Jean-Paul Figer (62), président du groupe X‑Informatique : » L’intéressant, c’est l’innovation »

Dossier : X-Informatique et le "G9 +"Magazine N°633 Mars 2008
Par Jean-Paul FIGER (62)

Jean-Paul Figer est tom­bé dans la mar­mite infor­ma­tique lors­qu’il était petit, s’a­mu­sant à pro­gram­mer en for­tran un vieil ordi­na­teur IBM éga­ré dans les labo­ra­toires de l’É­cole. À sa sor­tie, les sirènes de la SIA (Socié­té d’in­for­ma­tique appli­quée) l’en­traînent vers les rivages périlleux du » soft­ware « . Après un séjour en Cali­for­nie, où la Sili­con Val­ley est alors qua­si déser­tique, le voi­là de retour pour rejoindre les rangs de Cap, deve­nu depuis Cap­ge­mi­ni, qu’il n’a plus quit­tés depuis.

Jean-Paul Figer (62) est entré en infor­ma­tique avant même que le mot soit inven­té. Pion­nier des pre­mières ten­ta­tives de créa­tion d’une infor­ma­tique natio­nale, il rejoint au bout de quelques années Cap, qui ne compte alors qu’une cen­taine de per­sonnes. Il y réa­lise, entre autres, le pre­mier annuaire élec­tro­nique. Il arbore aujourd’hui le titre de « chief tech­no­lo­gy offi­cer » de Cap­ge­mi­ni, char­gé de l’innovation, jouant le rôle de « pom­pier sur les pro­jets qui brûlent ». Il pré­side depuis douze ans le groupe X‑Informatique.

À la limite de la matière

À l’a­po­gée de sa car­rière, ce qui l’in­té­resse, c’est l’in­no­va­tion. » Nous dis­po­sons enfin des moyens maté­riels dont nous rêvions il y a quelques décen­nies et nous pou­vons com­men­cer à faire des choses inté­res­santes, avec des ordi­na­teurs puis­sants reliés en un réseau mon­dial. » » Mais atten­tion, l’é­vo­lu­tion tech­nique, qui voyait la puis­sance de nos machines dou­bler tous les deux ans, est pra­ti­que­ment ter­mi­née. D’i­ci 2015, nous aurons atteint la limite phy­sique de la matière, autre­ment dit » le bout du bout « . Nous pour­rons nous consa­crer uni­que­ment aux appli­ca­tions nou­velles, en employant au mieux les outils que nous offre l’in­for­ma­tique. Pour­quoi, par exemple, ne pas sup­pri­mer les livres de classe et uti­li­ser Inter­net pour par­ta­ger le savoir des maîtres ? » 

Un groupe sans papier

X‑Informatique
Pré­sident : Jean-Paul Figer
Chief tech­no­lo­gy offi­cer Capgemini
Secré­taire : Chan­tal Labbé
tél. : 01.47.54.52.33
76, ave­nue Klé­ber 75116 Paris
www.cyberix.org

Ce bon emploi des outils, c’est pré­ci­sé­ment ce qui le guide depuis qu’il assure la pré­si­dence du groupe X‑Informatique. » Mon pré­dé­ces­seur, Jacques Tébé­ka (56), était arri­vé avec la révo­lu­tion de la » bureau­tique « . Moi-même, mon arri­vée a coïn­ci­dé avec la révo­lu­tion » d’In­ter­net « . Mon pre­mier tra­vail a été de mettre tout le groupe X‑Informatique sur cour­rier élec­tro­nique, en ména­geant au mieux les habi­tudes des adhé­rents les plus anciens. Aujourd’­hui, c’est fait. Plus de papier. Il suf­fit de dix minutes pour joindre les membres, là où il fal­lait comp­ter deux jours de tra­vail. » » L’emploi de ces outils a chan­gé l’é­co­no­mie du groupe et nous avons pu bais­ser signi­fi­ca­ti­ve­ment le coût des manifestations. » 

Une fédération de groupes informatiques

Mais, la grande nou­veau­té, ce fut en 1996 la créa­tion du Groupe » G9 + » fédé­rant les mani­fes­ta­tions infor­ma­tiques de dif­fé­rentes grandes écoles (« 9 » parce qu’il a été créé par neuf écoles pion­nières, » + » parce que le nombre s’ac­croît sans cesse ; il atteint dix-sept écoles au début de l’an­née 2008). » Cha­cun orga­ni­sait ses mani­fes­ta­tions dans son coin, sou­vent sur des sujets voi­sins. Main­te­nant, toutes sont ouvertes aux membres des autres groupes. Cela nous per­met de pro­po­ser une tren­taine de débats par an, là où nous n’en offrions que trois ou quatre. » 

Des intéressés plus que des spécialistes

» Mais chaque école conserve sa manière de faire. Le groupe X‑Informatique pro­pose des débats » autour de quel­qu’un » plu­tôt qu’au­tour d’un sujet. Nos membres, plus de 700 à ce jour, sont davan­tage des » inté­res­sés » que des spé­cia­listes. Ce qu’ils veulent, c’est du vécu ; connaître l’ex­pé­rience per­son­nelle de quel­qu’un qui a fait quelque chose en infor­ma­tique. » » Au sein du G9 +, cha­cun gère sa propre par­tie, sui­vant le prin­cipe euro­péen de » sub­si­dia­ri­té, ce qui, recon­naît Jean-Paul Figer, n’est pas facile tous les jours. »

L’INSTITUT G9 +
L’Association infor­melle, créée au tra­vers d’un site Web com­mun aux dix-sept écoles actuel­le­ment adhé­rentes, a été trans­for­mée en mai der­nier en une Asso­cia­tion loi de 1901, bap­ti­sée Ins­ti­tut G9 +. Il s’agit, selon Jean-Paul Figer, d’un « ins­tru­ment de « lob­bying » au ser­vice de l’informatique, exer­çant son influence au bon sens du terme. » L’Institut est pré­si­dé par Claude Durand, res­pon­sable du groupe Mines informatique.
Il se pro­pose de consti­tuer un lieu d’échanges et de réflexion sur les tech­no­lo­gies de l’information ; coor­don­ner et pro­mou­voir les dif­fé­rentes ini­tia­tives orga­ni­sées par ses membres et ouvertes à tous (confé­rences ou dîners-débats, tables rondes, visites de sites) ; orga­ni­ser conjoin­te­ment une ren­contre annuelle, elle aus­si ouverte à tous.
Le G9 + réunit aujourd’hui les groupes sui­vants : AAE Ensi­mag ; AI N7 infor­ma­tique et télé­coms ; Arts et Métiers infor­ma­tique et télé­coms ; Cen­trale infor­ma­tique, élec­tro­nique et télé­com­mu­ni­ca­tions ; Club e‑business de Reims Mana­ge­ment School ; Club ESCP-EAP TIC et busi­ness ; CNISF infor­ma­tique et télé­coms ; Edhec busi­ness et tech­no­lo­gie ; EM Lyon ; ENST Bre­tagne ; Essec busi­ness & tech­no­lo­gies ; HEC mul­ti­mé­dia et sys­tème d’information ; Mines infor­ma­tique ; Ponts télé­com infor­ma­tique ; Sciences-Po infor­ma­tique et télé­com­mu­ni­ca­tions ; Supé­lec infor­ma­tique et télé­coms ; X‑Informatique.
http://www.g9plus.org

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