre­mier rôle de la Kès est, en accord avec sa fonc­tion ori­gi­nelle, de redis­tri­buer l’argent des X. En effet, ceux-ci reçoivent une solde qui légi­time une coti­sa­tion à la Kès éle­vée (dix fois supé­rieure aux coti­sa­tions BDE dans les autres écoles). L’argent est alors redis­tri­bué de deux façons : d’a­bord sous forme de bourses pour payer les frais d’ins­crip­tion pour les élèves étran­gers. Ain­si, chaque année, la Kès verse 204 000 euros à la Fon­da­tion de l’X dans ce but. Ensuite, sous forme de sub­ven­tions pour les binets. On compte plus de 180 binets à l’É­cole, et c’est au rôle de la Kès de répar­tir l’argent en fonc­tion des besoins et des apports de chaque binet. Ce sys­tème per­met une vie asso­cia­tive riche et très diversifiée.

La Kès prend aus­si en charge l’in­té­gra­tion des nou­veaux poly­tech­ni­ciens autant en sep­tembre qu’au retour sur le « plâ­tal », après le stage mili­taire, avec des acti­vi­tés simples (bar­be­cues, goû­ters, soi­rées) mais ras­sem­blant l’en­semble des deux promotions.

Elle s’oc­cupe aus­si de trou­ver un par­rain de pro­mo­tion pour l’an­née n + 2, publie La Savate (ras­sem­blant un des­crip­tif de tous les binets), fait le lien avec les pro­mo­tions pré­cé­dentes en don­nant son avis sur les cours, sur les stages, encadre le dépla­ce­ment pour des tour­nois spor­tifs à l’ex­té­rieur, ou encore orga­nise de nom­breuses soi­rées, dont la Nuit du Styx, la deuxième soi­rée ouverte après le Point Gam­ma, accueillant envi­ron 2 000 personnes.

Le point de vue des élèves

Rap­pro­che­ment
La Kès suit au plus près l’é­vo­lu­tion actuelle de l’É­cole dans le cadre du déve­lop­pe­ment de Paris­Tech et du cam­pus de Saclay. Pour cela, elle tra­vaille au rap­pro­che­ment entre les divers éta­blis­se­ments d’en­sei­gne­ment supé­rieur concer­nés, notam­ment au sein des groupes « Saclay côté étu­diants » et » Union ParisTech ».

La troi­sième com­po­sante est la mise en place de mesures per­met­tant d’a­mé­lio­rer son fonc­tion­ne­ment, voire plus lar­ge­ment le fonc­tion­ne­ment de l’É­cole, en fai­sant valoir le point de vue des élèves. Pour cela, elle garde un contact régu­lier avec le chef de corps (deux fois par mois), le direc­teur géné­ral (une fois par mois), prend part à de nom­breuses réunions, et un kes­sier assiste au Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion trimestriel.

S’ouvrir au monde du travail

Un des constats faits à l’É­cole est la dif­fi­cul­té pour les élèves de mon­ter leur pro­jet pro­fes­sion­nel. Cela est sûre­ment dû à la for­ma­tion lar­ge­ment théo­rique que nous sui­vons, mais qu’il n’est pas ques­tion de remettre en cause, puisque c’est une de nos carac­té­ris­tiques d’excellence.

Un tra­vail pra­tique d’une semaine, en pro­jet par équipe

Cepen­dant, il serait pos­sible de réser­ver une semaine dans l’an­née sco­laire pour la dévouer à une ini­tia­tion pra­tique à la vie pro­fes­sion­nelle. L’i­dée serait de faire à la fois des confé­rences théo­riques (qui existent déjà dans le cur­sus, mais diluées dans l’an­née), et un tra­vail pra­tique sous forme de pro­jet à rendre en équipe à la fin de la semaine.

La mise en place de ce pro­jet néces­site de trou­ver des sujets cor­res­pon­dant au tra­vail en pre­mière année de métier, balayant un spectre des sec­teurs d’ac­ti­vi­té le plus large pos­sible. Cela pour­rait se faire en coopé­ra­tion avec X‑Projets (la junior entre­prise de l’X) et X‑Entreprises (qui orga­nise chaque année le forum des entreprises.

Réno­ver le Bataclan
Par­mi dif­fé­rents pro­jets, notre axe majeur est l’a­mé­lio­ra­tion du Bata­clan, le bâti­ment qui ras­semble les locaux des binets, et notam­ment le BôBar. Construit dans les années soixante-dix avec une archi­tec­ture par­ti­cu­lière (une faible hau­teur sous pla­fond, des longs cou­loirs sombres, des ren­fon­ce­ments avec des fenêtres qui donnent sur des murs, etc.), il appa­raît aujourd’­hui comme vieux et peu attrayant. Nous avons orga­ni­sé un grand net­toyage, ce qui lui a don­né un coup de fraî­cheur mais n’a pas effa­cé ses défauts pre­miers. Enfin, en plus de son pauvre esthé­tisme, il pré­sente quelques pro­blèmes d’a­gen­ce­ment pour les espaces de vie des élèves dus à la construc­tion anté­rieure à leur arri­vée (les concep­teurs de l’é­poque ne pou­vaient pas connaître leurs besoins, ayant vécu à Car­va jus­qu’a­lors). Nous avons mon­té un cahier des charges pour l’é­ven­tuelle construc­tion d’un nou­veau bâti­ment, en réunis­sant l’a­vis de nom­breux autres élèves. Mais pour voir ce pro­blème abou­tir, le pro­blème reste aujourd’­hui prin­ci­pa­le­ment financier.

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