Chez La Petite Périgourdine, « La bonne cuisine est la base du vrai bonheur »

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°690 Décembre 2013

J’arrive en retard, les pairs de la boîte à claque sont déjà en train de cou­per l’addition en quatre, bien sûr ce sont des poly­tech­ni­ciens, l’opération est exacte, cha­cun paie son déjeu­ner au cen­time près dans une ambiance bis­tro­tière, cha­leu­reuse et élégante.

Vous l’avez com­pris, si vous vou­lez vous atta­bler avec les habi­tués soyez à 12h30 pré­cises à La Petite Péri­gour­dine. En revanche, si votre esto­mac est moins ponc­tuel que le leur, atten­dez 13h30, les pre­miers affa­més par­tis, la salle est moins bruyante.

La petite périgourdine, restaurant rue des écolesNous sommes dans une typique mai­son pari­sienne d’importation pro­vin­ciale, et pas seule­ment du Péri­gord ; les gas­tro­no­mies du Can­tal, de Bour­gogne, de l’Aubrac ou du Lyon­nais y sont bien présentes.

Ici, la gent mas­cu­line est omni­pré­sente, j’entends un brou­ha­ha de voix graves et réson­nantes, ce qui me fait pen­ser que l’assiette doit être copieuse et le vin bon. Un ser­veur affable et bien­veillant m’apporte l’ardoise, celle du menu, et me tape sur l’épaule en me confiant : « Ici, on fabrique tout. » Une entrée et un plat ou bien un plat et un des­sert pour 13 euros (14 euros à par­tir du mois de décembre, m’annonce le gar­çon) avec un verre de vin ou un quart Vit­tel, ajou­tez 2,20 euros pour un café et vous serez comblé.

Je choi­sis un bœuf bour­gui­gnon aux taglia­telles, ma convive opte pour le filet mignon et sa purée, mai­son assu­ré­ment. Aucune décep­tion, mets savou­reux et goû­teux, le bour­gui­gnon pareil à ceux qui mijo­taient des heures sur les four­neaux de nos grands-mères. Le filet mignon, de par­faite cuis­son, est géné­reu­se­ment accom­pa­gné de girolles, la purée où la pomme de terre est bien là, excellente.

Tout est déli­cieux, les sauces sont authen­tiques et cui­si­nées comme le veut la tra­di­tion, rien à voir avec ces poudres ou ber­lin­gots d’assemblage de l’industrie agroa­li­men­taire que l’on vous sert dans la plu­part des restaurants.

Dans cette ambiance bis­tro­tière, on se sent un peu comme dans une can­tine pro­vin­ciale, les gens s’interpellent, le chef fait son tour de salle, on mange bien et on boit, la mai­son attend de pied ferme les fines gueules et forts en gueule, dont cer­tains, les habi­tués, ont déjà une ser­viette à leur nom dans les casiers pré­vus à cet effet.

La Petite Péri­gour­dine, 39, rue des Écoles, 75005 Paris. Tél. : 01 43 26 33 35.

Commentaire

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Alex­Moat­tirépondre
18 décembre 2013 à 20 h 37 min

inté­rêt de la rubrique
A‑t-on réel­le­ment besoin d’une rubrique gas­tro­no­mique dans J+R ? ç’a été amu­sant un cer­tain temps, je pense qu’il est temps d’ar­rê­ter à pré­sent. Merci.

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