Course de l'Europe 1996, le bateau de l'Ecole polytechnique

Course de l’Europe 1996 : L’X sur le podium

Dossier : ExpressionsMagazine N°526 Juin/Juillet 1997

Entre le 26 octobre et le 3 novembre 1996, la 17e édi­tion de la Course de l’Europe s’est tenue à Mar­seille. Orga­ni­sée par les élèves de l’École poly­tech­nique, cette épreuve réunit chaque année des équi­pages sélec­tion­nés par­mi les meilleurs du monde repré­sen­tant cha­cun une nation. L’intérêt de cette com­pé­ti­tion est bien plus que sim­ple­ment spor­tif, puisqu’il per­met à des étu­diants de décou­vrir leurs homo­logues étran­gers dans des cir­cons­tances excep­tion­nel­le­ment favorables…

Ce same­di 26 octobre, une acti­vi­té intense règne sur le Vieux Port de Mar­seille : la nou­velle édi­tion de la Coupe du Monde de Voile des Étu­diants, ex-Course de l’Europe, est sur le point de débu­ter. À peine arri­vés, les quelque 200 étu­diants, venus de 20 pays, qui com­posent les équi­pages en lice, ont déjà enta­mé la course contre la montre qui doit les ame­ner à pied d’oeuvre pour la pre­mière régate, lun­di matin. Cette jour­née du same­di est donc consa­crée par les équi­pages à la véri­fi­ca­tion de l’accastillage, et à la pré­pa­ra­tion des Jods 35, voi­liers four­nis par l’organisation, et sur les­quels vont se dis­pu­ter les épreuves. Le len­de­main, dimanche, voit se dérou­ler la régate d’entraînement, qui leur per­met de se fami­lia­ri­ser avec un plan d’eau incon­nu de la plu­part. Mais tout à la concen­tra­tion qui pré­cède le début de la com­pé­ti­tion, ces étu­diants n’en oublient pas pour autant de mettre à pro­fit les deux pre­mières soi­rées orga­ni­sées à leur inten­tion, pour se pré­sen­ter les uns aux autres, par l’intermédiaire de sketchs et autres spé­cia­li­tés culi­naires natio­nales pré­pa­rés pour l’occasion.

C’est donc lun­di que les choses sérieuses com­mencent, avec la pre­mière des dix régates qui seront dis­pu­tées au cours de la semaine. Et d’entrée de jeu, l’équipage du binet X‑Course au Large, qui repré­sente l’École, annonce les cou­leurs en pro­fi­tant du calme plat qui s’est ins­tal­lé sur la rade de Mar­seille pour ter­mi­ner le par­cours en tête ! Ce suc­cès de début ne se renou­vel­le­ra mal­heu­reu­se­ment pas, mal­gré les incur­sions régu­lières du bateau de l’École par­mi les pre­miers des épreuves qui vont suivre ; en fait, il s’en fau­dra de très peu, puisque après avoir fini pre­mier de la pres­ti­gieuse étape de nuit, il sera déclas­sé sur récla­ma­tion de l’équipage amé­ri­cain… Au total, l’X fini­ra tout de même troi­sième au clas­se­ment géné­ral de cette Coupe !

En revanche, l’équipage de l’INSA Lyon, repré­sen­tant offi­ciel de la France pour cette édi­tion 1996, après avoir débu­té la com­pé­ti­tion plu­tôt dif­fi­ci­le­ment en ter­mi­nant quin­zième de cette même pre­mière étape, voit sa situa­tion s’améliorer au fur et à mesure de la semaine, au point de ter­mi­ner grand vain­queur de l’épreuve, loin devant les Sué­dois, après s’être his­sé sur tous les podiums qui ont sui­vi celui de cette pre­mière journée…

Mais pen­dant que l’on se bat en tête du clas­se­ment, d’autres font face à l’acharnement de la mal­chance. C’est le cas notam­ment de l’Irlande, qui, après avoir démâ­té le mar­di, est pri­vée de com­pé­ti­tion pen­dant deux jour­nées, avant de la retrou­ver pour la manche finale du ven­dre­di, grâce à l’aide pro­vi­den­tielle d’un spon­sor de der­nière minute ; mais ce ne sera hélas que pour se retrou­ver au nombre des vic­times de la véri­table héca­tombe que cau­se­ra ce jour-là un vent appro­chant les 45 noeuds.

En une seule régate, il n’y aura pas moins de quatre démâ­tages : ceux des Japo­nais, des Danois, des Hol­lan­dais… et de ces mêmes Irlandais.

On le voit, le spec­tacle n’aura pas man­qué au cours de cette semaine riche en émo­tion, pour le plus grand bon­heur des ama­teurs de voile qui l’ont sui­vie. Mais en dehors de la superbe troi­sième place de l’équipage de l’X, la plus belle récom­pense pour les orga­ni­sa­teurs aura sans conteste été la satis­fac­tion mani­fes­tée à l’issue de cette com­pé­ti­tion par les prin­ci­paux inté­res­sés, à savoir les équi­pages ; sur le plan spor­tif tout d’abord, car la varié­té des par­cours et de la météo leur a per­mis d’illustrer toutes les facettes de leurs talents de réga­tiers ; mais éga­le­ment du point de vue de l’excellente ambiance qu’ils ont su créer et entre­te­nir tout au long d’une épreuve qui, à l’heure de l’ouverture de l’École à l’international, contri­bue ain­si à créer des liens entre des étu­diants venus du monde entier.

Quant à la muni­ci­pa­li­té mar­seillaise, c’est avec enthou­siasme qu’elle a salué la déci­sion que l’édition 1997 de la Coupe du Monde de Voile des Étu­diants se dérou­le­rait à nou­veau dans sa ville.

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