Avant-propos

Dossier : Entreprise et environnementMagazine N°587 Septembre 2003
Par Jean-Marc JANCOVICI (81)

Lorsque nos conci­toyens sont appe­lés à dire quelle est la caté­go­rie d’ac­teurs qui, selon eux, est la prin­ci­pale fau­teuse de troubles en matière d’en­vi­ron­ne­ment, il est très fré­quent – sinon inévi­table – de voir arri­ver « les entre­prises » sur la pre­mière marche du podium. Certes, les agri­cul­teurs sont rare­ment oubliés si la ques­tion porte spé­ci­fi­que­ment sur l’eau, ou les trans­ports s’il s’a­git de gaz à effet de serre, mais si la ques­tion porte sim­ple­ment sur « la pol­lu­tion », le cou­pable cou­ram­ment dési­gné est bien l’in­dus­trie, qui non seule­ment pol­lue, mais en outre renâ­cle­rait de tout son pos­sible dès lors que qui que ce soit enten­drait modi­fier la situation.

Bien enten­du, ce numé­ro n’a en rien pour voca­tion de pro­po­ser sa propre véri­té en la matière. Nous avons juste cher­ché, plus modes­te­ment, à éclai­rer le lec­teur sur les outils et méthodes qui sont ou seront à la dis­po­si­tion des entre­prises pour gérer leur rela­tion avec l’en­vi­ron­ne­ment, et qui ont pour nom éco-concep­tion, rap­port envi­ron­ne­ment, ISO 14 000, enga­ge­ments volon­taires, indi­ca­teurs ou encore per­mis négo­ciables. En quoi consistent ces outils ? Quelles sont leurs fina­li­tés ? Peut-on dres­ser un pre­mier bilan de leurs apports et de leurs limites, et les entre­prises qui les uti­lisent sont-elles plus ver­tueuses que celles qui ne les uti­lisent pas ? Enfin com­ment évo­luent les réponses à ces ques­tions selon l’in­di­vi­du qui se les pose ?

C’est à ces quelques inter­ro­ga­tions que tentent de s’at­ta­quer les articles qui suivent. Il s’a­gi­ra bien plus d’ou­vrir le débat que de le refer­mer, tant il est vrai que les inter­ro­ga­tions sur le « bon niveau » de prise en compte de l’en­vi­ron­ne­ment par les entre­prises, les résul­tats à atteindre, et les outils et méthodes qui per­mettent d’y par­ve­nir, sont pro­ba­ble­ment des­ti­nés à durer aus­si long­temps que l’exis­tence même d’en­tre­prises pour héber­ger les acti­vi­tés humaines.

Je remer­cie vive­ment les auteurs de ces articles pour avoir accep­té de nous consa­crer un peu de leur temps, qui trouve géné­ra­le­ment à s’employer ailleurs sans pro­blème, et j’es­père sin­cè­re­ment que le lec­teur trou­ve­ra quelque inté­rêt à la lec­ture de ces pages.

Comme les neuf édi­tions qui ont pré­cé­dé – c’est notre dixième paru­tion ! – l’in­té­gra­li­té de ce numé­ro peut se retrou­ver sur notre site www.x‑environnement.org, où le curieux pour­ra aus­si trou­ver l’an­nonce des réunions-débats que nous orga­ni­sons régu­liè­re­ment, voire adhé­rer au groupe s’il en a l’audace.

Très bonne lec­ture à tous.

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