Gustav Mahler

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°631 Janvier 2008Par : l'orchestre du Festival de Lucerne, Claudio AbbadoRédacteur : Marc Darmon (83)

L’univers sym­pho­nique de Gus­tav Mah­ler com­prend neuf pierres d’un édi­fice monu­men­tal com­po­sé entre 1888 et 1911. Neuf chefs‑d’œuvre par­mi les plus impor­tants du XXe siècle, tous extrê­me­ment pre­nants et émouvants.

Les concerts enre­gis­trés année après année depuis 2003 lors du fes­ti­val d’été de Lucerne sous la direc­tion de Clau­dio Abba­do sont le médium idéal de repro­duire chez soi l’effet de ces chefs‑d’œuvre. Ces DVD sont excep­tion­nels à plus d’un titre : qua­li­té de l’interprétation, des musi­ciens, de la prise de son et de la réalisation.

Chaque année à Lucerne, Clau­dio Abba­do réunit sous sa baguette un orchestre de cir­cons­tance com­po­sé du Mah­ler Cham­ber Orches­tra, de solistes de l’Orchestre Phil­har­mo­nique de Ber­lin et de solistes inter­na­tio­naux tels que Sabine Meyer, Nata­lia Gut­man, Wol­fram Christ, Emma­nuel Pahud, les Qua­tuors Alban Berg et Hagen… La pré­sence de ces solistes de tous âges réunis pour inter­pré­ter des sym­pho­nies par­mi les plus dif­fi­ciles du réper­toire, au milieu d’un orchestre tra­di­tion­nel donne l’impression d’un évé­ne­ment excep­tion­nel, pour­tant répé­té tous les ans. L’ensemble est superbe, la direc­tion magni­fique, mais c’est la mise en image et la res­ti­tu­tion sonore qui rendent ces DVD uniques.
En effet, de nom­breuses camé­ras, cachées et recou­vertes pour ne pas per­tur­ber l’image, per­mettent de voir l’ensemble des détails de l’interprétation et de la par­ti­tion. Les images splen­dides des artistes se suc­cèdent à mesure qu’ils inter­viennent, ren­dant les œuvres très faciles à suivre mal­gré leur richesse. On sort émer­veillé, et épui­sé, de cha­cune des sym­pho­nies, d’avoir vu, et donc enten­du, tous ces détails au sein d’une archi­tec­ture gran­diose. Nous par­ta­geons la ten­sion de l’œuvre et des artistes. Le même phé­no­mène se repro­duit d’ailleurs tous les ans : l’auditoire met près d’une minute à se déci­der à applau­dir à l’issue des finals, qua­si­ment hyp­no­ti­sé par la force de la sym­pho­nie et de son interprétation.

Ces DVD sont par­mi mes tous plus beaux disques, sans hési­ter ceux que j’emmènerais sur une île déserte. Espé­rons la suite rapidement.

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