Editorial

Dossier : L'automobileMagazine N°557 Septembre 2000
Par Jean-Martin FOLZ (66)

L’auto­mo­bile apporte une réponse per­for­mante à une aspi­ra­tion fon­da­men­tale des hommes, la mobi­li­té indi­vi­duelle ; à ce titre, et parce qu’elle donne concrè­te­ment les moyens d’exer­cer une liber­té fon­da­men­tale, celle d’al­ler et venir, elle est deve­nue et demeure un enjeu à la fois indi­vi­duel et collectif.

C’est grâce à l’au­to­mo­bile, en effet, que les indi­vi­dus ont pu, pour la pre­mière fois, par­cou­rir de longues dis­tances dans un laps de temps réduit, à leur guise, et pour un coût qui devient pro­gres­si­ve­ment acces­sible au plus grand nombre ; c’est elle aus­si qui a été et conti­nue d’être un fac­teur essen­tiel de la crois­sance éco­no­mique et du pro­grès : parce qu’elle sim­pli­fie les dépla­ce­ments des biens et des per­sonnes, et parce qu’elle est rapi­de­ment deve­nue un sec­teur clé de l’économie.

Son déve­lop­pe­ment a atteint une telle ampleur qu’il sus­cite aujourd’­hui des inter­ro­ga­tions qui vont, chez cer­tains, jus­qu’à une remise en cause de l’au­to­mo­bile. Pour ces cri­tiques, l’au­to­mo­bile devien­drait trop coû­teuse pour la col­lec­ti­vi­té. En rai­son des risques pré­sen­tés par son uti­li­sa­tion ; en rai­son aus­si de la pol­lu­tion d’o­ri­gine auto­mo­bile et de l’é­mis­sion de gaz à effet de serre ; en rai­son enfin d’un accrois­se­ment du tra­fic qui abou­ti­rait, en défi­ni­tive, à une situa­tion para­doxale : trop d’au­to­mo­biles nui­raient à la mobilité.

L’au­to­mo­bile, fac­teur de liber­té et de pro­grès irrem­pla­çable à ce jour, est au ser­vice de l’homme. Cela est vrai dans les pays les plus riches, où l’aug­men­ta­tion conti­nue des attentes de la clien­tèle, en termes aus­si bien quan­ti­ta­tifs que qua­li­ta­tifs, le montre suf­fi­sam­ment : deman­de­rait-on sans cesse des pro­grès à un pro­duit qu’on ne désire plus ? Cela est encore plus vrai pour les pays les moins favo­ri­sés où l’ac­ces­sion à l’au­to­mo­bile et, d’une manière plus large, au trans­port rou­tier, demeure une condi­tion essen­tielle du développement.

L’au­to­mo­bile doit-elle chan­ger ? C’est évident. C’est ce qu’elle n’a ces­sé de faire, et c’est ce qu’elle pour­suit aujourd’­hui à un rythme spec­ta­cu­laire, dans les domaines jus­te­ment où elle est la plus critiquée.

Ces pro­grès ne se font pas sim­ple­ment : ils exigent des efforts consi­dé­rables qui font que le sec­teur auto­mo­bile évo­lue en per­ma­nence, à la recherche des res­sources néces­saires à sa trans­for­ma­tion et à la pour­suite de sa crois­sance. Ces res­sources passent par la crois­sance : celle-ci est essen­tielle au pro­grès, essen­tielle aus­si pour la place que le sec­teur auto­mo­bile tient dans l’é­co­no­mie mon­diale, et en par­ti­cu­lier pour les mil­lions d’hommes et de femmes qui tra­vaillent pour elle dans le monde.

L’au­to­mo­bile est un enjeu majeur. Il est évident, et toute son his­toire le montre, qu’elle conti­nue­ra de pro­gres­ser dans tous les domaines. La varié­té des contri­bu­tions pré­sentes dans ce numé­ro le prouve clairement.

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